Cyrille Maret et Emilie Andéol terminent en bronze
Hisayoshi Harasawa a franchi aujourd’hui le premier obstacle d’une route dont le terminus sera Rio de Janeiro. Rien n’est fait dans la quête du billet japonais en plus de 100 kilos. Si Ryu Shichinohe a de l’avance, son challenger a prouvé aujourd’hui qu’il était mieux qu’un numéro deux et, mieux encore, qu’il avait les moyens de ses ambitions. Harasawa est l’un des vainqueurs du jour aux cotés du magnifique Ryunosuke Haga (-100kg) que Cyrille Maret, troisième malgré des douleurs au dos, n’a pas réussi à rejoindre en finale. Mais le Français s’est sorti d’une belle impasse pour arracher le bronze, tout comme Emilie Andéol, un autre modèle de régularité. La France termine donc ce tournoi avec quatre breloques dont l’argent de Hélène Receveaux. Mashu Baker en moins de 90 kilos et Kayla Harrison en moins de 78 kilos ont fait acte de puissance aujourd’hui. Eux aussi seront favoris sur les terres cariocas.
© Gabriela Sabau – IJF Media / Comme Akimoto en -73kg hier, Hisayoshi Harasawa pourrait bien voler le leadership national d’ici aux Jeux de Rio.
-90kg Baker strict
Dommage. Le premier mot qui vient à la bouche après la finale du jour dans cette très belle catégorie. Dommage que cela se joue sur une pénalité à 33 secondes du terme, Asley Gonzalez ayant passé la tête sous le bras de Mashu Baker. Les deux garçons avaient démoli la concurrence et si la fin avait été aussi belle que les premiers chapitres, cela aurait été un feu d’artifice. Mashu Baker confirme sa montée en puissance frappée d’un bronze mondial cet été. Il tient la catégorie au Japon et ce dimanche, il a brillé en immobilisation notamment Gwak Dong Han, le champion du monde coréen. Cette compétition a aussi été le support d’une démonstration artistique de Asley Gonzalez. Le Cubain aux mouvements d’épaule magiques a été le plus beau non-Japonais du jour. Il signe une trilogie incroyable sur les phases préliminaires avec un tai-otoshi debout sur Celio Dias (Portugal), un o soto-gari sur Yuya Yoshida (Japon) puis un morote sur Noël Van T End (Pays-Bas). Excellent toute la journée bien, Daiki Nishiyama grimpe sur le podium en compagnie du Coréen Gwak, son vainqueur en quart de finale.
1) BAKER Mashu (Japon)
2) GONZALEZ Asley (Cuba)
3) NISHIYAMA Daiki (Japon)
3) GWAK Dong Han (Corée du Sud)
© Gabriela Sabau – IJF Media / Une finale un peu terne comparée aux parcours des deux finalistes mais une victoire qui reste éblouissante pour le Japonais Mashu Baker, qui s’affirme encore un peu plus.
-100kg Gaga de Haga, Maret arrache le bronze
Ryunosuke Haga a montré que son titre mondial 2015 n’était pas du vent. L’esthète japonais a très facilement cadenassé le reste du tableau avec ses uchi-mata dévastateurs. Son chef d’oeuvre du jour, celui de ce troisième épisode tout court, est celui de sa demi-finale. Elnar Gasimov (Azerbaïdjan) a été satellisé. En finale, contre Cho Guham, il a semblé facile, s’est contenté d’appuyer sur les shidos. Sans souci. Mais attention à ne pas trop la jouer golden boy. Conduire la nuit, sans les phares. C’est le sentiment qu’a donné la deuxième partie de journée du Bourguignon Cyrille Maret. A pratiquer aux sensations, sans l’assurance que le prochain mouvement sera le bon. Le pensionnaire de l’ACBB s’est oublié en demi-finale face à Cho Guham (Corée du Sud). Il est resté hors de sa zone d’agressivité en se faisant secouer par les sasae de son adversaire. Idem lors de sa place de trois face au petit Géorgien Gviniashvili, monté en -100kg à cause de la domination de Varlam Liparteliani. Bloqué du dos, le Français ne montrait pas les ressources pour passer ce tronc. Jusqu’à un éclair en o soto-gari (yuko) puis un superbe passage au sol. Maret était dans le noir complet mais il a fini par trouver l’interrupteur. Ce passage à vide rappelle celui des Mondiaux mais cette fois, il s’en est sorti. C’est ce qu’il faut retenir. Une bronze qui conclut quand même une journée de choix : harai-goshi sur le Géorgien Guruli, pénalités sur le Japonais Takagi et son étranglement de côté fétiche sur Maxim Rakov (Kazakhstan).
1) HAGA Ryunosuke (Japon)
2) CHO Guham (Corée du Sud)
3) MARET Cyrille (France – AC Boulogne-BIllancourt)
3) GASIMOV Elnar (Azerbaïdjan)
© Gabriela Sabau – IJF Media / Actuellement, Ryunosuke Haga n’a pas de rival en -100kg. Et à Rio?
