Cinq garçons à suivre

1er volet de notre reportage au long cours sur la célèbre université du Kansai.

Si Tenri possède une aura si particulière en France, c’est entre autre par sa capacité à sortir des judokas exceptionnels par leurs qualités techniques. Le dernier exemple en date ? Shohei Ono, l’un des judokas les plus attendus du côté de Rio et diamant poli par la célèbre université du Kansai. Avant lui, il y eut Tadahiro Nomura, seul triple champion olympique (1996, 2000, 2004 en -60kg et en Une du dernier numéro actuellement disponible), l’oncle de Tadahiro, Toyokazu Nomura (champion olympique en 1972 et champion du monde en 1973 en -70kg), Shozo Fujii (quadruple champion du monde en 1971, 1973, 1975 et 1979 en -80kg puis -78kg), Hiroshi Minatoya (double champion du monde en 1967 et 1969 en -70kg), Fumio Sasahara (double champion du monde en 1969 et 1971 en +93kg) et Kazuhiro Ninomiya (champion du monde 1973 et champion olympique 1976 en +93kg).

Et aujourd’hui ?
Ils sont cinq (au moins) à défendre avec talent sur le circuit national et international le style et l’identité Tenri. Avec pour tous, un point commun. S’ils ont choisi cette célèbre université, c’est pour la philosophie du judo qu’elle incarne depuis toujours : cette quête obsessionnelle du ippon, cette volonté inaltérable de faire tomber avec un kumikata classique et la choix d’un tokui-waza intimement lié à Tenri : o-soto-gari et/ou uchi-mata.

Alors, qui sont ces 5 (très) gros potentiels ?

MARUYAMA Joshiro

NOM : MARUYAMA Joshiro
AGE : 22 ans
ENTREPRISE : Miki House (la même que celle de Tadahiro Nomura)
SPECIAUX : Uchi-mata, sode-tsuri-komi-goshi
CATEGORIE : -66kg
PALMARES : Vainqueur du Grand Prix d’Almaty 2016, 2è aux championnats du Japon 2016, 2è à la Coupe du Kodokan 2015

Petit frère de Goki (le n°2 japonais en -81kg) et fils de Kenji Maruyama (7è aux JO de Barcelone en -65kg). Son frère aîné ayant choisi Tenri, il décide de le suivre, allant issu à l’encontre du système majoritairement traditionnel qui veut que les enfants aillent dans la même université que leurs parents. En effet, leur père était à l’université de Kokushikan. Mais Goki voulait absolument aller à Tenri pour son judo. Un choix qui ravit Joshiro.

Encore étudiant en 4è année en septembre, souvent un petit sourire en coin, assez discret, cette saison a vu Joshiro Maruyama revenir au 1er plan national après une longue blessure au genou (ligaments croisés). En mai dernier, il faisait le bonheur des amateurs de judo avec son uchi-mata ravageur à Almaty.

Ses objectifs ? Être champion du monde à Budapest en 2017. Pour cela il sait qu’il devra être devant le nouveau prodige du judo japonais, Hifumi Abe. Pour cela il comptera sur son solide uchi-mata, un mouvement qui lui fait admirer Kosei Inoue et sa capacité à « marquer ippon avec cette technique alors que tout le monde savait qu’il allait la faire ».

KIDO Kiyotaka

NOM : KIDO Kiyotaka
AGE : 20 ans
ANNEE D’ETUDES : 3è
SPECIAUX : Uchi-mata, seoi-nage
CATEGORIE : -66kg
PALMARES : 2è championnats du Japon juniors 2015 et 3è en 2014, vainqueur de l’European Cup de Suisse 2015, 2è des championnats de l’Asie de l’est en 2015

Avoir choisi Tenri a été pour Kiyotaka Kido une sorte d’hommage rendu à son professeur de collège, Ryuka Yumiya qu’il « respectait énormément » et qui l’incita à choisir Tenri.
Large sourire sur une tête ronde, Kiyotaka Kido a les idées claires. Tokyo 2020 est son horizon.
Avec comme concurrent en vue de l’échéance olympique son « sempai », Joshiro Maruyama, qu’il côtoit quotidiennement sur le tatami. Une cohabitation qui le motive, tout comme celle de Shohei Ono dont il voudrait avoir le même judo et qu’il accompagnera à Rio, en tant qu’uke.
Le style Kido ? C’est ça !

