La France reste… à une médaille

Comme prévu, la bataille entre la Russie et le Japon a continué sur cette deuxième journée de Grand Chelem russe, ce dimanche à Ekaterinbourg. Dominant sur la première journée avec trois médailles d’or, le Japon impressionnne encore sur la seconde en rajoutant quatre nouvelles finales, pour trois nouvelles médailles d’or, avec pourtant une équipe relativement « modeste ».  C’est ainsi que chez les lourds, c’est le jeune Hyoga Ota, 20 ans et… treizième poids lourd japonais au classement, qui emporte l’or en écartant le Néerlandais Henk Grol, venu s’essayer (avec succès) à la fin des régimes, dans une finale malheureusement encore gâchée par un arbitre trop déterminé à pénaliser. Malgré son petit gabarit, ce lourd plein de qualités techniques ne restera pas longtemps méconnu. Il devrait rejoindre rapidement la cohorte de tête des prétendants, avec les Harasawa et Ojitani, les deux « vrais-faux » vainqueurs de l’Allemagne, Shichinohe, vice champion d’Asie en titre, Ogawa, le vainqueur de Tokyo, et Kageura, le vainqueur de Paris. Ça commence à faire du monde.
Autre médaille importante pour le Japon, celle du -81kg Sotaro Fujiwara, déjà vainqueur à Paris. Sans faire de bruit, ce vice champion du monde juniors 2015, qui n’a encore que 19 ans en 2018, a successivement gagné le championnat d’Asie senior et deux Grands Chelems européens (France et Russie). En l’absence prolongée de Nagase, le Japon a sans doute trouvé son futur titulaire au championnat du monde. Et il n’est pas dit qu’elle n’a pas trouvé en même temps un nouveau super-héros judo à ranger aux côtés des Ono, Hashimoto et autres Abe. À suivre au prochain épisode pour éventuelle confirmation ! La troisième médaille d’or ? Une féminine, Rika Takayama en -78kg, trente-huitième mondiale et loin derrière les Sato, Hamada et autres Umeki, mais capable de mettre sur le dos sur un magnifique mouvement de hanche la championne du monde en titre, la Brésilienne Aguiar. Pas mal.

Ilyasov, ça va faire mal !

La Russie se hisse encore dans deux finales ce dimanche, loin derrière le Japon donc. L’inattendue Taisia Kireeva et ses clés de bras redoutables prend l’argent en -70kg. Mais la bonne nouvelle pour la Russie est sans doute l’avènement de plus en plus évident d’un sacré monstre, le -100kg  Niyaz Ilyasov, cinquième combattant de la catégorie pour la Russie, 22 ans, un garçon qui n’a jamais raté un podium depuis… le début de sa carrière en avril 2014 ! Il a impressionné toute la journée, et a fini sur deux ippons d »extraterrestre : un contre de seoi-nage en « coup de volant » qui incrustait le Français Iddir dans le tapis et, en finale, un contre en mouvement de hanche qui jonglait avec le féroce Belge Nikiforov comme si il avait douze ans et demi. La Russie s’étoffe chaque année un peu plus, et ce n’est pas du toc. Ilyasov va faire mal, ça c’est sûr. 

Maret battu

Hélas pour la France, elle ne reviendra pas de Russie avec ce genre de bonne nouvelle. Comme hier, l’équipe tricolore a globalement échoué à mettre de l’impact sur cette compétition, ne parvenant pas même ce dimanche à atteindre un podium, malgré les bons débuts de journée de Stessie Bastareaud en -78kg et d’Alexandre Iddir en -100kg, lequel parvenait à battre au second tour le Russe Zankhisiev, médaillé européen 2017, avant d’être brutalement stoppé par Ilyasov et un Autrichien de 23 ans et 23e mondial, Laurin Boelher.
On a pu croire que la -78kg Stessie Bastareaud allait, comme Maelle Di Cintio hier, atteindre le podium. Mais elle aussi se voyait stoppée après un bon départ,  par l »Allemande Malzahn et la Brésilienne Aguiar. Un bilan général faible, d’autant que le patron Cyrille Maret était de la partie, et qu’il était battu d’entrée par un puissant sumi-gaeshi du Letton Borodavko.