Deux médailles d’or… féminines de plus ce dimanche

La France était restée hier à une médaille d’or avec ses féminines de la Géorgie avec ses masculins, au soir du dimanche, elle reprend cette médaille d’or de retard grâce à un sans faute sur les deux catégories restantes : médaille d’or pour Audrey Tcheumeo en -78kg et, plus inattendu, médaille d’or pour la toute jeune Romane Dicko en -78kg. Deux titres qui s’ajoutent aux trois des deux derniers premiers jours, Amandine Buchard en -52kg, Clarise Agbegnenou en -63kg, Marie-Eve Gahié en -70kg.

Tcheumeo à son top

Depuis son championnat du monde ratée (7e) l’année dernière, Audrey Tcheumeo a opéré un lent retour vers le sommet qui a culminé à Paris avec un parcours majeur, qu’elle confirme avec une belle tranquilité sur ce tournoi géorgien. Elle ne rencontre aucune combattante du top 10, mais en demie et en finale deux jeunes d’avenir, la Polonaise Pacut, 22 ans et 22e mondiale, et surtout la grande Ukrainienne Anastassya Turchyn, 23 ans et 12e mondiale, championne d’Europe junior 2014 et -23 ans 2016, et victorieuse sur ce tournoi de l’autre Française de la catégorie, Madeleine Malonga, surprise quasiment d’entrée par un ko-soto-gake au corps à corps dans lequel l’Ukrainienne avait mis tout son poids. Facile sur la Polonaise, qu’elle domine d’un beau o-uchi-gari, elle ne doit s’employer sur ce tournoi qu’en finale face à la puissante Ukrainienne, qu’elle contrôle néanmoins sans trop de difficulté, finissant par trouver l’opportunité sur un passage au sol. Comme Clarisse Agbegnenou, Audrey Tcheumeo est manifestement en grande forme.

Dicko, une évidence

La catégorie des +78kg était l’une des deux seules où la France ne présentait pas la meilleure du classement mondial. Avec Anne-Fatoumata M’Bairo, 25e mondiale, et la jeune Romane Dicko, 134e, et face à certaines des meilleures Européennes présentes, notamment la Biélorusse Maryna Slutskaya, 6e mondial, nos réprésentantes étaient cette fois en outsiders. C’est pourquoi la victoire de Romane Dicko est une véritable performance, qui réinstalle une nouvelle fois la jeune championne de France 2016, seize ans à l’époque, dans le statut qui lui va bien d’espoir précoce. Après un championnat du monde juniors raté à Zagreb en octobre, elle avait ce week-end sa première opportunité sur un Grand Prix senior. Opportunité relevée magistralement ! Elle prend successivement la jeune géante ukrainienne Kalanina, 23 ans et 13e mondiale, la Croate Marinic, 50e mondiale, la très « costaud » Lithuanienne Jablonskyte, 19e mondiale, et en finale l’Ukrainienne Slutskaya, 6e mondiale… laquelle avait dominé l’autre Française Anne-Fatoumata M’Bairo (3e) sur un mouvement d’épaule et sera la seule à survivre plus d’une minute face au très fort bras droit de la jeune Française ! Manifestement plus mûre au kumikata, qu’elle aborde désormais bras gauche en avant pour aller chercher d’abord le revers avant de contrôler la manche et de monter le bras droit, elle trouve ensuite très rapidement l’ouverture sur harai-makikomi le plus souvent. Une démonstration bluffante qui la pose en prétendante logique à, au moins, à une médaille au championnat d’Europe. Absente les deux Allemandes Kuelbs et Weiss – à la portée de la Française – l’Azerbaidjanaise Kindzerska, 7e mondiale,  la grande Néerlandaise Savelkouls, 5e mondiale, et la Bosniaque Larissa Ceric, 3e mondiale. Les voilà prévenues.

Une finale titanesque en +100kg

De l’autre côté, il restait trois catégories masculines, et la Géorgie n’en emportait qu’une, celle des lourds, dans un affrontement véritablement titanesque entre le fameux Guram Tushishvili, l’homme dont on parle depuis son duel épique contre Teddy Riner au championnat du monde, et l’Iranien Mahjoub, un colosse au physique phénoménal, mais un peu faible au sol, de sorte qu’après avoir bousculé le jeune Géorgien sur de très fortes attaques mal récompensées par l’arbitrage, il se faisait suprendre par un renversement. Mais en -90kg, Georgi Papunashvili était battu en finale par le Brésilien Rafael Macedo et le « patron » de l’équipe, Varlam Liparteliani était absent en -100kg et la Géorgie restait sur la troisième marche. À 5-5 pour l’or, la France avait tenu la dragée haute à la Géorgie chez elle, mais cédait sur les médailles d’argent et de bronze.

Ouchani, cinquième pour la troisième fois

Et les masculins ? La France avant encore deux combattants pour défendre ses couleurs ce dimanche, le nouveau champion de France -90kg Ibrahim Keita, 22 ans, et le poids lourd  Hamza Ouchani. Keita partait bien en se débarrassant par disqualification d’un jeune Géorgien avant de contrer l’Anglais Chamberlain. Mais lui qui est 70e était brutalement rappelé à l’ordre (mondial) par deux hommes en forme, le futur vainqueur, le Brésilien Macedo, 23 ans, 33e, et l’Israélien Li Kochman, 22 ans, 55 ans. À chaque fois, il devra s’incliner sur un impressionnant uchi-mata. Quant au poids lourds français Hamza Ouchani, avec ses longs bras et un style fuyant et mobile au kumikata, il surprenait joliment le n°9 mondial, l’Ukrainien Bondarenko, pénalisé trois fois. Projeté ensuite par l’Iranien Mahjoub sur la première prise de garde, il emportait encore un combat en repêchages sur un Brésilien sans référence Jonas Inocencio, qu’il étranglait au golden score, avant d’être jeté sur uchi-mata par le Géorgien Matiashvili. Il est cinquième d’un Grand Prix pour la troisième fois depuis septembre.