1er septembre 2019 – Tokyo (Japon)
Épreuve par équipes mixtes
21h45. La France n’aura pas à rougir
C’est une finale extraordinaire entre les deux meilleures nations actuelles qui aura donc clos ces championnats du monde 2019. Japon vs France.
Quel spectacle offert ! Côté Japon, la star Shohei Ono était, comme annoncé hier, présent pour cette finale à laquelle assistait le premier ministre nippon, Shinzo Abe, encadré de Marius Vizer et Yasuhiro Yamashita. Ambiance de feu dans le Budokan lorsque Kokoro Kageura et Cyrille Maret montaient sur le tatami central pour le premier combat. Si le Français posait les première banderilles avec ses tomoe-nage, le Japonais prenait de plus en plus les choses en main avec ses mouvements d’épaule et ses o-soto-otoshi. Rien n’est marqué et donc direction le golden score lorsque le Budokan explose de joie pour la première fois avec le nidan ko-soto-gake superbement inspiré de Kageura, ancien de Tokai, vient cueillir Maret. 1-0 Japon
Mais à l’image de sa journée en individuelle, et de ses prestations du jour Sarah-Léonie Cysique remet immédiatement la France dans la course avec un o-soto-gari avec sa main gauche au creux du coude gauche de Tsukasa Yoshida dès la seconde séquence du combat. La Nipponne, placardée dans le tatami ne peut que constater les dégâts. Enorme Cysique qui aura littéralement marché sur l’eau ce dimanche ! 1-1
Montaient alors sur le tatami les -73kg. Guillaume Chaine pour la France, Shohei Ono côté Japon. Alors que Soichi Hashimoto avait combattu depuis ce matin, le choix du staff nippon, sans doute sous pression médiatique et craignant visiblement la France, décidait donc d’aligner son génie de Tenri. Un combat qui tourna malheureusement à la démonstration puisque le champion olympique exécutait Chaine en deux séquences : uchi-mata sur la première, yoko-tomoe-nage sur la seconde. Trente secondes combats et voilà le Japon qui reprenait le leadership. 2-1
Puis 3-1 avec la victoire de Chizuru Arai sur Marie-Eve Gahié. Très agressive au kumikata, la championne du monde française mettait sous pression la championne du monde 2017 et 2018. Sur une action en bordure, la Française était toute proche de marquer un waza-ari sur yoko-guruma mais les superviseurs ne bronchaient pas. Mais quelques secondes après, sur une action un peu confuse qui suivait au sol, Arai reprenait l’initiative au sol, dégageati sa jambe et immobilisait pour le compte Gahié.
Plus de droit à l’erreur pour la France. Axel Clerget et le jeune Sanshiro Murao (junior 2e année, nouvel étudiant de Tokai, il est finaliste cette saison à Düsseldorf et Zagreb) se présentaient pour les -90kg. Encore une fois, Axel Clerget fut totalement remarquable. Rigoureux au kumikata, il ne se laissait presque jamais prendre la manche par un Murao n’attendant que ça pour lancer ses grands mouvements de jambe. Combat très tactique, véritable jeu de patience, cette rencontre filait en golden score. Pleine de tension, elle était brièvement interrompue pour saignement du Français. Un moment dont profitait Stéphane Auduc, entraîneur à Sucy, pour glisser à son protégé : « raccourci la distance il y a des opportunités ». Un conseil que le double médaillé appliquait, en cherchant, en plus la solution au sol sur son sankaku-jime. Si la première tentative était infructueuse, la seconde faisait taper le Japonais dans une action un peu confuse puisque l’arbitre central avait donné, au départ, un matte bien trop précoce. En effet, l’osae-komi de Clerget était avéré. Voilà la France revenant à 3 à 2. Avec un dernier combat Hamada/Malonga, remake de la finale d’avant-hier, on se prenait à croire à une égalité parfaite. La première séquence confirmait cet espoir puisque, sur le modèle de vendredi, Malonga concassait Hamada au kumikata. Mais voilà. sur l’action suivante, la Nipponne saisissai une opportunité au sol, empêchant la Française de se relever, travaillait fort pour finalement immobiliser Malonga sur un tate-shiho-gatame. Quatrième point dans un Budokan en délire.
