Julia Tolofua et son uchi-mata vont chercher le premier titre en Grand Chelem de l’Orléanaise.
Crédit photo : Emanuele Di Feliciantonio/IJF

Sa prestation à Perpignan, mi-novembre, avait été l’une des plus convaincantes de la deuxième journée. À nouveau championne de France, l’Orléanaise avait auparavant démarré sa saison en fanfare, avec une victoire lors du Grand Prix de Croatie. Et depuis ? La judokate passée par le pôle espoir de Corse a enchainé quatre médailles de bronze en Grand Chelem : deux fois à Paris puis Tel Aviv et Antalya. Ce dimanche, la triple championne de France (2017, 2019, 2021) passe un cap, avec une première victoire à ce niveau. Son uchi-mata, grâce auquel elle gagne ses trois combats du jour (Sophio Somkhishvili en quart, Marita Kamps en demi et Nihel Cheikh Rouhou en finale), est une arme devenue désormais remarquablement redoutable. Déjà quatrième mondiale, Tolofua va donc engranger 1000 nouveaux points et surfe sur une dynamique qualitative et performancielle qui pourrait l’amener à être titulaire en octobre du côté de Tashkent.
Cinquième des Monde 2021, celle qui a été sur tous les podiums des compétitions internationales auxquelles elle a participé depuis fin septembre, prouve qu’elle fait bien partie du top niveau mondial des +78kg.

NGayap, même pas peur
Il aura été l’embellie d’un temps plutôt maussade pour l’équipe de France masculine. Sans aucun complexes et aux qualités physiques bluffantes, Maxime-Gaël NGayap Hambou ramène ce dimanche l’unique médaille du groupe de Christophe Gagliano. Titulaire aux championnats d’Europe (où il avait tout de même battu le Néerlendais Noel Van T End, champion du monde 2019 et septième aux JO), l’Asniérois, senior première année, bat trois Géorgiens à Tbilissi – ce qui n’est pas rien – pour s’offir sa première médaille sur le circuit FIJ et se positionner comme un titulaire en puissance aux championnats du monde.
Une performance qui clôt de belle manière une compétition pour une sélection privée de Daiki Bouba (blessure à l’épaule) et Cédric Olivar (également blessé).

Un dimanche marqué également par trois cinquièmes places tricolores : Audrey Tcheuméo (-78kg, RSC Montreuil Judo), Léa Fontaine (+78kg, Sainte Geneviève Sports) et Jospeh Terhec (+100kg, ARAM Judo). La première s’incline nettement sur la Brésilienne Aguiar, triple médaillée olympique (2012, 2016, 2020) et de la même génération que la Française. Deux leaders de la catégorie depuis le début des années 2010, qui ne s’étaient plus retrouvées depuis la finale des Monde 2017, où Aguiar l’avait emporté. Aujourd’hui, la judokate carioca place un uchi-mata imparable à Tcheuméo, qui s’inclinera à nouveau contre la Britannique Natalie Powell pour le bronze.
Pour Léa Fontaine, pas de combat puisque son hansokumake direct pour pression illicite sur le bras de Rouhou en demi-finale l’empêchait d’y prendre part. Joseph Terhec, enfin, subit le rythme de l’Ouzbek Shokhruh Bakhtiyorov. Trois pénalités en trois minutes quinze et le Français terminait pour la troisième au pied du podium après les Grands Chelems de Paris et d’Antalya 2022.

Festival géorgien, retour gagnant pour Wagner 
Fin triomphale pour la Géorgie avec trois titres masculins qui lui permettent de prendre un avantage décisif au classement des médailles avec cinq titres, elle qui était devancée hier soir par la Corée du Sud. Titrés grâce à son -81kg et sa -57kg (Huh Mimi est actuellement étudiante à l’université de Waseda au Japon), le pays du Matin Calme finit troisième derrière la Géorgie et la France.
Le pays à la Croix de Saint Georges qui voit Beka Gviniashvili (-90kg), Onise Saneblidze (-100kg) et Gela Zaalishvili (+100kg) – Guram Tushishvili était absent – rendrent fou de joie les nombreux jeunes spectateurs présents. En -78kg, Anna-Maria Wagner, championne du monde en titre et médaillée de bronze olympique 2021 réalise la journée parfaite pour son retour sur le circuit.