Il se classe pour la première fois en Grand Prix

Pas de -100kg ni de +100kg français ce dimanche, pas non plus de -78kg et une seule +78kg encore tendre, Léa Fontaine, championne de France junior et prometteuse médaille d’or de l’Open de Bulgarie, qui échouait pour cette première sélection en Grand Prix au premier tour face à la Camerounaise Hortense Mballa Atangana, futur troisième après avoir atteint, déjà, la finale du Grand Prix des Pays-Bas.

Toute l’attention du clan tricolore était donc tournée vers le défi des deux -90kg engagés ce dimanche, deux parcours attendus, celui de l’ancien champion du monde -81kg Loic Pietri, vainqueur de l’Open du Portugal début février, et Aurélien Diesse, champion d’Europe junior 2017. Les deux hommes étaient déjà en duo au Grand Chelem d’Allemagne fin février sans parvenir à se classer. Le Grand Prix du Maroc, a-priori plus accessible, allait-il le leur permettre ? C’était l’enjeu. Pour Loic Pietri, la journée commençait sous de bons auspices avec deux victoires sur ses mouvements d’épaule, notamment un seoi-nage à genoux très bien exécuté sur l’Anglais Petgrave, 68e mondial. Mais le test était pour le tour suivant contre l’un des hommes forts de la génération montante, l’Allemand Eduard Trippel, médaillé mondial junior 2017, un rival d’Aurélien Diesse dans cette catégorie d’âge, et surtout depuis, cinquième des championnats du monde seniors (battu par Axel Clerget pour le bronze), troisième au Grand Prix d’Ouzbékistan et au Grand Chelem du Japon en octobre et novembre. Le combat n’allait pas à son terme. Tout en puissance, le jeune Allemand infligeait un terrible mouvement de hanche au Français qui faisait un cuisant soleil et devait s’arrêter là. Un retour qui n’est pas semé de roses pour l’ancien champion, mais il progresse à son rythme et cherchera à monter le curseur pour aller au moins dans les phases finales lors de ses prochaines sorties.

Diesse – Majdov 2

Aurélien Diesse se voyait proposer au premier tour, comme à Paris, l’Estonien Kaljulaid, qu’il battait à nouveau, un Dominicain totalement inconnu ensuite, puis le Canadien Zachary Burt, comme au premier tour des championnats du monde, qu’il battait lui aussi facilement. Enfin il avalait encore l’Ukrainien Quedjau Nhabali, membre du top 30 mondial, dans son style tonique et mobile. Un bon début de journée pour ce combattant de vingt-et-un an dont on attend toujours l’avènement en senior depuis les belles promesses qu’il a semées en junior. Le moment décisif était forcément pour le combat suivant, une demi-finale contre le champion du monde 2017, le Serbe Nemanja Majdov… qu’Aurélien Diesse avait battu au dernier championnat du monde ! Un adversaire évidemment redoutable, mais en difficulté depuis son échec à Bakou, et qu’il fallait aller chercher ce dimanche. Mais malgré sa volonté, le jeune Français ne parvenait pas cette fois à déstabiliser le Serbe de vingt-deux ans et se faisait contrer pour ippon sur sa propre tentative de ko-soto-gake. Il lui restait un combat pour monter sur son premier podium de Grand Prix et l’occasion était belle face au Dominicain Robert Florentino, 31e mondial. Mais « bis repetita », Aurélien Diesse lançait son ko-soto-gake et se faisait à nouveau contrer pour le compte. Même si il peut se consoler en considérant que c’est la première fois qu’il atteint la cinquième place d’un Grand Prix senior, Aurélien Diesse aura bien remarqué que les adversaires qui dominent ce Grand Prix, le Serbe Majdov (1er), l’Allemand Trippel (2e), le Dominicain Florentino (3e), sont tous des garçons de sa génération.

Iartcev et Sayit s’illustrent

Avec ses deux médailles d’or féminines, la France est dans le trio de tête des nations, derrière l’Allemagne et l’Ouzbekistan, qui emporte deux médailles d’or avec ses légers en -60kg et -66kg. On remarque au passage le retour très convaincant de l’excellent technicien russe en -73kg, Denis Iartcev, à coups d’avant-arrière fluides et de subtils sasae. Un vrai retour, de même que celui de la +78kg bien connue en France, la Turque Kayra Sayit (ex-Ketty Mathe), que retrouve le podium depuis sa troisième place mondiale à Bakou.