Victoires françaises à Casa, dont celle de la revenante Euranie
Le premier Open africain de Casablanca de ce week-end était surtout intéressant par la marée de combattants français venus faire un petit tour « à l’international » (et au soleil) pour lancer leur saison. Les Français ramènent une belle moisson de treize médailles pour six titres, ce qui ne peut pas être considéré comme une surprise ou un exploit étant donné que la plupart des adversaires étaient des anonymes, ou loin au classement mondial.
Chez les garçons, deux Français se mettent particulièrement en valeur. En -90 kg, le déçu de la poule de sélection Axel Clerget se réconforte avec une médaille d’or. L’Italien Mungai (non classé), le Russe Magomedov (103e), le Turc Efemgil (286e), le Belge Van Nuffel (non classé), ne sont pas des cadors du circuit, mais il faut pouvoir les battre et avec cette médaille d’or, Axel Clerget, actuellement 90e avec 110e, va faire un joli bond au classement. C’est encore mieux pour Adrien Raymond, tout récent médaillé national, parce qu’il n’avait encore aucun point à la ranking list et parce qu’il bat en finale le leader français de ces dernières années Sofiane Milous. Issam Nour en revanche ne se retrouve pas puisqu’il est modestement 7e. Un tir groupé à la 2e et à la 3e place en -66 kg qui met en valeur le champion de France juniors 2010 Adrien Bourguignon. Classé en 2013 à Boras, victorieux à Londres et Belgrade – des Coupes européennes – il accède en 2014 pour la première fois aussi à la ranking list mondial avec ce résultat en « Open continental ». Le niveau au-dessus (si vous arrivez à suivre), les anciennes « world cup », les tournois de base avant les « Grand Prix », qui ouvre le chemin des points. Un autre Français a marqué un peu plus que des points : le champion de France Maxime Clément en -100 kg, lui aussi jusque là privé de points. Pour aborder le Grand Chelem de Paris avec confiance, c’est réussi. 2e seulement en +100 kg, Matthieu Thorel, lui aussi qualifié pour Paris, réussit néanmoins la belle performance de battre le Tunisien Jaballah, étonnant troisième des championnats du monde. Mais c’est le jeune Marocain El Malki qui l’empêche de revenir en or, d’une pénalité.
C’est moins rassurant en revanche pour quatre des meilleurs Français en -81 kg, Tobrouki et Kermarrec, en bronze au championnat de France, Leroy, champion de France 2012 ne s’en sortent pas. Même Guillaume Riou, champion de France pour la seconde fois en trois ans, si il se hisse à la lisière du podium, ne parvient pas à monter desssus.
Annabelle Euranie et Gévrise Emane, comme au bon vieux temps !
L’aventure la plus excitante du moment est sans aucun doute le « revival » d’Annabelle Euranie, championne de la génération d’avant, revenue par la deuxième division, puis par une performance au championnat de France première division qui lui a ouvert la sélection pour le tournoi de Paris. Ce passage par Casablanca, le tournoi d’entraînement préparatoire obligatoire, devait donner des indications sur les limites de l’ancienne vice championne du monde. Pour l’instant, on ne les voit pas ! Ippon sur toutes ses adversaires, avec un seul yuko encaissé en finale contre la Canadienne Ecaterina Guica, 56e mondiale, c’est une performance exceptionnelle pour une combattante qui a repris l’entraînement il y a quelques mois seulement. Paris l’attend.
Autre victoire qui nous ramène un peu en arrière, celle de Gévrise Emane en -70 kg, la catégorie dans laquelle elle officiait avec beaucoup d’efficacité jusqu’en 2007, année où Lucie Décosse l’a poussé à s’exiler dans la catégorie inférieure, où elle a réussi aussi bien. Comme prévu, Gévrise Emane est donc revenue se tester dans la catégorie des ses débuts, celle où elle a récolté son premier titre mondial. Pour l’instant tout va bien. Elle l’emporte et marque ses premiers points en -70 kg. La démonstration est convaincante puisqu’elle bat facilement la Canadienne Renaud-Roy, 38e mondiale, et en finale la Franco-Marocaine Asma Niang, 13e mondiale.
Belle préparation encore pour la nouvelle championne de France des -57 kg, Laetitia Blot, en pleine bourre depuis qu’elle a décidé de quitter les -63 kg. Elle l’emporte en dominant notamment largement Cindy Huber, championne de France l’année d’avant.