Trois médailles importantes pour la France

Ils sont trois Français à se mettre en valeur, trois Français sur les six engagés ce vendredi dans trois catégories. 
Il ne s’agit pas cette fois de Laetitia Payet (-48 kg), toujours combattante, mais écartée au premier combat au golden score sur un joli changement de direction seoi-nage / ko-uchi-gari par la Coréenne Jeong. Ni non plus du champion d’Europe Walide Khyar (-60 kg), même si il réussit un grand début de journée en sortant notamment en quart de finale le n°1 mondial le Mongol Boldabaatar Ganbat par disqualification et en menant assez tranquillement le combat d’un yuko sur un seoi inversé contre le n°6 mondial, l’Azerbaidjanais Orkhan Safarov jusqu’à 40 secondes de la fin. Mais il avait le tort de laisser Safarov s’installer au corps à corps pour placer son très redoutable o-uchi-gari et il se faisait marquer waza-ari. En place de trois, moins sûr, il était pris sur les arrachés de face particuliers, mais efficaces du Mongol Dashdavaa. Ce n’était pas non plus, malheureusement pour elle, Priscilla Gneto (-52 kg), qui menait avec autorité son premier combat contre la Portugaise Joana Ramos, avant d’être manifestement fortement handicapée par une blessure au genou. Battue et blessée au premier tour après un long voyage jusqu’à Mexico, ce n’est vraiment pas la journée de Priscilla Gneto…

Euranie, encore une fois

Si l’une cède, l’autre en profite. Annabelle Euranie (-52 kg), qui semblait perdre du terrain et un peu de sa motivation depuis sa cinquième place du championnat d’Europe, fait encore une journée exceptionnelle, justifiant sa cinquième place mondiale. Un classement qui ne sera d’ailleurs pas modifié par ce résultat, malgré sa victoire pour le bronze sur la Brésilienne Miranda, troisième mondiale et malgré sa défaite en demi-finale par la Russe Kuziutina, sixième mondiale, d’un petit shido. C’est la Japonaise Misato Nakamura et ses ko-soto-gari diaboliques qui emportent les 700 points et la médaille d’or. 
Pour le Japon, la sélection est faite depuis un moment. Pour la France, elle n’était qu’officieuse, et Priscilla Gneto, finaliste du championnat d’Europe, semblait l’avoir emporté. Mais qu’en est-il aujourd’hui après cette ultime performance de la finaliste mondiale 2003 ? Et qu’en est-il aussi de l’état physique de Priscilla Gneto ?

Receveaux, troisième mondiale désormais

Chez les féminines, Hélène Receveaux (-57 kg) impressionne une nouvelle fois en accédant en finale en puissance, martyrisant la championne du monde brésilienne Rafaela Silva sur sankaku-osae-komi et collant sur le dos l’Américaine Marti Malloy, numéro trois mondiale. Elle aurait pu emporter l’or dans cette catégorie où la championne olympique japonaise Kaori Matsumoto tombe au premier tour… sur un sankaku-osae-komi de la Taiwanaise Chen, mais c’est la n°1 mondiale, la Mongole Sumiya Dorjsuren qui la bat en finale d’un seoi-nage mal apprécié par la Dijonaise.
Finaliste du Grand Chelem de Tokyo, finaliste du Grand Prix d’Allemagne et finaliste de ce Master mexicain, Hélène Receveaux n’aura pas raté grand-chose cette année. Avec les 500 points qu’elle marque ici, elle repasse, non seulement devant Automne Pavia (6e), mais aussi devant Matsumoto (5e), Capririoru (4e) et Malloy (3e). Troisième mondiale ! Mais ce ne sera sans doute pas suffisant pour aller aux Jeux à la place de la toute nouvelle championne d’Europe Automne Pavia.

Limare, Takato d’entrée !

L’exploit du jour, c’est sans doute à Vincent Limare (-60 kg) qu’il faut le créditer. Non classé à Paris, au championnat d’Europe de Kazan, au Grand Chelem de Bakou et au Grand Prix du Kazakhstan, il était éclipsé par la fusée Khyar, laquelle avait atterri en plein milieu du podium à Kazan. Au bout de quelques secondes de son combat contre le lutin japonais Takato, il avait pris yuko sur un sumi-gaeshi tout en rotation et on ne voyait pas comment il allait faire mieux cette fois encore. Mais après avoir pris un coup mal placé, le Japonais perdait peut-être un peu de concentration et se faisait joliment surprendre sur ura-nage pour waza-ari à la reprise suivante, puis sur un seoi-nage à gauche parfait ! La sensation du jour… Limare allait au bout de son exploit en accumulant les performances, contre l’Ouzbek Urozboev (10e), même si son joli ippon sur seoi-nage partait du sol, ce que les officiels mettaient deux minutes cinquante et une seconde à ne pas parvenir à voir (!), contre le Coréen Kim Won Jin, numéro deux mondial, surpassé par les seoi-nage et ko-uchi-makikomi du Français. Malheureusement pour la démonstration, comme Khyar, il cédait au dernier combat devant l’Azerbaidjanais Safarov.
Une performance néanmoins qu’on n’attendait plus et qui lui donne peut-être une chance de prendre la sélection olympique déjà dans la poche du champion d’Europe Khyar. 

Le Japon ne tourne pas très rond

On attendait la forte délégation japonaise, elle répond globalement présent avec deux médailles d’or, pour Misato Nakamura (-52 kg) et la souriante Ami Kondo (-48 kg), impressionnante au sol. Mais Kaori Matsumoto (-57 kg) ne fut guère inspirée et les deux titulaires masculins, Takato (-60 kg) et Takajo (-66 kg) déçoivent. La tendance s’infirme, ou se confirme, aujourd’hui.