Dimitri Dragin, troisième des championnats d’Europe, a beacuoup à gagner au Master 2013 / Emmanuel Charlot – EDJ

Le système de sélection du Master, ou seul les 16 premiers sont invités à la fête aux points (700 pour le vainqueur et la possibilité de l’ajouter en résultat bonus, en plus des cinq meilleurs résultats de l’année) révèle l’état des forces françaises face à l’opposition internationale.
Chez les garçons, seules deux catégories amèneront deux combattants avec des prétentions sérieuses, en -66 kg avec David Larose et Dimitri Dragin, et en -81 kg avec Alain Schmitt et Loic Pietri. En -60 kg, Un Sofiane Milous en petite forme sera seul comme en -100 kg avec un Cyrille Maret en forme, mais qui aura fort à faire face à deux Russes, deux Mongols, deux Japonais… Pire, en l’absence d’Ugo Legrand, la catégorie des -73 kg ne sera pas représentée, malgré la très belle montée en puissance de Pierre Duprat, malheureusement 19e mondial seulement. Ne fallait-il pas l’envoyer à Bakou, comme nous l’avions écrit ici, pour lui permettre de s’imposer rapidement dans les dix meilleurs mondiaux et faire cette expérience d’un tournoi d’élite avant les championnats du monde ? Heureusement pour la sélection française, le forfait de Teddy Riner, mais aussi d’Alexander Mikhaylin (RUS), d’Abdullo Tangriev (UZB) entre autres, permet à Jean-Sébastien Bonvoisin, 21e mondial, de s’insérer dans le groupe des « Masters ». Une nouvelle belle récompense pour le valeureux combattant de Sainte-Geneviève, déjà médaillé européen début mai pour la première fois de sa carrière. On peut faire le même constat en -90 kg où la chance permettra à la France d’être représenté, non par ses titulaires récents, Alexandre Iddir (24e) et Axel Clerget (78e), mais par… Ludovic Gobert, 14e, ignoré des dernières sélections, notamment Bakou, où il aurait eu son mot à dire et des chances à défendre. C’est un beau challenge pour ce grand judoka, lui aussi pilier de Sainte-Geneviève. Remarquons au passage que c’est aussi une belle récompense pour le club lui-même et sa politique sportive. Ces dernières années, Sainte-Geneviève Sports a su préparer ses combattants et les imposer, en gérant avec habilité les opportunités offertes par la ranking list.
Néanmoins, l’absence de deux hommes forts de Londres, Legrand et Riner, met en évidence la relative fragilité de cette sélection et du judo masculin français qu’elle incarne.

Pour les filles, le potentiel est certes supérieur, on en a l’habitude, mais notre élite n’est guère épaisse comme le démontre cette sélection avec deux -48 kg qui ont beaucoup à prouver, mais une seule -52 kg, -57 kg, -63 kg, -70 kg, +78 kg, dont certaines ne sont pas très en forme (comme Priscilla Gneto en -52 kg) où vont un peu dans l’inconnu (comme Lucie Décosse en -70 kg). Seule la catégorie des -78 kg va exprimer la force française dans toute son ampleur avec trois combattantes sur les seize, dont deux des meilleures mondiales (Lucie Louette et Audrey Tcheumeo) et une outsider capable de gagner des combats à ce niveau, Géraldine Mentouopou.
Une compétition qui sera révélatrice de nos moyens actuels face à l’opposition internationale.