Des points qui vont compter pour le Masters

Le premier Grand Chelem de judo de Baku (Azerbaijan) a lieu ce week-end, le 4 et 5 mai 2013. Qualificatif pour le Master 2013, il distribuera de très gros points !

On a parfois du mal à suivre la Fédération Internationale de Judo. Dans sa quête de clarté et de crédibilité, notamment médiatique, on pouvait trouver réussie son organisation pyramidale de tournois autour d’un Master (même si il fait doublon avec les championnats du monde) et de quatre piliers, quatre Grands Chelems, à l’origine liés à de grands pays de judo sur les trois continents les plus forts. Tokyo en décembre, Paris en février, puis entre le printemps et l’été Rio et Moscou – ou l’inverse, ces deux tournois n’ayant jamais complètement réussis à trouver leur place fixe. Alors que vient faire aujourd’hui ce Grand Chelem de Baku totalement excentré, qui n’incarne pas grand chose, ne recevra aucune visite de journaliste (sera-t-il même diffusé sur Be-In Sports ?) et surtout ne recevra aucun combattant de l’élite ou presque ? Il est affligeant de comparer les tableaux du dernier tournoi de Paris, pourtant post-olympique avec ce tournoi, qui aurait pu ouvrir la saison de certains grands retardataires et propose une accession quasi directe au Master de judo 2013, qui a lieu cette année à la fin du mois de mai, au lieu du mois de janvier habituellement.

Des Turques, des Mongoles, des Allemandes et pas de françaises

L’analyse des tableaux est sans appel. En -48 kg par exemple, dix combattantes seulement – on a l’habitude désormais de ces tableaux étriqués, mais rarement pour un Grand Chelem – dont la plus forte est la Turque Sahin, 18e mondiale. Globalement, ce championnat sera, chez les féminines, l’occasion pour les Russes de faire prendre de l’expérience (et des points !) à une jeune équipe russe d’inconnues, face une opposition mongole en roue libre – on retrouvera par exemple l’excellente Bundmaa Munkhbaatar, mais dans la catégorie supérieure (-57 kg) – et face à quelques Européennes en mal de points, comme une grosse délégation allemande  – Kraeh (-52 kg), Roper (-57 kg), Vargas-Koch (-70 kg) ou Malzhan (-78 kg) et quelques autres – la Hongroise Joo (-78 kg), les Turques, les Canadiennes.

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Une nouvelle équipe russe !

Chez les garçons, ce sera encore une délégation russe presque quasiment composée d’inconnus, face à une équipe 2 géorgienne, les Mongols, les Azéris, un bon groupe brésilien et des individualités d’un peu partout, comme le Hongrois Attila Ungvari (-73 kg) ou le Canadien Valois-Fortier (-81 kg), l’une des plus grosses pointures de ce tournoi avec sa 4e place mondiale. Il y aura aussi quelques Français, dont Sofiane Milous, qui doit absolument retrouver ses marques, Alain Schmitt (-81 kg) et Axel Clerget (-90 kg).  On peut se demander si c’est suffisant, ou si il n’aurait pas fallu, comme certaines équipes opportunistes ou très bien organisées comme les Russes, en profiter pour faire gagner expériences et beaucoup de points à un groupe complet de nos combattants. Ne fallait-il pas demander à Pierre Duprat de faire le déplacement, lui qui n’est que 18e, et donc à la lisière d’une participation au Master ? D’autant qu’il est menacé dans ce classement par ceux qui y participent, comme le Mongol Odbayar Ganbaatar, 21e.

Car le vrai problème de ce Grand Chelem peu fréquenté, c’est qu’il donnera de gros points aux vainqueurs et aux médaillés, aussi gros qu’à Paris ou à Tokyo… soit 500 points pour un vainqueur ! Dans certaines catégories, on va voir le podium de Baku s’installer dans les dix meilleurs mondiaux, s’offrir le Master et peut-être même, dans certains cas, détroner les n°1 mondiaux. L’Israélienne Gerbi, la Hongroise Joo peuvent ainsi passer à la seconde place mondial. C’est à suivre ce week-end.