Aucune surprise parmi les sept sélectionnées
Ce sont donc six noms que le comité de sélection japonais a annoncé ce jeudi à Tokyo : Funa Tonaki, Uta Abe, Tsukasa Yoshida, Miku Tashiro, Chizuru Arai et Shori Hamada. Elles rejoignent Akira Sone, déjà sélectionnée depuis fin novembre et sa victoire à Osaka (après celle aux mondiaux de Tokyo l’été dernier). Deux remarques générales sur cette sélection, avant de rentrer dans les détails de chaque catégorie :
– la prise en compte des résultats depuis 2017 a clairement été un facteur majeur dans les choix opérés, au détriment des dynamiques des derniers mois de certains judokas.
– aucune Japonaise n’est pour l’instant n°1 mondiale mais aucune n’est non plus classée au-delà de la quatrième place mondiale.
-48kg : Funa Tonaki
Aucune surprise à retrouver la judoka de Park 24. Championne du monde 2017, vice-championne du monde 2018 et 2019 (battue à chaque fois par Daria Bilodid), Tonaki gagne le Grand Chelem d’Osaka fin novembre et finit 2e à Düsseldorf. Sur ses treize dernières compétitions, cette dernière n’a fini que deux fois hors du podium. Depuis 2017, Tonaki n’a perdu que contre Bilodid (quatre fois pour aucune victoire), la Mongole Munkhbat (contre qui elle mène 4-3) et la Française Shirine Boukli depuis ce week-end. Actuellement 3e mondiale.
-52kg : Uta Abe
Là encore, absolument aucune surprise. Double championne du monde 2018 et 2019, invaincue entre décembre 2016 et novembre 2019 (défaite contre Amandine Buchard en finale à Osaka), la judokate de dix-neuf ans vient de s’imposer à Düsseldorf… contre Buchard. Impressionnante aux championnats du monde à Tokyo où elle bat Majlinda Kelmendi en demi-finale au terme d’un duel de très haute volée, la cadette des Abe sera l’une des meilleures chances de titre olympique de cette équipe féminine japonaise. Actuellement 2e mondiale.
-57kg : Tsukasa Yoshida
Championne du monde 2018, vice-championne du monde 2017 et 2019, la judoka de l’entreprise Komatsu reste toutefois sur une dynamique actuelle moyenne avec une 5e place à Osaka et au Masters. Blessée, elle a dû déclarer forfait à Düsseldorf. En 2019, elle s’est inclinée contre Christa Deguchi, Jessica Klimkait, Momo Tamaoki (voir plus bas) et Sarah-Léonie Cysique. Tamaoki, vainqueur à Osaka, 2e au Masters, 3e à Paris, et actuellement 6e mondiale qui montait en puissance. Incarnant une alternative crédible, cette dernière a d’ailleurs dominé Yoshida lors de leurs deux dernières confrontations, à Osaka et au Masters (waza-ari au golden score). Toutefois, Tamaoki perd elle aussi contre les mêmes étrangères (Cysique à Paris, la Nord-Coréenne Kim, les Canadiennes Klimkait et Deguchi). Le comité de sélection a donc choisi la meilleure -57kg de l’olympiade actuelle. Actuellement 4e mondiale.
-63kg : Miku Tashiro
Double vice-championne du monde 2018 et 2019 (battue à chaque fois par Clarisse Agbegnenou lors de deux combats dantesques), la judoka de l’entreprise Komatsu, troisième à Osaka et au Masters en décembre vient de s’imposer en Allemagne, battant aisément la Slovène Trstenjak en finale. Depuis 2017, elle n’a été battue que par des compatriotes (Aimi Nouchi et Nami Nabekura) ou…la Reine Clarisse. Pour une nouvelle finale avec la Française en finale des JO ? Actuellement 3e mondiale.
-70kg : Chizuru Arai
Championne du monde 2017 et 2018, la combattante de l’entreprise Mitsui-Sumitomo subit lors des championnats du monde à Tokyo la loi de la future vice-championne du monde, la Portugaise Timo. 3e à Osaka et au Masters (elle est battue à chaque fois par une Hollandaise, Kim Polling et Sanne Van Dijke), elle vient de remporter le Grand Chelem de Düsseldorf. Sur cette olympiade, elle n’a jamais perdu contre une Française. Une fille au très gros impact physique, comme le racontait Margaux Pinot après son podium et sa défaite en demi-finale contre elle. Actuellement 2e mondiale.
-78kg : Shori Hamada
Vice championne du monde en individuel à Tokyo – battue nettement par Madeleine Malonga -, la Nippone a pu rapidement s’étalonner à nouveau contre le Française puisqu’elle la bat lors de la finale de la compétition par équipes mixtes. Un choix du staff japonais d’aligner Hamada (plutôt que Sone par exemple) bien vu. Dans leur duel, la Française mène trois victoires à une. Deuxième à Osaka (elle perd contre Mami Umeki), elle se montre au-dessus de la mêlée ce week-end en Allemagne, écœurant la Brésilienne Aguiar en finale grâce à un ne-waza d’une efficacité métronomique. Mami Umeki, vice-championne du monde 2017, vainqueur à Osaka en novembre dernier et troisième à Paris (mais non classée au Masters) a peut-être laissé sa chance en ne s’adjugeant pas la victoire à l’AccorHotels Arena. Hamada est actuellement 2e mondiale.
+78kg : Akira Sone
Championne du monde en titre, victorieuse à Osaka, elle fut la seule à gagner ces deux compétitions synonymes de sélection olympique automatique. Elle est invaincue depuis le Grand Chelem de Paris de l’année dernière. Elle reste sur trois victoires consécutives face à la légende cubaine Idalys Ortiz (finales du Masters 2018, des mondiaux 2019 et du Grand Chelem d’Osaka 2019). Un seul combat contre Romane Dicko : c’était aux championnats du monde juniors 2017 au 1er tour (Dicko a un an de plus que Sone) pour une victoire nette de la Nippone. Sone, qui a pris le leadership de cette catégorie au bon moment en s’imposant lors des championnats du monde au Budokan, devançant Sarah Asahina qui fut vice-championne du monde 2017, championne du monde 2018 et « seulement » médaillée de bronze à Tokyo l’année dernière. Judokate dans l’entreprise Park 24, Asahina vient de gagner le Grand Chelem de Düsseldorf de manière convaincante. Une catégorie où le Japon pouvait compter sur deux combattantes de très haut niveau. Pour Asahina, très souriante ce week-end en Allemagne, cette non sélection va être l’occasion de se consacrer à ses études de médecine.
Avec Uta Abe, Akira Sone est sans doute la meilleure chance de titre olympique féminin. Actuellement 3e mondiale.