Le champion du monde en titre espagnol Francisco Garrigos fut la seule marche du jour que Cédric Revol n’aura réussi à gravir.
Ce vendredi, pour le premier jour du Grand Prix d’Autriche, le -60kg de l’ESBM Judo va chercher une belle médaille d’argent. Vainqueur à Abou Dhabi en octobre, le combattant formé à l’Alliance Grésivaudan Judo avait enchainé trois Grands Chelems (Tokyo, Paris, Bakou) sans arriver à se classer. Une perte de vitesse que le médaillé européen 2022 a su infléchir aujourd’hui, gagnant quatre de ses cinq combats. Il bat notamment l’Ukrainien Dilshot Khalmatov, vice champion d’Europe 2023, en demi-finale, avec son ippon-seoi-nage à gauche tout en circularité. En quart, le jeune Japonais Yuta Higuchi, un ancien de Tenri, avait subi le ko-uchi-gake du Français à quarante cinq secondes de la fin. Restait Garrigos en finale. Un combat que l’Espagnol domina, avec un premier waza-ari sur un contre du ippon-seoi-nage de Revol. Une action d’anticipation. Cherchant systématiquement à boucler cette finale au sol, l’Espagnol y arriva en toute fin de partie. Avec 700 points pris, Revol va rentrer dans les dix premiers à la ranking-list. Mine de rien la France comptera trois judokas dans les dix premiers classés en -60kg lundi.
L’autre bonne surprise c’est la cinquième place d’Alyssia Poulange (SO2J Saint Ouen) en -52kg. Junior première année et vice champion de France la semaine dernière à Paris, la championne d’Europe cadette 2023 signe une journée à la fois consistante et prometteuse. Certes, une cinquième place est toujours synonyme de frustration. Mais pour sa seconde sortie en seniors seulement – elle avait été battue au premier tour au Grand Chelem de Paris par l’Israélienne Gefen Primo, médaillée mondiale 2021 – Poulange bat d’entrée la tête de série n°3, l’Espagnole Estrella Lopez Sheriff ! Une victoire qui en appelleront d’autres avec un ne-waza remarquable. Une domaine où cette fille de professeurs excelle : très à l’aise en sankaku-jime, Poulange a rajouté depuis une corde à son arc avec le renversement comme aimait le faire Christophe Gagliano. Elle bat la Croate Puljiz avec cet atout en quart de finale. En demi-finale, la Suissesse Binta N’Diaye, une autre prodige de précocité, la pique au sol. Reste que l’enchaînement de compétition en une semaine n’a pas eu l’air de peser sur la -52kg tricolore, qui livre une prestation engageante.
Doublé japonais en -48kg, avec la victoire de Mitsuki Kondo, dix-neuf ans, soeur du -60kg Hayato Kondo. Première sortie internationale pour cette étudiante de tokai, troisième des championnats du Japon juniors en septembre dernier. En -52kg, la Brésiliene Larissa Pimenta, n°13 mondiale, remporte l’or après celui des Jeux panaméricains fin octobre. En -66kg, Keita Hadano, troisième des championnats du monde juniors – il avait gagné la coupe d’Europe juniors de Paris – s’impose, comme Kondo, sur son premier tournoi senior ! Une victoire obtenue face à Baruch Shmailov, à nouveau finaliste après Tashkent, lui qui revient tout juste d’une longue suspension pour no-show.
Un succès plein de maturité, de patience. Remarquable.
En -57kg, la Serbe Marica Perisic, tête de série n°1 et tombeuse de Chloé Devictor en huitième de finale s’impose à la Néerlandaise Julie Beurskens, victorieuse de Sarah-Léonie Cysique en quart de finale à Bakou il y a quelques semaines.