YAMAMOTO Yuji

NOM : YAMAMOTO Yuji
AGE : 19 ans
ANNEE D’ETUDES : 3è
SPECIAUX : Seoi-nage et tai-otoshi
CATEGORIE : -73kg
PALMARES : 2è aux championnats du monde juniors 2014, Champion du monde par équipes aux championnats du monde juniors 2015, 3è aux Universiades 2015, Vainqueur du championnat d’Asie de l’est 2016.

Yuji Yamamoto est un « bloc ». Epaules carrées, démarche légèrement chaloupée, ce garçon d’Hokkaido fait déjà partie des huit meilleurs -73kg du pays. Pas le moindre des exploits quand on sait que le Japon comptait 4 représentants dans les 15 meilleurs -73kg de la ranking list mondiale (Ono, Akimoto, Nakaya, Hashimoto) !
Rêvant d’être champion olympique à Tokyo, il sait qu’il devra prouver en seniors et se défaire d’une concurrence féroce, dont celle de son aîné Ono, qui nous confiait l’année dernière vouloir s’imposer en 2020.

SHIRAKAWA Yoshiaki

NOM : SHIRAKAWA Yoshiaki
AGE : 19 ans
ANNEE D’ETUDES : 2è
SPECIAUX : Uchi-mata, o-soto-gari
CATEGORIE : -90kg
PALMARES : 3è au tournoi juniors de Saint-Pétersbourg 2015, Vainqueur d’Aix-en-Provence 2014, 3è aux championnats du monde cadets 2013

Petite moustache, le regard souvent sérieux, Yoshiaki Shirikawa n’est pas ce qu’on appellerait un « bout-en-train ». Faire randori avec lui peut parfois s’avérer rugueux si vous ne jouez pas le jeu (par une bataille de kumi-kata excessive ou une défense exagérée) et son judo très classique et élégant vous transportera dans l’air chaud et humide pendant les 6 minutes (en moyenne) de randori.
Car Yoshiyaki Shirakawa c’est très costaud. Il fait ainsi partie des titulaires incontestables de l’équipe de l’université. Adeptes des mouvements indissolublement liés à Tenri (uchi-mata et o-soto-gari), ce jeune judoka, qui vient de la préfecture de Fukui dans le Kansai, vise une victoire aux championnats universitaires nationaux fin septembre et à la Coupe du Kodokan pour intégrer l’équipe nationale seniors, dirigée par son idole, Kosei Inoue.

MASAKI Seigo

NOM : MASAKI Seigo
AGE : 19 ans
ANNEE D’ETUDE : 2è
SPECIAUX : Uchi-mata, o-soto-gari
CATEGORIE : -81kg
PALMARES : 2è aux championnats du Japon juniors 2015, Vainqueur des championnats d’Asie juniors 2015
Discret, sympathique, timide, très gros bosseur, le patronyme de ce juniors au talent évident interpelle puisqu’il est le fils de l’un des professeurs de Tenri, Yoshimi Masaki.
Papa qui le couve du regard lors des séances d’entrainement et dont on devine facilement l’exigence lorsqu’il lui prodigue de multiples conseils de sa voix rauque, sans un sourire.
Un judoka qui n’hésite pas à faire avec les étrangers.
Le représentant idéal du judo « made in Tenri » avec qui faire si vous foulez les tatamis de l’université ? Ne cherchez plus…mais gare à ses uchi-mata !

2ème volet à venir : les professeurs de Tenri