Philippe Rabouin

Avec l’or par équipes féminines et masculines, l’équipe de France militaires termine ses championnats du monde avec douze médailles, dont cinq en or, se hissant en tête du classement des nations. Une première et une énorme effervescence au dojo de Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne.

Dans un par équipes où la Russie, chez les filles comme chez les garçons, était forfait ce mardi pour cause de cas de Covid et où la Palestine, avec un combattant pas au poids, ne pouvait pas s’aligner non plus, les féminines se retrouvaient à six équipes ce matin, les masculins à huit. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que la qualité était là. Brésil-Ouzbékistan d’entrée chez les masculins, Brésil-Pologne dès le deuxième tour chez les filles… Au bout, on retrouvait finalement un France-Pologne chez les filles et un inattendu France… Autriche chez les masculins après que ces derniers aient battu les Ouzbèkes, au combat décisif, des Ouzbèkes eux-mêmes victorieux du Brésil à cinq secondes de la fin du dernier combat, Momonov marquant ippon à David Lima qui menait. Chaud !

La France n’avait pourtant pas gagné d’avance ces deux finales. Pour nos féminines, c’est Julia Tolofua qui gérait d’abord tranquillement son combat aux pénalités, avant que Cheyenne Mounier ne mette un pion magistral à Karolina Pienkowska, une Européenne sérieuse du circuit international, déjà victorieuse en Grand Prix et finaliste en Grand Chelem. 2-0, puis 2-1 après que Véronique Mandeng fut pénalisée jusqu’au hansokumake face à Anna Kuczera qui jouait parfaitement le coup. Tranchante, c’est finalement Gaëtane Deberdt qui marquait le troisième point en immobilisant parfaitement Arleta Podolak, ancienne championne du monde juniors et médaillée européenne -23 ans. Une Marseillaise, avant une, remarquable elle aussi dans la forme.

Philippe Rabouin

L’Autriche de Daniel Allerstorfer, qui avait mis un pion énorme en demie à Bekmurod Oltiboev pour battre la très belle équipe d’Ouzbékistan, franchement pas une mince affaire. C’est Benjamin Axus (-73kg) qui s’y collait le premier dans un remake de la finale de samedi face à Lukas Reiter, peut-être un peu sûr de lui. Dangereux en contre, menant waza-ari, il prenait un harai-makikomi d’école. Ippon, 1-0 pour la France et un Benjamin Axus en pleine confiance. Hugo Métifiot devait enfoncer le clou face à Wojciech Kanik et il le fit bien. Un premier waza-ari sur uchi-mata avant ippon sur un uchi-mata gaeshi. 2-0, puis 2-1, le valeureux Anthony Joubert, opposé au massif Marko Boubanja se faisait pénaliser trois fois, sur des sorties de tapis et une dernière séquence où il pesait fort sur son adversaire sans le déplacer suffisamment. Venait alors le combat entre Kévin Czernik face au -100kg Aron Fara. Trop costaud, trop puissant, il décollait le Français du tapis, mais Czernik ne se laissait pas faire et ne fuyait absolument pas ce combat, fut-il déséquilibré. Il se faisait néanmoins projeter pour le compte. 2-2, tout allait se jouer sur le dernier combat.

Il revenait à Reda Seddouki de conclure. La pression était claire, mais le public poussait. Opposé au jeune -60kg Autrichien, Daniel Leutgeb, 21 ans, médaillé mondial cadets 2018 et 3e en individuels samedi, le Français plaçait son kata-guruma pour waza-ari avant de gérer jusqu’au terme du combat.

10+2 = 12 médailles. Ce groupe France, solidaire est allé chercher ses Marseillaise. Enthousiasmant !

Les réactions de Gaëtane Deberdt, Cheyenne Mounier, Reda Seddouki et Silvia Place ici

Philippe Rabouin