Le Japon conserve sa couronne, mais la France n’aura pas à rougir après cette magnifique finale offerte. Merci !
20h45. Le Brésil au bout de l’ennui
Pas beaucoup de spectacle durant cette seconde rencontre pour le bronze entre le Brésil et la Mongolie. A retenir ? Le uchi-mata sukashi de Tsend-Ochir en -73kg, le morote seoi-nage de Maria Portela en -70kg et les ashi-guruma des deux lourds cariocas Rafael Silva et Marie Suelen Altheman. Le Brésil s’impose 4 à 2.
19h55. La Russie sera sur la boîte
Première rencontre pour le bronze entre la Russie et l’Azerbaidjan. Surprise avec aucun des leaders en -73kg pour chacune des équipes : pas d’Orujov, ni d’Heydarov pour les Azéris. Pas de Iartcev ni Mogushkov côté russe.
Les lourds masculins lançaient les débats et Zelym Kotsoiev offrait le premier point à l’Azerbaidjan avec un énorme o-goshi sur Inal Tasoev. Mais il s’agira du seul point pour son équipe lors de cet affrontement puisque Daria Mezhetskaia (-57kg) sur un joli uchi-mata en cercle, Ediev (-73kg) sur un tani-otoshi parfaitement collé, Prokopenko (-70kg) sur un magnifique sode-tsuri-komi goshi et Khusen Khalmurzaev (-90kg) sur un uchi-mata qui marque au bon moment permettent à la Russie de monter sur le podium.
17h15 – Un Japon-France pour conclure en beauté ces championnats
Le duel s’annonçait équilibré entre Français et Russes, et il le fut jusqu’au bout. Premières en action, Madeleine Malonga et Kseniia Chibisova se rendaient coup pour coup, jusqu’à ce que la championne du monde de l’avant-veille, prise dans l’étau du bras gauche de la Russe, ne tente la parade en sumi-gaeshi, parfaitement anticipée par Chibisova qui se décalait pour la dérouler au sol et l’immobiliser jusqu’au waza-ari-awasete ippon. Derrière, Inal Tasoev, plus dense physiquement que Cyrille Maret, enroulait le Français sans problème. Le duel Cysique-Mezhetskaia arrivait alors comme, déjà, le combat à ne pas perdre pour le clan français, et c’est la jeune tricolore qui allait éclabousser le duel contre la championne d’Europe 2019 de tout son talent, l’impactant sur ippon-seoi-nage pour waza-ari, avant de feinter un nouveau mouvement d’épaule pour mieux lancer o-soto-gari. Soleil de Mezhetskaia et réduction de l’écart.
Avant l’égalisation de Guillaume Chaine, grâce à son plaquage en règle Evgenii Prokopchuk, soixante-neuvième mondial (et cinquième Russe, derrière les Iartcev, Mogushkov, Elbakiev et Babgoev). Gahié débarquait alors aux devants de Madina Taimazova, troisième des mondiaux cadettes en 2015 et championne d’Europe -23 ans (à seulement dix-neuf ans) l’an passé. Un premier waza-ari de justesse sur un o-uchi/ko-uchi-gari, avant une immobilisation implacable en réponse au uchi-mata de la Russe. À Axel Clerget de valider le ticket pour la finale, en assurant le coup face à Mikhail Igolnikov, champion d’Europe 2018 après commencé sa journée par un succès … sur Axel Clerget. Ce dernier débutait de la meilleure des manières, en marquant waza-ari sur sa première action en ura-nage. Méfiance tout de même puisque le Russe lui menait la vie dure sur les mains, prompt à exploiter la moindre ouverture. Et sur un uchi-mata du double médaillé mondial, il réussissait à revenir à un waza-ari partout. Pire, après être ressorti indemne d’un étranglement que tout le clan français croyait décisif, il faisait tomber la troisième pénalité pour ramener la Russie à 3-3. Place à nouveau au tirage au sort, qui rappelaient au front Gahié et Taimazova. Après deux minutes où la Russe tentait le tout pour le tout en arraché, la nouvelle championne du monde trouvait le bon axe pour placer son makikomi et envoyer la France en finale, comme l’an passé.
