Les sept champions du monde 2017 seront là

Epoustouflant à Rio où il avait enchanté la planète judo, Shohei Ono, le samouraï de Tenri, avait décidé après son triomphe olympique de prendre une année sabbatique au niveau sportif. Il est désormais de retour aux affaires (il a d’ailleurs publié l’information sur sa page Facebook) puisque son nom est dans la liste des participants dévoilée par le staff japonais, dimanche soir. Un come-back attendu pour l’une des stars de la discipline dont l’objectif explicite est de réaliser le doublé olympique à Tokyo, en 2020. Alors, dans quelle forme retrouvera-t-on celui qui avait l’un des héros des JO 2016 ? Assistera-t-on à un combat Hashimoto/Ono, les deux meilleurs -73kg de ces dernières années ? Des interrogations qui donnent envie d’être déjà début décembre. Une impatience mêlée à la curiosité de voir quels judokas réussiront à troubler la volonté d’hégémonie absolue sur ses terres de l’équipe japonaise : en 2016, seuls quatre titres avaient échappé aux équipes de Kosei Inoue et Katsuyuki Masuchi. Début décembre, c’est une sélection nipponne aux allures d’invincible armada ou presque qui sera alignée puisque seuls manqueront le champion olympique des -90kg, Mashu Baker, opéré de l’épaule en avril, et le champion du monde 2015 et médaillé de bronze aux JO chez les -81kg, Takenori Nagase.  

Les champions du monde japonais seront tous là

Exempté de Coupe du Kodokan, tous les sélectionnés de Budapest, dont les sept champions du monde, seront tous sur le tapis du Grand Chelem tokyoïte : Funa Tonaki (-48kg), Ai Shishime (-52kg), Chizuru Arai (-70kg), Naohisa Takato (-60kg), Hifumi Abe (-66kg), Soichi Hashimoto (-73kg) et Aaron Wolf (-100kg). Idem pour les quatre médaillées d’argent : Natsumi Tsunoda (-52kg), Tsukasa Yoshida (-57kg), Mami Umeki (-78kg) et Sarah Asahina (+78kg) et la médaillée de bronze, Ami Kondo (-48kg).
Si pour la très grande majorité, ce Grand Chelem sera la première compétition de la saison, deux judokas ont toutefois remis le judogi avec succès. Sarah Asahina, avec son sasae-tsuri-komi-ashi, qui vient tout juste de s’imposer avec une autorité indiscutable à Marrakech, lors du Championnat du monde Open. Et Aaron Wolf, qui a parfaitement joué son rôle de capitaine il y a deux semaines, en amenant Tokai au titre lors du championnat universitaire par équipes et par catégories de poids. Il bat, lors de la finale, Kentaro Iida, lors d’un combat où son opportunisme piège par deux fois le nouveau phénomène nippon des -100kg. 

Iida, Abe, Tatsukawa, Maruyama, Niizoe

Iida, dont la sélection ne faisait peu de doutes, assure celle-ci par sa victoire à Chiba ce week-end, lors de la Coupe du Kodokan. Une compétition dont la victoire sélectionne automatiquement pour le Grand Chelem national. Parmi les vainqueurs, quelques noms, plus ou moins connus, à suivre de près car ils sont à court terme des candidats crédibles à une sélection mondiale : Kentaro Iida donc, qui s’est montré très impressionnant dimanche, lui qui avait fini 3e l’année dernière à Tokyo et 1er à Paris; Uta Abe, petite sœur d’Hifumi, qui s’impose dimanche également en -52kg alors qu’elle n’est que cadette 3e année, quelques semaines après avoir survolé le championnats du monde juniors. Une surdouée qui avait commencé à faire parler d’elle la saison dernière en finissant 2e à Tokyo et 1ère à Düsseldorf ; Arata Tatsukawa, jeune -73kg (19 ans), déjà vainqueur l’année dernière de la Coupe du Kodokan, 3e à Tokyo et vainqueur des Universiades en août. Un judoka très solide, impressionnant de stabilité et au o-uchi-gari très fort; Joshiro Maruyama, lui, cherchera à se positionner comme le n°2 derrière la nouvelle pépite légère japonaise masculine, Hifumi Abe. 3e à Rome en février, vainqueur à Almaty il y a un peu plus d’un an, ce gaucher au uchi-mata très pur, il est l’un des rares -66kg nippons à mettre en difficulté Abe; Sakii Niizoe, -70kg qui a déboulé sur la scène internationale il y a un an en remportant Tokyo alors que c’était sa première compétition internationale seniors ! Depuis elle compte plusieurs podiums (3e à Ekaterineburg, 2e aux championnats du Japon, 2e aux Universiades) qui font déjà d’elle la solide numéro 2 de la catégorie au Japon. 
A noter enfin, le retour de Miku Tashiro en -63kg. Blessée après les JO de Rio où elle avait perdu seulement d’un shido en demi-finale face à Clarisse Agbegnenou, il faudra garder un oeil sur une combattante souvent bien placée mais pas encore (?) gagnante lors des grandes compétitions internationales. Blessée après les JO, elle est revenue sur le circuit par une victoire au Grand Prix de Chine, début juillet. Insuffisant pour être sélectionnée pour Budapest toutefois, pour la médaillée mondiale 2014 et 2015. Avec la présence de la double championne du monde tricolore et de Margaux Pinot, vice-championne d’Europe, à Tokyo, un affrontement entre Tashiro et l’une voire les deux Françaises serait à suivre de près.