Son premier titre de l’année 2016

Audrey Tcheumeo, o-soto-gari sur Luise Malzahn, finale du Grand Prix d’Allemagne 2016 / IJF

On l’avait quittée peu concentrée à Paris quinze jour plus tôt, les pendules avaient sans doute été remise à l’heure (et peut-être par elle même), car Audrey Tcheumeo affichait une concentration sans faille et une efficacité exceptionnelle, ce qui la ramène à chaque fois dans un statut de grande favorite pour les Jeux. La Cubaine Castillo par forfait, l’Espagnol Tort Merino d’un grand coup de hanche bien engagé où la jambe de fauchage était quasiment inutile tant l’Espagnole était mise « dans le vent » par la phase de déséquilibre, la Néerlandaise Verkerk sur un tai-otoshi haut de gamme avec feinte sur la première jambe (une victoire intéressante parce qu’elle est expéditive et que c’est la seconde de suite sur cette combattante qui l’a privée de deux titres européens), enfin l’Allemande Malzahn chez elle sur un o-soto-gari valant waza-ari, marqué en début de combat. Une grosse impression de sur-puissance et d’efficacité, qui demande à être confirmée au championnat d’Europe.

Le show Ono

C’est la seule médaille française du week-end. Le samedi a été consacré au « show Ono », le jeune génie japonais des -73 kg ajustant tout le monde à coups de smashing o-soto-gari et de flying uchi-mata, tout cela en se montrant à probablement 70 % de son potentiel. Il bat une nouvelle fois le Coréen An Changrim, sur une contre habile dans la première minute d’un combat qui ira à son terme. le feu d’artifice entre ces deux hommes à Rio risque de se voir de loin. Marie-Eve Gahié (-70 kg) est dominée par la triple championne du monde Yuri Alvear et la championne de France Marielle Pruvost (-63 kg) s’arrête aussi au premier tour face à la Mongole Tsedevsuren, qui lui place un ko-uchi-gari pour yuko. Guillaume Chaine (-73 kg) passe un tour contre le Canadien Gagné, mais fait l’erreur d’aller chercher au corps à corps un Kazakh de 19 ans encore inconnu, mais pas pour longtemps car il a gagné l’Open d’Autriche, Didar Khamza. Il subissait deux waza-ari.

Pas mieux dimanche, sinon Tcheumeo

Ludovic Gobert (-90 kg), se laissait pousser dehors aux pénalités par un Ilias Iliadis en pourtant très petite forme et Jean-Sébastien Bonvoisin (+100 kg) partait lui aussi au premier tour, et avec une blessure aux ischios en prime, face à l’Egyptien Ahmed Wahid qui l’enroulait sur le dos. Pour les filles, deux +78 kg étaient engagées. Marine Erb faisait ce qu’il fallait pour gêner la petite Japonaise Inamori en attaquant fort et fréquemment, mais se faisait voler le combat en sortant du tapis plusieurs fois, poussée efficacement par son adversaire. Lucie Louette-Kanning ne perdait que d’un yuko sur la fille du jour, la Brésilienne Marie Suelen Altheman, mais devait lâcher par ippon sur un contre brutal de la Coréenne Kim Jiyoun en repêchage. Elle sortait en boîtant bas, un an jour pour jour après sa blessure au genou de 2015, au même endroit. 
Après le carton japonais et Coréen du premier jour, c’était la réplique du reste du monde, et notamment de l’Europe sur le week-end. Vainqueur l’année dernière, le Belge Bottieau récidive en -81 kg, tandis que le Suédois Marcus Nyman (-90 kg) écoeure tous ses adversaires avex son sumi-gaeshi à répétition. Superbe prestation de l’Allemand Peters en -100 kg. Il fait admirer un ne-waza de très haute facture. Une nouvelle tendance qui se dessine… enfin l’Ukrainien Khammo, 21 ans, confirme qu’il a le niveau d’un podium olympique. Chez les filles, on retrouve la championne du monde slovène Trstenjak en -63 kg, l’Autrichienne Graf en -70 kg, laquelle se permet de gagner par ippon devant une Japonaise, Chizuru Arai, sur un grand ura-nage. Audrey sonne le retour de la force en -78 kg,  mais la grosse impression de ce dimanche, c’est sans doute elle, Marie Suelen, la solide Brésilienne qui avait atteint la finale du championnat du monde 2014 en +78 kg, et qui se permet sur le tournoi de sortir les deux Chinoises, Ma Sisi et Yu Song, et par ippon ! Une nouvelle carte maîtresse dans le jeu brésilien pour Rio 2016.