Deux titres pour le PSG Judo et l’OJ Nice

Acte I de ces championnats de France juniors première division 2020 ce samedi.
Un évènement qui a désormais ses habitudes au Grand Dôme de Villebon avec ses huit tapis et son organisation bien huilée. Tout juste aura-t-on remarqué les quelques gouttes de pluie tombées sur le tapis n°7 en milieu de journée alors que les violentes bourrasques de vent et de pluie s’abattaient dans le ciel de l’Île-de-France.
Un samedi où les favoris ont tous répondu présent parmi les huit catégories du jour. Un samedi, aussi et malheureusement, qui n’aura pas franchement marqué les esprits par le spectacle proposé. Un premier acte sans vrai éclat, hormis deux ou trois combats du bloc final d’ailleurs pas épargné par les critiques – plutôt à raison – pour son arbitrage global. Si le PSG Judo domine nettement les débats chez les féminines, c’est l’OJ Nice qui fait le gros coup du jour chez les masculins.

Mokdar et Vellozzi au rendez-vous

Les filles de Nicolas Mossion et Julien Boussuge terminent ce soir à trois médailles dont deux titres. En -52kg, Faiza Mokdar s’offre son second sacre national juniors ce samedi. Encore en recherche des sensations qui avait fait d’elle la météorite pleine de fraîcheur et d’enthousiasme dans la galaxie du judo féminin, la double championne d’Europe juniors (2018 et 2019) fait le boulot ce samedi, utilisant avec pragmatisme son ne-waza toute la journée, y compris en finale où elle place un juji-gatame sans fioriture à la Varoise Chloé Devictor. Une junior 1re année, 2e à Aix-en-Provence et championne de France cadettes 2019. La judokate du JC Castellet qui pose déjà des jalons en juniors.
Concernant Faiza Mokdar, prochain rendez-vous pour elle lors du Grand Prix de Turquie et les échéances internationales juniors (championnats d’Europe et du monde).
En -57kg, la finale est 100 % PSG Judo entre Ophélie Vellozzi et Martha Fawaz. Un combat pour le titre entre combattants d’un même club chez les juniors ? Un fait plutôt rare (même si les dernières fois ne remontent qu’à 2019 en -100kg (Tanou Keita contre Christopher Mvuama, du PSG Judo déjà) et 2018 en -60kg (Yhonice Goueffon contre Alix Raynard, tous deux sociétaires de l’ASPTT Bordeaux à l’époque). Un combat qui va tourner à l’avantage de Vellozzi (junior 3e année) sur un gros uchi-mata à droite. Logiquement favorite, la titulaire des derniers championnats du monde juniors au Maroc, remporte son premier titre national. Martha Fawaz, elle, junior 1re année continue à occuper le premier plan national après ses deux titres cadettes (et une deuxième place en 2017). Deux judokates nettement au-dessus du reste la catégorie.
À noter tout de même la journée frustrante – elle termine cinquième – mais intéressante de Clara Galludec, cadette 3e année (et vainqueur du tournoi de France à Cannes). De gros moyens physiques, un ne-waza de bonne facture et une belle atittude.
En -44kg, victoire de Cirine Gaaloul qui marque un waza-ari sur Manon Bayard à 1’52 de la fin du combat sur sode-tsuri-komi-goshi. En -48kg, Anais Perrot (SGS Judo) transperce Diane Inguimbert (JC Catalan) avec son ko-uchi-makikomi à gauche toujours aussi efficace.

Gobert, première !

Ce fut sans doute la catégorie masculine la plus attrayante ce samedi. William Cysique fit apprécier son uchi-mata très pur dès le premier tour, ou son morote-seoi-nage lors d’une demi-finale qu’il expédia rapidement contre Hans-Joris Ahibo (AM Asnières, finalement cinquième). Maxime Gobert (OJ Nice), lui, monta en puissance toute la journée avec son yoko-tomoe-nage et de bonnes liaison au sol. Pour le bronze, la baston entre Yhonice Goueffon (PSG Judo) et Baptiste Contadini (AJM) fut l’un des rares moments d’excitation de ce bloc final qui en manqua cruellement. Victoire d’ailleurs du Parisien qui s’offre avec le bronze (sa troisième au niveau national chez les juniors) la récompense d’une journée où on aura retrouvé le jeune combattant enthousiasmant de 2018.
La finale, elle, fut pleine de rythme entre Cysique et Gobert. Si le premier monta plusieurs fois son adversaire sur la cuisse, il manqua à chaque fois un petit quelque chose pour mettre le Niçois sur le dos. Pas affolé, le Sudiste commença, peu à peu, à prendre le combat à sa main. Et sur une attaque en kata-guruma, le judoka de l’INSEP, junior 2e année, marquait un ippon qui lui offrait son second titre national après celui obtenu chez les cadets en 2017. Cinquième aux France première division seniors à Amiens, William Cysique rate le coche alors qu’on se disait que, sur sa journée, il paraissait difficile à battre.
Et dire qu’il avait perdu au premier tour de la demi-finale juniors. Repêché sur un quota national, Romain Valadier-Picard, champion d’Europe et vice-champion du monde cadets 2019 (voir L’Esprit du Judo actuellement en kiosque), s’arrache toute la journée pour monter, comme il en a souvent l’habitude, sur la plus haute marche du podium. Opéré du coude, avec toujours des plaques dans le bras, à court total de compétition (il n’a repris le judo que sur le stage de Coulommiers en janvier), « