Deuxième podium en une semaine pour le Levalloisien qui entre dans le top10

Il faut commencer à le dire, la menace point pour Ugo Legrand, et elle s’appelle Pierre Duprat. Après en avoir imposé au Kazakhstan en fin de semaine dernière en traversant son tableau pour s’offrir l’or, le Levalloisien a remis ça en Ouzbékistan. Non pas de l’or, du bronze, mais un parcours peut-être encore plus convaincant que celui de la semaine dernière. Le Grec Azoidis n’a pu que constater les dégats sur un uchi-mata qui commence à faire sérieusement frémir au fond des dojos, dans un style qui, sur ce geste n’a pas grand chose à envier au meilleur Shohei Ono. Le Mongol Sainjargal, médaillé olympique à Londres, était l’adversaire le plus sérieux du Français. Il bénéficie rapidement d’une très généreuse pénalité, qui pénalise une attaque tout à fait correcte en yoko-sutemi du Levalloisien. Un très fort -soto-gari de Duprat n’est pas non plus comptabilisé. Qu’importe, le Français repartait de plus belle contre l’Israélien Muki, qu’il avait dominé en finale à Astana. Cette fois, c’est sur un gros yuko récompensant un sutemi supersonique que le Français dominait le numéro 3 mondial. Dernier morceau de la journée, le Russe Denis Iartcev, n°9 mondial pour sa part, qui débutait dans les dix premières secondes par une session de ne-waza de plus d’une minute autour de sankaku-jime et de juji-gatame véritablement cauchemardesque pour son adversaire, efficace en défense. Derrière, Duprat reprenait les rênes au kumikata, imposant sa saisie forte au revers pour avoir toujours un temps d’avance. Jusqu’à piéger le Russe au plein centre du tapis, le laissant passer devant pour mieux le balayer. Encore un très beau geste. Duprat peut tendre les bras au ciel, il vient de réussir un nouveau joli numéro à Tashkent, s’invitant dans le top10 par ces 120 nouveaux points qui lui font monter son capital à 1080 unités… soit 38 de mieux qu’Ugo Legrand. Les prochains tournois s’annoncent déjà primordiaux pour le leadership français dans la catégorie sur la fin de l’olympiade. Si Ugo Legrand avait l’idée de se tenir éloigné de la mêlée, elle n’est plus valable. S’il lui faut une motivation pour gagner autre chose que des médailles dans les grands championnats, Duprat vient de lui en donner une.

Le plein pour les Mongols

En finale de cette catégorie des -73kg, se sont retrouvés les Mongols Sainjargal et Khashbaatar, le premier s’imposant aux pénalités contre le champion du monde 2009 des -66kg. Tous deux troisièmes à Astana, ils continuent d’engranger des points pour demeurer dans le gotha de la catégorie. Dans la catégorie supérieure, la guerre des sasae tourna à l’avantage du jeune Grec Moustopoulos, opportuniste au sol après le waza-ari marqué par l’Ouzbèk Imamov sur un balayage qui avait fait lever la salle d’un seul homme.

Coup double pour Gerbi

Chez les féminines, Yarden Gerbi a parfaitement digéré sa victoire au Kazakhstan puisqu’elle n’aura passé que cinq petites minutes sur le tapis en quatre combats, dont une finale expédiée sur un étranglement imparable pour l’Autrichienne Unterwurzacher. TOujours dans sa position favorite, face à l’adversire en défense, mais avec les ajustements techniques nécesaires pour que l’étranglement soit validé. En -70kg, dans un remake de la finale du Grand Prix de Cuba de juin dernier, l’Allemande Vargas-Koch a dominé une autre Autrichienne, Bernadette Graf, par trois yuko. Elle aussi se rassure après sa défaite prematurée lors des mondiaux de Chelyabinsk.