Organisés à Nanterre, ces test-matches nationaux juniors sont venus clore une saison nationale, on l’aura bien senti encore ce week-end, particulièrement éprouvante. Si les judokas présents, comme les cadets la semaine dernière, purent s’entraîner normalement depuis septembre du fait de leur statut d’athlètes listés (« un vrai privilège que nous n’avons cessé de leur rappeler » expliquait un entraîneur de pôle), l’atmosphère qui nimbait le gymnase des Chenevreux du mont Valérien dégageait, en partie, une odeur de morosité sur le mode « faisons vite cette compétition, qu’on en finisse, et vivement la saison suivante ». Une impression renforcée par le statut très flou donné à cet évènement par le staff national dans la perspective de la saison internationale. Une incertitude (une de plus dans cette saison qui n’en manqua pas), qui irritait visiblement nombre d’entraîneurs/professeurs/responsables de structure. Une victoire sélectionnait-elle automatiquement à l’une des deux sorties en Coupe d’Europe avec l’équipe de France, comme cela fut le cas la semaine dernière avec les cadets ? Cela ne serait pas le cas, au moins pour les masculins, puisque serait pris en compte également pris en compte les deux test-matches juniors/seniors et les sélections précédentes (championnats d’Europe juniors 2020).
Car il y aura en effet deux sorties internationales sélectives afin de déterminer les titulaires aux championnats d’Europe (9-12 septembre, Luxembourg). La Coupe d’Europe de Tchéquie (Prague, 17-18 juillet) et de Roumanie (Bucarest, 31 juillet-1er août) pour l’équipe féminine, la Roumanie et l’Italie (Lignano, 11-12 août) pour l’équipe masculine.
Que retenir donc ?
-D’abord, l’absence de nombreux leaders. Certains étaient à Budapest, offrant d’ailleurs lors de l’épreuve par équipes une superbe image d’engagement et de détermination hier, à l’image de Léa Fontaine (juniors 3e année, double championne d’Europe 2019 et 2020 en +78kg), de Francis Damier (champion d’Europe 2020 en -90kg) ou Joan-Benjamin Gaba (vice champion de France 2020, vainqueur du second test-match 2021 en -73kg). D’autres étaient préservés, comme Faiza Mokdar (triple championne d’Europ en 2018, 2019 et 2020 en -52kg) ou absents pour blessure, comme Habi Magassa (championne de France 2020 et médaillé de bronze européenne en -78kg). Mokdar qui sera du voyage à Sarajevo, la semaine prochaine pour la Coupe d’Europe de Bosnie. D’autres, enfin, parce que partenaires d’entraînement de Teddy Riner à Houlgate la semaine dernière (Kenny Livèze, champion de France 2020 et médaillé continental en novembre dernier en -100kg) ou Khamzat Saparbaev (même catégorie, vice champion de France 2020 et vainqueur des deux test-matches juniors/seniors organisés cette saison). Des absences cumulés à des catégories très peu représentées (quatre combattantes en -44kg, sept en +78kg, six en -100kg, dix en +100kg) qui font dire que cet évènement ne méritait pas le titre, même officieux, de championnats de France juniors.
-Ensuite, la domination logique des athlètes labellisés « Insep » : Chloé Devictor (FLAM 91, -52kg), Martha Fawaz (PSG Judo, -57kg), Kaila Issoufi (Sainte Geneviève Sports Judo,-70kg), Liz N’Gelebeya (Stade Bordelais Judo, -78kg), Coralie Hayme (JC Maisons-Alfort +78kg), Romain Valadier-Picard (ACBB Judo, -60kg), Maxime Gobert (Olympic Judo Nice, -66kg), Arnaud Aregba (PSG Judo, -81kg), Maxime N’Gayap Hambou (AM Asnières, -90kg), Orso Dermée (Sucy Judo, -100kg). Tous furent médaillés ou champions de France 2020.
En -52kg, on retrouvait ainsi en finale Chloé Devictor et Léonie Gonzalez (Stade Bordelais Judo), comme c’était le cas l’année dernière, fin février à Villebon.
Côté judo, à noter la journée pleine d’autorité de Martha Fawaz et d’Arnaud Aregba, la belle finale entre Riwane Hamadi (AJA Paris XX) et Valadier-Picard, le sens du timing de Maxence Saka lors de sa finale face à Rémi Benitah (AJA Paris XX, champion de France 2020) ou les jolis morote-seoi-nage de Léa Bérès (Stade Bordelais Judo, -48kg).
Parmi les autres vainqueurs, trois sont issus du pôle France Bordeaux de Stéphanie Possamai et Cédric Claverie : Léa Bérès, Daniyl Zoubko (Stade Bordelais Judo, -73kg) et Maxence Saka (UJ Brive Corrèze Limousin, +100kg), deux du pôle France Orléans de Franck Decroix avec Clémentine Richard (Union Rhône Judo, -44kg) et Juliette Poulain (Sco Angers Judo, -63kg) et un hors structure, en la personne de Dayyan Boulemtafes (SO Givors, -55kg).
-Enfin, le pari réussi de la ligue Île de France. À l’instar de la ligue PACA pour le test-match cadets zone sud, la logistique mise en place par Roger Vachon (nouveau président de la ligue) et son équipe (autour de Mélanie Percheron, coordonnatrice de l’équipe régonale) est à saluer, avec un lieu certes inédit pour les judokas non-Franciliens mais finalement bien adapté au regard du nombre de participants, tapis d’échauffement conséquent (en plus des quatre surfaces de combat), des attentions aussi bien aux entraîneurs, arbitres et commissaires sportifs (boissons non alcoolisées gratuites), qu’aux athlètes (boissons isotoniques gratuites également) et un travail de communication sur les réseaux sociaux réactif, continu et de qualité. Un week-end sans fausse note au niveau organisationnel.