Et comme à Bakou en 2018, c’est le Japon qui se dressera face à elle, largement au-dessus du Brésil avec des victoires au sol de Shori Hamada et de Tsukasa Yoshida, un triple enchaînement seoi à genoux/ko-uchi-gari/ippon-o-soto de Kokoro Kageura et un eri-seoi fatal de la part de Soichi Hashimoto pour le compte. À qui le dernier mot de cette huitaine tokyoïte ? Réponse à partir de 19h20.
16h – Le programme des demi-finales
Japon – Brésil
France – Russie
15h45 – La France sur le même registre
Face à une équipe de Cuba à seulement cinq combattants (pas de -57kg), l’équipe de France a encore frôlé la correctionnelle. Dans le duel droitier/gaucher entre Axel Clerget et Ivan Silva Morales, c’est le Cubain qui trouvait l’ouverture au golden, sur un enchaînement uchi-mata/ko-uchi qui attrapait une épaule française. 0-1, puis 0-2, lorsque Idalys Ortiz parvenait à placer sa main gauche à la ceinture d’Anne-Fatoumata M’Bairo pour faire parler sa hanche, et même 0-3 une fois que Cyrille Maret, pourtant bien engagé au kumikata pour se diriger vers un succès étriqué aux pénalités, entrait dans le jeu du corps-à-corps imposé par Granda et se faisait retourner en douceur au moment où il posait son appui entre ceux du Cubain. Malgré l’absence de légère côté cubain, Chaine n’avait tout de même pas le droit à l’erreur, et sautait sur l’occasion d’étrangler Magdiel Estrada, arrivé sur le ventre après un seoi peu précis. Un katate-jime de la survie pour la France, qui envoyait Margaux Pinot au front, face à Onix Cortes Aldama. Un duel brouillon, dans lequel la Française misait avant tout sur son activité pour mener le bal des shido. Ses seoi ne passant pas, elle s’essayait à un uki-waza hâtif, toute proche de se faire plaquer sur le dos. L’arbitre ne bronchait pourtant pas, et Pinot continuait d’enchaîner ses mouvements d’épaule, pas assez préparés pour faire chavirer Cortes, un yoko-tome-nage, pour faire finalement pénaliser une troisième fois son adversaire. Trois partout, les deux équipes étaient rappelées au centre du tapis pour le tirage au sort – un moment de flottement qui laisse douze combattants le regard en l’air, pas forcément une bonne idée de présentation – qui choisissait le combat des -57kg. Sarah-Léonie Cysique l’a bien compris, sans avoir à combattre, elle qualifie les siens pour une demi-finale. Coup du destin heureux pour la France, qui rallie le dernier carré où elle retrouve la Russie, qui n’a pas encore connu la moindre défaite aujourd’hui puisqu’elle matait la Mongolie 4-0.
15h25 – Le Japon est facile
Avec une équipe composée de seulement deux titulaires en individuels – les championnes du monde 2018 déchues Chizuru Arai et Shori Hamada – le Japon n’a fait qu’une bouchée de la Corée du Sud. Sanshiro Murao était le premier à s’exprimer, contrant le uchi-mata de Sungho Lee à vingt-trois secondes de la fin avant d’enchaîner, sur la séquence suivante, sur un harai/o-soto parfait de timing. Shori Hamada prenait le relais avec son terrible retournement au sol, avant que Kokoro Kageura ne décolle Kim Minjong, médaillé de bronze hier et dix-neuf ans aujourd’hui, sur son eri-seoi. Pour conclure, Momo Tamaoki s’en sortait aux pénalités après deux minutes de golden score.
