Le Moldave Denis Vieru (judogi bleu) lors du dernier Grand Chelem de Budapest.
Crédit photo : Paco Lozano / L’Esprit du Judo

Beaucoup de ceux qui sont allés vérifier, suite à ses bons résultats aux championnats d’Europe, le nouveau classement mondial de Kilian Le Blouch ont eu la surprise de voir que le -66kg français était désormais classé au-dessus de la star moldave, joyau du judo européen, Denis Vieru. Et pour cause, celui-ci a perdu les points engrangés durant l’été 2019, et notamment sa médaille de bronze mondiale à Tokyo en août et sa finale au Grand Prix de Croatie en juillet. Les observateurs le savent, c’est souvent le signe apparent d’une sanction pour dopage. Mais alors quid de la suspension de deux ans qui l’accompagne normalement ? Et pour quel motif ?

Renseignements pris auprès de la fédération internationale, il s’agit bien d’un cas de dopage pour « substance spécifique » – ce qui désigne une substance inscrite sur la liste des interdites – selon la terminologie, sanctionné par l’Agence Régionale Anti-Dopage de l’Est de l’Europe, dépendante de l’AMA, seule habilitée pour la Moldavie. C’est elle qui a informé la FIJ et lui a demandé de retirer les points officiels comptant pour une sélection olympique. Mais l’Agence spécifie pour ce cas que l’athlète a pu prouver qu’il n’y avait « ni volonté de dopage, ni négligence » de sa part, ce qui explique une peine réduite à huit mois à partir du moment de la prise de décision, soit entre juin 2019 et février 2020. Le temps de la délibération n’étant pas suspensif, le combattant moldave a donc pu participer entre temps à des compétitions, dont les championnats du monde. Les points lui ont été retirés a posteriori… et, en théorie, la médaille obtenue, ce qui reste encore à officialiser. Quant à savoir quelle est la substance incriminée et les circonstances atténuantes qui ont convaincu l’Agence, c’est encore sous le sceau du confidentiel. À suivre.