Cinq titres pour la France, dont trois pour le club du 91

Depuis l’année dernière, l’Open continental de Tunis lance désormais l’année nouvelle et, après les fêtes et la trêve des confiseurs – mais aussi les championnats de France de novembre – la dynamique nouvelle des compétiteurs motivés.
Dix-sept combattants et vingt combattantes de l’Hexagone avaient traversé la Méditerranée. Le samedi, quatre champions de France – Mélanie Clément (-48 kg), Pénélope Bonna (-52 kg), Marielle Pruvost (-63 kg), Arthur Clerget (-73 kg) – pas moins, et quelques médaillés nationaux, étaient en lice. Le dimanche, les suivaient quatre autres champions nationaux – Margaux Pinot (-63 kg), Samah Hawa Camara (-78 kg), mais aussi Madeleine Malonga championne l’année dernière, Jonathan Allardon (-81 kg), de même que Dimitri Gomes-Tavares champion en 2014, et Ludovic Gobert (-90 kg). Bref, une vraie invasion française.

SAMEDI – Grosse désillusion pour Mélanie Clément (-48 kg), battue au premier tour, mais aussi pour le prometteur Arthur Clerget (-73 kg), dont on attendait avec curiosité de voir les sorties suivant son titre national tout neuf. Dominé par l’Italien Enrico Parlati, 62e mondial, un garçon de sa génération (3e du championnat d’Europe juniors en 2011, l’année où Arthur Clerget faisait 5e aux mondiaux juniors), le frère cadet d’Axel ne marque pas de points et ne ramène pas de confiance en vue de son premier tournoi de Paris. 
Chez les -48 kg, c’est l’hécatombe. Mélanie Clément, classée 56e mondiale, perd d’un yuko devant la Belge Anne-Sophie Jura, 74e. La finaliste du championnat de France Marine Lhenry (et 3e de l’Open du Maroc en mars dernier) s’incline d’entrée devant l’Algérienne Sabrina Saidi (64e). Et, mauvaise surprise pour elle, Aurore Climence, encore 3e du Grand Prix de Mongolie 2015, s’inclinait elle aussi d’entrée et par ippon devant une jeune fille de 17 ans, sans référence seniors, mais championne d’Europe cadettes 2015 et vice-championne du monde juniors la même année (!), la Slovène Marusa Stangar.
Il en restait une, pourtant, de cette copieuse délégation française en super légère, et c’est elle qui allait faire la performance : Romane Yvin, 3e du championnat de France seniors… et championne de France juniors 2015. Elle commençait par dominer l’Australienne Rayner avant de perdre elle aussi devant une Slovène, Kristina Vrsic (64e). Mais repêchée, elle battait non seulement l’Algérienne Saidi, mais aussi la jeune Stangar pour accrocher le bronze. Une performance significative.
C’était mieux pour la championne de France -52 kg Pénélope Bonna, mais elle n’allait pas chercher l’or, battue par la Tunisienne Hela Ayari, 21 ans et championne d’Afrique. Lucile Duport refaisait son apparition pour la première fois sur le podium d’un Open depuis 2014.
C’était carrément une excellente performance pour la championne de France Marielle Pruvost (-63 kg). Non contente d’avoir surpris un peu tout le monde en revenant en or au niveau national, la combattante du FLAM 91marque son territoire avec cette nouvelle victoire en Open. Une série qu’elle a entamée par une première médaille d’or à l’Open de Biélorussie en juin. Il va être intéressant de la suivre à Paris.
Chez les garçons, Cédric Revol, le jeune vice-champion de France des -60 kg réussissait une nouvelle fois à atteindre une finale et ne perdait que d’un shido devant l’Azeri Shirinli, 2e du Grand Chelem de Bakou en 2014. De la bonne graine… Dommage qu’il ne soit que réserviste pour Paris. De FLAM encore, Kilian Le Blouch, vainqueur de l’Open de Biélorussie en juin et de celui d’Ecosse en octobre, réédite en Tunisie, en battant notamment le Géorgien Margvelashvili, 3e du Grand Prix de Düsseldorf en Allemagne en 2015. Il lui reste à prouver sa valeur dans les tournois Grand Prix et Grand Chelem. À Paris ?

DIMANCHE – C’est le FLAM qui allait décidément faire la plus forte impression de club sur ce week-end. Non content de placer trois combattants en finale la veille pour deux victoires, il ajoutait dimanche la victoire de Marie-Eve Gahié en -70 kg. Un bon retour, avant la bataille deParis, pour la titulaire du championnat d’Europe (avec Gévrise Emane) qui n’avait plus gagné l’or depuis… l’Open de Tunis 2015. Sans la rencontrer sur la compétition, elle gagne son duel contre la championne de France Margaux Pinot, battue d’une pénalité contre la Tunisienne Houda Miled, et absente sur la place de trois pour protester contre un arbitrage un peu trop partisan. Elle ne sera pas la dernière Française battue d’ailleurs par une Tunisienne, puisque Lucie Louette Kanning devra s’incliner en finale des lourdes devant Nihel Cheikh Rouhou. Des scandales ? Un arbitrage évidemment « à la maison », mais qui ne semble tout de même pas être tombé totalement du côté obscur de la force.  
En -78 kg, la leader Audrey Tcheumeo mise à part, toutes les meilleures Françaises étaient là, ou presque (il manquait aussi Géraldine Mentouopou et Julie Pierret), et c’est Christelle Garry qui sort encore une fois du chapeau devant la nouvelle championne de France Samah Hawa Camara, qu’elle bat elle-même, et devant Madeleine Malonga, dominé par l’expérimentée Portugaise Yahima Ramirez. C’est sa deuxième médaille d’or en Open et il va falloir compter avec elle. C’est en tout cas une belle satisfaction après la déception de ne pas avoir été titularisé pour le tournoi de Paris.
Chez les hommes on attendait le champion de France -81 kg Jonathan Allardon, il est finalement battu au bout du suspens par Julian Kermarrec, lequel venait échouer en finale sous les attaques du champion de France de l’année dernière, Dimitri Gomes Tavares. Un beau tir groupé qui ne masque pas la relative déception de ne pas voir Allardon, pourtant vainqueur d’un ancien vice-champion du monde (2011), le Serbe Mrvaljevic, dominer cette compétition en affirmant son nouveau statut. Après le Maroc en mars, Gomes-Tavares engrange sa deuxième médaille d’or en Open. Là encore Paris, où on retrouvera Allardon et Gomes-Tavares, sera intéressant à suivre. L’avenir de la catégorie est en jeu après Rio.
Finaliste dans une catégorie ou le triple champion de France (2011, 2014, 2015) Ludovic Gobert (et le champion de France 2010 Anthony Laignes) ne se classent pas, Nicolas Brisson, champion de France pour sa part en 2008, n’abdique pas ! Cette deuxième finale, après celle de son exceptionnel Open d’Italie en 2015, confirme qu’il est toujours concerné. On aurait aimé le voir à Paris sur cette lancée…
À la faveur d’un tableau favorable, le médaillé national juniors et seniors 2015 Nell Ariano Rebouka confirme avec le bronze sa bonne forme actuelle et prépare parfaitement sa sélection pour Paris.
Une dernière finale pour la France avec Jean-Sébastien Bonvoisin en +100 kg, lequel réussissait l’exploit de battre le Tunisien Jaballah, n°3 mondial, chez lui… mais pas l’Estonien Mettis en finale, 44e mondial, trois places au-dessus de l’actuel classement du combattant de Sainte-Geneviève.