L’or pour la +78kg française, doublé israélien en -100kg et +100kg

Si elle devait se qualifier et être médaillée olympique, il faudra sans doute repenser à ce samedi 25 janvier comme la genèse d’un retour au premier plan que beaucoup attendait/espérait. Car hier, Romane Dicko a retrouvé le chemin de la victoire, là-même où elle avait été sacrée championne d’Europe seniors 2018 en +78kg. Et avec la manière. Et sinon ? Le public israélien volubile et passionné a enfin pu fêter la victoire de l’un des siens. Mieux, ils ont été deux ce samedi à faire chavirer la Shlomo Arena avec Peter Paltchik en -100kg et Or Sasson en +100kg. En -90kg, le Coréen Gwak Donghan confirme sa dynamique ascendante et renforce par la-même le leadership coréen sur cette compétition. En -78kg, la Britannique Natalie Powell imite sa compatriote Sally Conway en montant sur la plus haute marche du podium.

L’impact retrouvé de Dicko

Son échec au deuxième tour du Grand Chelem d’Osaka, fin novembre, après une élimination en tableau lors des championnats de France 1re division à Amiens avait commencé à laisser planer un doute sur la capacité de Romane Dicko a revenir vite et fort dans la course olympique.
Hier, la judokate de l’ESBM Judo a apporté un -premier- début de réponse net et convaincant. Si on la sentait encore un peu en manque de repères, la championne d’Europe 2018 sut, contrairement à la fin 2019, trouver la solution pour transpercer la défense de ses adversaires : une garde croisée qui lui permettait de lancer immédiatement des makikomi tantôt en harai-goshi, tantôt en o-uchi-gari. En demi-finale, son adversaires coréen Kim Hayun (vice-championne du monde juniors 2019), qui avait battu la Française au kukimata sur le tapis d’Osaka, s’est montrée, cette fois-ci, totalement impuissante. Idem pour la Hollandaise Tessie Savelkouls, vainqueur du Masters il y a un mois et qui se faisait cueillir sur un o-uchi-gari makikomi à la mi-combat. Cinq victoires, cinq ippons (l’Ukrainienne Tarasova ne se présentait pas) pour Dicko, qui
et c’est ça qu’il faut retenir, a été tout simplement supérieure à toutes ses adversaires du jour, montrant un visage bien plus conquérant et tranchant. Les 800 points de cette compétition vont lui permettre de remonter autour de la 30place mondiale. Devant elle, Julia Tolofua (2440 points, 22e mondiale) et Anne-Fatoumata M’Bairo (3478 points, 12e). Un match à trois va donc avoir lieu pour le ticket olympique en +78kg. Dans cette perspective, le Grand Chelem de Paris sera particulièrement intéressant à suivre dans cette catégorie. On a déjà hâte d’y être. Avec ce titre, l’équipe féminine tricolore finit à quatre médailles (une d’or, deux d’argent, une de bronze) ce qui la met à la troisième place derrière le Japon et la Grande-Bretagne à égalité parfaite avec deux titres. En effet, Tahina Durand (Blanc Mesnil Sport Judo), l’autre +78kg engagée du jour, si elle passait l’Italienne Geri aux pénalités, subissait, au début du combat, le harai-goshi à gauche de la Portugaise Rochele Nunes. Chez les masculins, le Français du jour était le champion de France des +100kg, Joseph Terhec (Sucy Judo). Le protégé de Stéphane Auduc battait le Kazakh Krikbay aux pénalités mais devait s’incliner sur le joli uchi-mata à gauche de l’Allemand Heinle.

Gwak monte en puissance, Powell, une première depuis 2017

Auteur de l’un des ippons de l’année 2019 (un tai-otoshi à droite sur Shoichiro Mukai à Osaka), le Coréen Gwak Donghan, champion du monde 2015 et médaillé olympique confirme à Tel-Aviv qu’il revient à son meilleur niveau. Un gaucher à la superbe posture, intraitable au kumikata et capable de placer aussi un morote-seoi-nage qu’un  uchi-mata. En l’occurence, hier, Gwak trouve par deux fois la solution, en demi et en finale, sur un sode-tsuri-komi-goshi. Très actif (tous ces adversaires du jour ont fini à deux shidos minimum), le Coréen restait sur une médaille d’argent au Grand Chelem d’Abou Dhabi, une médaille de bronze au Grand Chelem d’Osaka. Tenant du titre, il ne sera pas à Paris dans quinze jours mais à Düsseldorf (avec tous les n°1 masculins). Les -90kg sont décidément une catégorie d’une densité folle.
En -78kg, Natalie Powell, débute idéalement l’année. Septième à la ranking-list mondiale, cette Britannique, remarquable de régularité (elle s’est classée neuf fois sur ses onze dernière compétitions) remporte sa première compétition depuis octobre 2017 et le Grand Chelem d’Abou Dhabi. Et avec la manière. En finale, elle fait exploser la pourtant très solide Autrichienne Bernadette Graf sur son harai-goshi et son o-uchi-gari. Une victoire qui devrait la faire rentrer dans le top 5 mondial.

Paltchik et Sasson libèrent la Shlomo Arena

Samedi matin, le pays organisateur n’avait eu qu’une médaille de bronze à fêter avec Tal Flicker en -66kg. Mais ce samedi soir, c’est finalement avec deux titres de plus (et une seconde place aux classement des médailles) que l’équipe israélienne clôt son Grand Prix. Deux victoires offertes par Peter Paltchik en -100kg qui contre le Brésilien Goncalves alors que ce dernier s’était montré le plus dangereux avec ses attaques de jambe. En +100kg, Or Sasson, médaillé olympique à Rio, marque rapidement contre l’inusable Coréen Cho dès les premières séquences sur un tani-otoshi. Un avantage que Sasson gèrera jusqu’au gong final. Première victoire pour ce dernier depuis celle obtenue au Grand Prix de Hongrie l’été dernier.

Leader depuis jeudi, la Corée du Sud garde sa première place avec donc trois titres (masculins), deux médailles d’argent et deux de bronze.