Voilà une participation qui fut utile à plus d’un titre. Sacrée la semaine dernière à Paris, Romane Dicko (PSG Judo) avait décidé de doubler immédiatement avec Bakou. Ce dimanche, la championne du monde 2022 s’impose une nouvelle fois et remporte mille nouveaux points qui vont lui permettre de prendre le large à la tête de la rankingt-list mondiale. Demain, elle comptera 6925 points, soit presque mille six cents devant l’Israélienne Raz Hershko et presque cint mille points devant la Japonaise et tenante du titre olympique et mondiale, Akira Sone. On se demande d’ailleurs quel est la stratégie pour la judoka nipponne vu le retard pris sur les huit premières tête de série mondiales. Se sent-elle suffisamment forte et en confiance pour ne pas l’être à Paris fin juillet ? Réponse dans les prochaines semaines et une hypothétique sortie sur le circuit.
Quoiqu’il en soit Romane Dicko continue, elle, à gagner et à engranger : elle signe ici sa quatrième victoire consécutive (Masters 2023, championnats d’Europe 2023, Grands Chelems de Paris et Bakou). La première leçon de cet événement azerbaidjanais.
La seconde doit être vu dans les enseignements qu’elle tirera de ses combats face à la Russe Elis Startseva en demi-finale et de l’Italienne Asya Tavano en finale. Car se fier à une lecture basique des résultats de la judoka parisienne, ce dimanche, ne dit pas tout de sa prestation.
En effet, ces deux rencontres, chacune à leur manière, sont riches dee réflexions sur l’opposition et ce que celle-ci met en place pour faire chuter la Tricolore, elle a qui cela arrive si rarement. Elis Startseva ? Vingt-deux ans, 1m90, et médaillée européenne juniors en 2020. Une très grande droitière qui subit l’impact terrible de Dicko en début de combat et son harai-goshi. Mais ensuite, la Russe sut mettre en danger la Française en se focalisant sur la manche droite de la Parisienne avec des tentatives dangereuses en o-soto-gari. Une combattante dont nous vous en avions parlé lors du Grand Chelem de Tokyo, où celle-ci avait fini cinquième après un troisième shido injuste. Ici, elle termine troisième et monte rapidement en puissance dans cette catégorie.
L’Italienne Asya Tavano ? L’une des rares à avoir battu Dicko cette olympiade, chercha, elle, la solution en ne-waza. En particulier sur koshi-jime dont un bien engagé mais sur lequel la Française ne tapait pas.
Deux combats agréables à suivre, vivants et dynamiques pour deux combattantes que la Française pourrait retrouver sur son chemin dans sa quête d’or olympique cet été à Paris. Si du repos s’annonce un peu pour la championne d’Europe en titre, ce voyage en Asie centrale aura montré beaucoup d’intérêt.

Non classé à Paris, l’autre Parisien du jour, Alexis Mathieu échoue au pied du podium en -90kg. Sans doute piqué par le résultat de Maxime-Gaël NGayap Hambou la semaine dernière à l’AccorArena, le judoka du PSG proposait un festival jusqu’en quart de finale !
Son sode-tsuri-komi-goshi à gauche, une vraie merveille technique, satellisait l’Azerbaidjanais Eljan Hajiyev comme le Bulgare Ivaylo Ivanov. Mais le Hongrois Krizstian Toth sur uchi-mata puis l’Azerbaidjanais Vugar Talibov, vice champion d’Europe et du monde juniors 2023, mettaient fin à l’ambition de médaille du Français. Frustrant car une médaille, outre qu’elle aurait résonné comme un réponse du tac au tac à celle de NGayap Hambou la semaine dernière, lui aurait permis de rentrer dans les dix de la ranking olympique.
Dans la même catégorie, Axel Clerget (Sucy Judo) s’inclinait en huitième de finale face à Vugar Talibov aux pénalités. En -100kg, le dernier Français engagé (ESBM Judo) passait deux tours, dont le musculeux Israélien Peter Paltchik, tête de série n°5. Mais en huitième de finale, trop généreux, Diesse lançait un uchi-mata que le Serbe Bojan Dosen anticipait superbement joliment avec un sukashi. Leader national légitime, le -100kg français, dans une catégorie qui est peut-être la plus copieuse depuis plusieurs années sur le circuit, doit encore prouver plus. Sa prestation à Bakou, ici même en septembre dernier, avait laissé entrevoir de belles promesses et que le champion d’Europe juniors 2017 doit confirmer.

Et sinon ce dimanche ? Une domination des pays de l’est chez les masculins avec un nouveau titre pour l’Azerbaidjan avec Murad Fatiyev en -90kg, la victoire du Géorgien Ilia Sulamanidze en -100kg, vice champion d’Europe et n°1 mondial et du Russe Valeriy Endovitskiy en +100kg, troisième à Montpellier début novembre. En -78kg, la Néeerlandaise Guusje Steenhuis, n°8 mondiale et en bronze à Paris monte de deux marches sur le podium pour s’offrir son septième Grand Chelem.

La France termine deuxième nation avec un titre et trois médailles d’argent, derrière l’intouchable pays hôte. Le Canada complète le podium avec une médaille de chaque métal.