Le champion Français remarquable en Turquie
Une deuxième journée à Samsun où les jeunes combattantes françaises présentes n’ont pas pu briller. La championne de France Junior -70 kg Melissa Heleine se montrait courageuse pour battre d’une pénalité au premier tour la Hongroise Szabina Gercsak, encore 36e mondiale en -63 kg et désormais das la catégorie supérieure, mais elle se montrait aussi un peu trop tendre pour affronter la n°13 mondiale, l’Allemande Marzok, qui se contente d’un waza-ari pour l’écarter. Pas mieux pour la finaliste du championnat de France Senior en -63 kg Linsay Tsang Sam Moi, qui bat une Grecque sans référence, mais succombe ensuite devant la Mongole Tsevedsuren Munkhzaya, 26e mondiale, non sans être parvenue à lui marquer un waza-ari.
Dans les deux catégories féminines du jour, ce sont deux Néerlandaises qui l’emportent… dont une qui tire désormais pour Israël, la grande Linda Bolder. Elle contre joliment par ura-nage en finale la première attaque en garde croisée de la triple championne du monde colombienne Yuri Alvear.
Deuxième Grand Prix pour Pietri
Mais du côté français, celui dont on attendait avec intérêt la prestation, c’est le champion du monde 2013 Loic Pietri, de retour sur ce Grand Prix après sa troisième place au championnat du monde, et une troisième place pour sa reprise au Grand Prix de Dusseldorf en février. Il a été à la hauteur de son statut, et même un peu mieux. Tonique et confiant, Sa chevelure retenue par un élastique qui lui faisait un look un peu samouraï échevelé, il est allé au bout de la compétition avec une maîtrise remarquable de la situation. Pourtant rien ne fut facile. Si ses meilleurs adversaires n’étaient pas là – le Géorgien Tchrikrishvili, le Japonais Nagase ou le Canadien Valois-Fortier – il lui a fallu à chaque fois faire face à des gros clients et s’extirper de combats compliqués.
Un golden score de trois minutes
Dès le premier combat contre le Biélorusse Stiashenka, un puissant 24e mondial, il lui fallut remonter un waza-ari pris rapidement sur un kata-guruma, ce qu’il faisait avec des ura-nage audacieux. Un premier combat difficile, suivi d’un second mieux maîtrisé contre le Hongrois Attila Ungvari, à qui il plaçait son seoi-inversé en début de combat pour waza-ari. Un combat néanmoins fatigant car il fallut aller au bout sur un rythme très soutenu.
Personne ne connait vraiment ce Kyrgyze nommé Vladimir Zoloev, mais il fut éprouvant lui aussi avec sa garde haute et il fallut aller là encore au bout du combat pour que deux seoi-nage à gauche finissent par le transpercer. En demi-finale, c’est le Géorgien Ushangi Margiani qui se dressait sur sa route. Vice champion d’Europe junior 2014, mais déjà très copieux en senior, avec notamment une finale en Grand Chelem, au point d’être déjà 15e mondial, ce jeune Géorgien est un gros physique. Mais le rythme et le sens tactique de Pietri l’ont finalement totalement débordé, au point de lui valoir un hansokumake. Enfin il restait la finale, contre l’Emirati, ex-Moldave, Sergiu Toma, 12e mondial. Un adversaire redoutable contre lequel le Français devait mener un combat sur les mains difficile et déployer toute sa lucidité tactique. Le combat devenait homérique avec un golden score de plus de trois minutes, sur lequel Toma finissait par faire l’erreur. Lassé de ne pas pouvoir surprendre son adversaire, le gaucher moldave lançait soudain une forte attaque en ashi-guruma à droite… sur laquelle Pietri le séchait brusquement sur ura-nage. Un joli final pour une grande finale.
Premier titre depuis 2013
Loic Pietri renouait avec l’or pour la première fois depuis… le championnat du monde 2013. Le meilleur départ possible pour la course vers 2016 et d’abord dans la perspective du championnat du monde d’Astana. À 24 ans, le champion du monde 2013 atteint progressivement sa plénitude, laquelle s’exprime par une régularité impressionnante. Depuis mai 2013, Loic Piétri a toujours atteint le podium des compétitions auxquelles il a participé, ce qui inclut deux championnats d’Europe et deux championnats du monde !