15h – Le programme des quarts de finale
Japon – Corée du Sud
Brésil – Azerbaïdjan
France – Cuba
Russie – Mongolie
14h45 – La France face à Cuba en quarts, le Brésil, la Corée du Sud et l’Azerbaïdjan au bout du suspense
Sans avoir à aligner sa lourde médaillée mondiale hier Idalys Ortiz, Cuba se paie 4-2 le Kazakhstan. Plus efficace, la Russe dispose 4-0 de l’équipe de la FIJ, composée d’athlètes réfugiés. En revanche, c’est au combat décisif que le Brésil (4-3 contre l’Allemagne, puisque le -73kg Anthony Zingg, qui avait été disqualifié pour une clé dangereuse sur le bras, ne pouvait revenir sur le tatami pour prendre sa revanche sur Eduardo Barbosa), la Corée du Sud (victoire Mi Jin Han sur uchi-mata contre Marhinde Verkerk, après l’avoir battue une première fois d’un subtil fauchage en sortie du même mouvement de jambe), l’Azerbaïdjan (Kindzerska aura le dernier mot sur Nunes, qui l’avait dominée lors de leur premier affrontement) poursuivent leur route.
13h45 – TOUR 1 / FRANCE – AUTRICHE 4-2
La France passe au courage
Cela commençait très mal, comme le mauvais rêve annoncé d’une contre-performance comparable à celle des Jeux européens. Marie-Eve Gahié, la championne du monde 2019, confrontée à la dangereuse Michaela Polleres, cinquième en individuels, se faisait en effet embarquer pour ippon au premier combat. La main était donnée au médaillé mondial français Axel Clerget, et malgré son engagement toujours aussi volontaire, il finissait par être sorti au golden score sur pénalité, la dernière pour un pan de veste resté ouvert ! À 0-2, la France était largement enlisée et devait compter sur sa championne du monde des -78kg, Madeleine Malonga, pour débloquer la situation, ne montrant aucun signe de faiblesse face à la dangereuse Bernadett Graf qu’elle jetait rapidement sur son o-uchi-gari.
Pour égaliser, la France comptait ensuite sur son Capitaine Courage, le capé Cyrille Maret. Malheureusement, le costaud avait face à lui le jeune Hegyi, un lourd montant au gabarit intermédiaire, un solide capable de faire face à la dynamique du Français. La messe semblait dite au bout de quatre minutes car Cyrille Maret était mené de deux pénalités et avait du mal à faire face à la puissance adverse… sauf qu’après trente secondes de golden score, il débloquait enfin la situation sur un fort ko-soto-gari qui jetait Hegyi sur le dos et ses copains de l’équipe de France dans les airs. Le groupe était relancé. On ne craignait pas grand chose pour Sarah-Léonie Cysique, pleine de vitalité face à l’ancienne gloire Sabrina Filzmoser, qu’elle jetait au sol d’un « coup de volant » avant de la fixer sur le dos.
La France était passé devant, il fallait conclure par Guillaume Chaine, lequel était confronté au jeune Lukas Reiter, 75e mondial, qui se prenait rapidement deux pénalités sous la pression physique du Français… mais parvenait à le surprendre pour waza-ari dans la deuxième minute ! Chaine repartait au combat sans se désunir et égalisait à cinquante secondes de la fin. Au golden score, il contrait le jeune Reiter épuisé. La France est passée, mais la leçon est claire : il faudra s’arracher à chaque tour.
13h (6h heure française) La France annonce qu’elle y croit par l’intermédiaire de ses athlètes, qui rêvent déjà d’une médaille olympique. Quinze équipes au programme (seulement), dont l’équipe des réfugiés IJF. Pour débuter la France se voir proposer un hors-d’œuvre consistant, mais à la portée de son appétit : l’Autriche.
La composition de l’équipe de France :
-57kg Amandine Buchard (RSC Champigny)
-57kg Sarah-Léonie Cysique (AC Boulogne-Billancourt Judo)
-70kg Marie-Ève Gahié (FLAM 91)
-70kg Margaux Pinot (ES Blanc-Mesnil)
+70kg Madeleine Malonga (ES Blanc-Mesnil)
+70kg Anne-Fatoumata M’Bairo (RSC Champigny)
-73kg Guillaume Chaine (ES Blanc-Mesnil)
-73kg Kilian Le Blouch (FLAM 91)
-90kg Axel Clerget (Sucy Judo)
-90kg Alpha Oumar Djalo (JC Chilly-Mazarin Morangis)
+90kg Alexandre Iddir (OM Judo)
+90kg Cyrille Maret (ES Blanc-Mesnil)