Huit médailles japonaises sur les cinq dernières catégories

Il restait quatre Français engagés dans cette dernière journée du Grand Prix de Dusseldorf, le jeune -90kg Aurélien Diesse, les deux -100kg Clément Delvert et Nell Honoré Ariano Rebouka et chez les féminines, la seule -78kg Madeleine Malonga.
Pas de (bonne) surprise pour nos masculins, qui rentreront d’Allemagne avec le seul trophée de Guillaume Chaine en -73kg pour onze engagés (en rappelant tout de même la blessure de Walide Khyar qui l’empêche de défendre ses chances juqu’au bout en -60kg). Les trois combattants de ce dimanche sortent en effet rapidement du jeu. Aurélien Diesse, 19 ans et 104e mondial, parvient à gagner la bataille des pénalités contre le Bosniaque Toni Miletic, 18 ans et 184e mondial, mais il est logiquement arrêté par le 11e, le Tadjik Ustopiriyon dans un combat rythmé et engagé, à l’image du judo et de l’attitude positive de ce séduisant juene judoka. Nell Honoré Ariano Rebouka ne résistait pas aux 37 ans du Tunisien Ben Khaled, 30e mondial tout de même, et si Clément Delvert menait la vie dure au médaillé mondial Toma Nikiforov, il subissait un waza-ari dans la première minute et devait laisser le Belge aller chercher l’or. 

Malonga bat Takayama

Les Françaises en revanche avaient hissé une représentante sur tous les podiums jusque là, sauf en -57kg. Madeleine Malonga prolongeait cette liste en effectuant son meilleur parcours en compétition depuis son retour de blessure. Septième à Paris, cinquième au championnat de France, elle n’était plus monté sur un podium depuis sa fameuse victoire sur Audrey Tcheumeo aux pénalités aux tournoi de Samsun, en avril dernier. Elle gagne trois combats pour se hisser en finale, dont deux significatifs, contre la dangereuse Néerlandaise Karen Stevenson, 23e mondiale, sur o-uchi-gari, et contre la Japonaise Rika Takayama, victorieuse du Grand Chelem de Tyumen et troisième à Tokyo, 6e mondiale, en la plaquant sur le dos avec un lourd o-uchi-gari en garde croisée. Parvenue en finale, elle marquait d’entrée un waza-ari sur un judicieux de-ashi-barai contre la championne du monde 2015 Mami Umeki, mais puissante et stable, celle-ci finissait par l’user et concluait en la poussant au sol pour finir en osae-komi. Une belle démonstration tout de même de l’actuelle n°12 mondiale. 

Le Japon, 16 sur 21

Dans le même temps ce dimanche, le Japon finissait en force avec huit nouvelles médailles sur ces cinq dernières catégories, s’offrant sur l’ensemble de la compétition neuf finales pour cinq titres et seize médailles en tout avec vingt-et un engagés ! Pas de triomphe chez les garçons où Daiki Nishiyama en -90kg se faisait surprendre par la vista du jeune Allemand Eduard Trippel et laissait le monstre physique géorgien Beka Gviniashvili l’emporter – tandis qu’une nouvelle fois Avtandil Tchrikrishivili, monté des -81kg, échouait au premier tour. En -100kg Aaron Wolf déblayait le terain avec de puissants uchi-mata jusqu’en finale… où il se faisait cueillir comme un cadet par le kata-ha-jime de Nikiforov dans les premières secondes. Déjà batu à Tokyo sur une clé de bras du Suédois Nyman, Aaron Wolf est impressionnant debout, mais affiche d’étonnantes faiblesses au sol. Une lacune inhabituelle pour un Japonais qui risque de lui coûter sa carrière à venir.
C’est finalement en lourd que le Japon allait prendre son unique médaille d’or masculine, mais pas, comme attendu, avec le vice-champion olympique Hisayoshi Harasawa, mais par Kokoro Kageura, un combattant qui ne paye pas de mine, mais porte bien son glorieux prénom. Ce champion d’Asie de 20 ans, déjà finaliste à Tokyo, se retrouvait en finale en expulsant notamment le grand Tchèque Krpalek, le champion olympique des -100kg monté de catégorie, sur un splendide morote-seoi-nage. En finale, il plaçait un très joli « gaeshi » sur le o-uchi-gari d’Harasawa. Un nouveau venu dans une catégorie qui s’étoffe.

Kindzerska, la prétendante ukrainienne

Mais la plus belle démonstration de ce dimanche, au moins, était à mettre à l’actif de l’Ukrainienne Kindzerska, une combattante imposante et très agressive sur ce tournoi, ce qui lui permettait non seulement de battre la toute jeune Japonaise Nose, 16 ans, mais aussi en finale la triple médaillée mondiale Megumi Tachimoto, qu’elle contrait avec conviction au golden score dans un combat très intéressant à suivre. Deux Japonaises dans la même journée ? Attention à Iryna Kindzerska qui postule dès cette année à une place sur le podium mondial. Et bien sûr à un titre européen.