+100kg Harasawa tente un coup d’état
Le trône de Ryu Shichinohe vacille. Le double vice-champion du monde va devoir remettre du cœur à l’ouvrage s’il veut participer à ses premiers Jeux Olympiques. Il est en train de se faire dépasser par Hisayoshi Harasawa. Le vainqueur du Zen Nihon 2015 a étalé sa fougue d’outsider et peut venir contester la place du numéro un. Il veut se retrouver à Rio et l’a prouvé dans le golden score de la finale contre Shichinohe. Après 5 minutes ennuyeuses, c’est lui a a forcé la décision arbitrale (shido) d’un coup d’accélérateur. Shichinohe est en train de se Kamikawaiser, de devenir un sénateur. Attention. Harasawa a prouvé après son succès parisien qu’il tenait dans ses mains, et ce relativement facilement, le reste de la concurrence étrangère. Leur mano à mano sera passionnant.
Malheureusement pour les Bleus, c’est Jean-Sébastien Bonvoisin qui a inauguré la journée de Harasawa avec un ashi-guruma finalisé en immobilisation. Sur la troisième marche du podium, on retrouve Daiki Kamikawa. Goguenard en zone mixte, le champion du monde 2010 toutes catégories nous a dit qu’il était passé à 160 kilos.
1) HARASAWA Hisayoshi (Japon)
2) SHICHINOHE Ryu (Japon)
3) KAMIKAWA Daiki (Japon)
3) BONDARENKO Stanislav (Ukraine)
NC) BONVOISIN Jean-Sébastien (FRA – Sainte-Geneviève Sports)
© Gabriela Sabau – IJF Media / Harasawa qui mate Shichinohe au golden score, suffisant pour lui passer devant dans la tête du staff japonais? Tout pourrait se jouer aux championnats du Japon.
-78kg Harrison toujours
Le cri que Kayla Harrison a laissé échapper en bouclant sa journée laisse penser que son corps est toujours meurtri par sa blessure de la semaine passée en Corée du Sud. La championne olympique a puisé au fond de ses réserves pour s’imposer une nouvelle fois à Tokyo. C’est sa vista qui a fait la différence sur les tours difficiles. En finale, la fille qui monte, la Néerlandaise Guusje Steenhuis, a laissé une opportunité de contre immédiatement saisie par le char Harrison. Même dans le vague, cette fille sait comment gagner. Et c’est la numéro une mondiale. Gemma Gibbons réalise un tournoi solide avec du bronze à la clef. Idem pour Anamari Velensek. La Slovène prend sa revanche sur la finale des Mondiaux où elle avait été battue par la Japonaise Mami Umeki. Ses amenés au sol bizarroïdes ont fait dire à notre voisin de tribune de presse « nan da ? » (qu’est ce que c’est?). Côté bleu, Madeleine Malonga a pu elle aussi tester la Japonaise Shori Hamada. Celle qui avait étranglé Audrey Tcheuméo en Chine a cette-fois ci placé un uchi-mata en haute altitude à la Levalloisienne (ippon) dès les premières secondes du match.
1) HARRISON Kayla (Etats-Unis)
2) STEENHUIS Guusje (Pays-Bas)
3) GIBBONS Gemma (Grande-Bretagne)
3) VELENSEK Anamari (Slovénie)
NC) MALONGA Madeleine (FRA – Levallois SC)
© Gabriela Sabau – IJF Media / Fin d’année en or pour l’Américaine.
+78kg Andéol en bronze, Erb blessée et Inamori tout devant
Emilie Andéol en bronze et le genou de Marine Erb qui craque. La première reste sur sa lancée de Bercy (victoire). Son bon point : avoir dominé relativement facilement la Japonaise Kanae Yamabe. Le point noir : avoir cédé sous le poids de la volumineuse ukrainienne Kindzerska en quart de finale. La médaille est là et sacre une régularité de premier choix. En place de trois, la Girondine aurait dû défier Marine Erb. Le genou gauche de cette dernière n’a pas résisté au seoi-nage d’Idalys Ortiz en demi-finale. Elle souffre d’une entorse. Un coup dur alors que Erb était prévue sur le stage de dix jours et surtout triste car la judoka de Villemomble était parfaite depuis ses premières prises de kumi-kata. Elle a remonté waza-ari à l’Ukrainienne Iaromka et a sorti la Japonaise Asahina. Alors qu’elle menait au score à 60 secondes du gong, Erb a subi un waki-gatame qui lui a abîmé le coude (entorse aussi) et fait disqualifier Asahina. C’était très bien. Jusqu’à l’accident Ortiz. La Cubaine n’offrira pas d’or à Ronaldo pour son pot de départ. Une médaille d’argent pour elle, déroulée sur le dos et immobilisée par Nami Inamori. Cette dernière profite de l’absence de Megumi Tachimoto pour se mettre en valeur de belle façon.
1) INAMORI Nami (Japon)
2) ORTIZ Idalys (Cuba)
3) KINDZERSKA Iryna (Ukraine)
3) ANDEOL Emilie (France – RSC Champigny)
5) ERB Marine (France -Villemomble Sports)
© Gabriela Sabau – IJF Media / Inamori prive Ortiz d’or et Ronaldo sur sortie royale pour son départ à la retraite.