L’utsuri-goshi de Sarah-Léonie Cysique.
Crédit photo : Gabriela Sabau/FIJ

Quelle tôle ! En  finale des -57kg, Sarah-Léonie Cysique n’a pas fait les choses à moitié avec un utsuri-goshi de grizzlie qui a totalement surpris la Kosovare Nora Gjakova. Un énorme qui enfonçait la championne olympique dans le tatami. Un ippon magnifique synonyme de victoire pour la vice championne olympique lors de ce Grand Chelem du Kazakhstan. Et même de première victoire en senior au niveau international pour la judokate de l’ACBB Judo. Car si la gauchère aux magnifiques ashi-waza est très souvent placée, elle n’a jamais été gagnante jusque-là – aussi bizarre que cela puisse paraître – ni sur le circuit FIJ ni sur les championnats internationaux. Une anomalie désormais réparée pour l’élève de Romain Poussin. Et de quelle manière !
Avec seulement trois compétitions comptabilisées à 100% dans son total de points à la ranking-list mondiale, les mille que la Française vient d’empocher après ce succès vont lui permettre de remonter autour de la sixième place du classement. Une journée tous bénéfices pour Sarah-Léonie Cysique.
Chez les masculins, Cédric Revol empoche l’argent en -60kg. Dans un combat à très très forte intensité malgré sa longueur (il n’y aura qu’unshido distribué au final) et lors duquel il était opposé au Kazakhstanais Magzhan Shamshayev, le Français tenait parfaitement le rythme avec ses tentatives de kata-guruma ou de ippon/ko-uchi makikomi à gauche. Alors qu’il semblait tenir le bon bout lors d’un golden score qui avait dépassé les sept minutes, le Tricolore lançait vers l’arrière. Mais Shamshayev sentait bien le coup et lançait un contre en yoko-guruma qui mettait le Tricolore sur la tranche.
Troisième médaillée de l’année civile tout de même pour Revol, après le bronze au Portugal et l’argent à Paris.
En -66kg, Maxime Gobert continue sur sa lancée puisqu’après l’or à Antalya, le voilà de nouveau sur un podium de Grand Chelem. Pour le bronze, il domine l’Ouzbek Mukhriddin Tilovov, juste derrière lui à la ranking-list mondial et qui l’avait battu à Tashkent… pour le bronze déjà. Une vcitoire assez sèche (trois shidos à rien). Scénario presque inverse ce vendredi : très gênant par sa puissance, le Français grignotait peu à peu la défense de son adversaire avec un bras gauche lourd qui allait loin dans le dos de Tilovov afin d’enchaîner les attaques et faire logiquement tomber la troisième pénalités alors que chacun des deux combattants avaient deux shidos au tableau.
Deux catégories masculines où la France possède trois combattants dans les vingt premiers mondiaux : Mkheidze, Revol et Valadier-Picard en -60kg; Khyar, Bouba et Gobert en -66kg.

Un vendredi où l’équipe féminine italienne permet à la Squadra Azzura d’être en tête ce soir grâce aux victoires d’Assunta Scutto en -48kg et d’Odette Giuffrida en -52kg. Toutes les deux avaient fini en bronze aux championnats du monde de Doha. La France pointe à la deuxième place alors que l’Espagne a le même nombre de médailles que la délégation tricolore, avec une de chaque métal. L’or est l’oeuvre de David Garcia Torne en -66kg qui s’impose en finale à un autre combattant du cru à ce niveau de compétition, Gusman Kyrgyzbayev. Un waza-ari sur un contre de tai-otoshi à vingt secondes de la fin du temps réglementaire alors que le combattant kazakhstanais n’est clairement pas à 90° lors de l’impact (son buste est orienté vers le tapis). Une interrogation (une nouvelle) sur l’application cohérente des critères de valeur.
Dernier information : l’équipe japonaise présente est une équipe dite « d’entreprise » et non une sélection nationale. Trois féminines, dont Ryoko Takeda qui obtient l’argent en -52kg, – les deux autres combattront demain et après-demain – venues avec l’équipe de leur entreprise, Komatsu (un groupe spécialisé dans les équipements de construction et d’exploitation minière). Une possibilité donnée par la fédération nipponne aux équipes dites « corpo » de sortir leurs judokas sur le circuit FIJ (dans les compétitions où il n’y a pas de sélection nationale) mais seulement une seule fois par an.