Contrairement par exemple à la FFKaraté qui en a fait une stratégie de développement réussie depuis plus de vingt ans, la FFJudo n’avait guère évolué ces dernières années dans l’une des responsabilités qui incombent aux grosses fédérations sportives devant l’Etat français : aider des groupes sportifs naissants à s’organiser et à se développer. La Fédération Française de Judo n’avait comme disciplines associées que le Kendo et le Kyudo. Ce n’est plus le cas depuis ce jeudi matin : le Jiu Jitsu Brésilien rejoint la FFJudo — ou plutôt « France Judo », la nouvelle entité fédérale du judo français.
Le président de la Confédération Française de Jiu Jitsu Brésilien (CFJJB) David Giorsetti a en effet signé ce matin un accord d’association avec la FFJudo représentée par le vice-président David Inquel, promoteur actif de ce dossier.
« Nous sommes des cousins plus que germains » explique David Inquel, « c’est une façon d’agrandir notre famille et de permettre à nos professeurs de se former, à nos clubs de diversifier leur proposition pour un public plus large. Nous sortons de deux années difficiles, c’est l’occasion de se rassembler pour être plus solide ».
Le président David Giorsetti saluait de son côté ce rapprochement à la fois naturel et historique qui allait permettre des échanges techniques féconds et enrichissants et permettre le développement de compétitions de qualité et de formations plus ambitieuses.

Audacieux et excitant

En osant ce rapprochement audacieux, qui sera pour beaucoup une surprise, la FFJudo marque l’histoire de ces deux disciplines effectivement « cousines », mais qui s’étaient développées jusque là de façon autonome, et même parfois sous le signe de la concurrence culturelle. Né au Brésil de l’apport d’un expert japonais du Kodokan, Mitsuyo Maeda, mais développé par la famille Gracie, le « JJB », sport de combat et self-défense spécialisé dans les techniques de contrôle et de soumission au sol, s’était fait connaître du monde entier dans les années 90 en contribuant à la mise en place de tournois de « combat libre », dont le fameux Ultimate Fighting Championship (UFC) américain et en emportant de nombreux défis par les combattants Rickson et Royce Gracie. Par la suite, il avait affirmé son développement en discipline sportive avec ses championnats internationaux et nationaux. L’équipe de France de judo, comme celle du Japon, n’hésite plus à se déplacer au Brésil pour travailler avec les experts du JJB, redoutables dans le combat au sol et l’art des « soumissions ».
Un rapprochement qui n’est surtout pas une fusion des identités de ces deux disciplines aux cultures clairement différentes — il s’agit d’une discipline associée — mais qui devrait permettre à ceux qui le souhaitent, et notamment aux judokas amateurs de combat au sol, de trouver leur compte. Une bonne opportunité aussi pour « France Judo » de commencer à incarner, à regrouper, la famille des combattants spécialisés dans la saisie, debout et au sol. À suivre !