Et la France glane une médaille de bronze par Di Cintio

Du point de vue de la ranking, ce Grand Chelem Russe n’était pas forcément le plus huppé, avec seulement  seize « top10 » et trois numéro un mondiaux chez les garçons, quatorze chez les filles et deux leaders mondiales seulement. Mais Ekaterinbourg est évidemment de plus en plus intéressant à suivre, car il révèle, comme le Grand Chelem de Paris de la bonne époque, une opposition des combattants du pays de très haut niveau général chez les hommes, et de plus en plus solide cheez les filles. On notera d’ailleurs que le Maestro italien Gamba n’a pas hésité à ne pas sélectionner une bonne part de ses grands leaders, notamment les champions d’Europe et olympique en -81kg, ou encore le récent vainqueur d’Agadir en -100kg. Absent les Mishvidobadze (champion d’Europe -60kg), Puliaev (deux fois vice champion du monde en -66kg), Khubetsov (champion d’Europe en -81kg), Denisov (mutiple médaillé mondial) et autres frangins Khalmurzaev (champion olympique pour l’un et médaillé européen pour l’autre). Malgré tout, l’armée rouge est de plus en plus compact et globalement impressionnante.
Face aux nationaux, c’est encore une fois le Japon qui porte le défi avec une équipe très disparate, et qui pour l’instant tient le ladership. Comme la Russie, le Japon est entré dans trois finales sur les sept possibles en cette première journée, mais il a gagné les trois alors que la Russie n’en a emporté qu’une.  En tête de cette collection de médailles d’or, celle du génie des -66kg, Hifumi Abe, qui a fait le job sans forcer. Il est accompagné de deux filles, la -48kg Hiromi Endo, la n°3 japonaise, qui domine en finale l’Agentine Pareto, championne olympique, et la -63kg Aimi Nouchi, 22 ans et déjà victorieuse en 2016 du Grand Chelem de Tyumen. Pour la Russie… c’est un fille qui amène l’or, la toujours excellente -52kg Natalia Kuziutina, 28 ans désormais, déjà victorieuse du Master en décembre, et qui domine avec maîtrise en finale la n°1 mondiale bésilienne, Erika Miranda.

Mudranov, Basile, et même Ebinuma !

Ekaterinbourg était l’occasion du retour du champion olympique russe des -60kg Beslan Mudranov, qui fait un beau tournoi, malgré sa défaite contre le Japonais Oshima, et plus inattendu, la première grande compétition en -73kg de l’ancien triple champion du monde japonais des -66kg, Masashi Ebinuma, absent du circuit depuis sa place de trois aux Jeux 2016.  À 28 ans, il est apparu très affûté, même si il succombe à un contre pas très net du Kazakh Smagulov, le vainqueur du Grand Prix de Tunis. Non classé sur ce tournoi de rentrée, mais assurément un renfort de très haut de gamme dans cette catégorie où le Japon présente déjà les deux meilleurs combattants du monde.
Le Japon emporte donc la première manche aujourd’hui, mais la Russie n’a pas dit son dernier mot avec des combattants très solides à venir face à des Japonais outsiders. Le reste du monde n’a pas été complètement éclipsé. Aujourd’hui on aura surtout remarqué le champion du monde 2015 en -60kg, le Kazakh Yeldos Smetov, plein d’aisance et de vivacité, mais aussi l’étonnant Fabio Basile, champion olympique en -66kg et déjà de retour au premier plan en -73kg avec une médaille de bronze ici, qu’il obtient en battant en place de trois le fameux Smagulov, d’un balayage « dans le temps » en de-ashi-barai. Un joli geste qui fait du bien, et un champion atypique qui continue de se montrer hors normes.

Di Cintio bat Trajdos

Et la France ? Elle ne réussit qu’une seule performance, chez les féminines, avec une troisième place pour la championne de France des -63kg, Maëlle Di Cintio, qui cherchait un bon résultat depuis sa victoire à l’Open de Rome en février dernier. C’est chose faite avec cette médaille de bronze, qui vaut notamment pour le waza-ari plein d’opportunisme qu’elle place en début du combat pour le podium à l’Allemande Trajdos, huitième mondiale.
Chez les garçons, c’est un groupe très proche de ce que pourrait être l’équipe de France aux championnats d’Europe qui était aligné, et qui ne parvient pas à atteindre les podiums, malgré un tounoi dynamique du -60kg Walide Khyar, arrêté par Smetov et Mudranov, non sans avoir montré qu’il était capable de gêner de tels adversaires. Mais ni Cédric Revol (-60kg), ni Kilian Le Blouch (-66kg), ni Benjamin Axus et Lucas Otmane (-73kg) ne parviennent à sortir leur épingle du jeu.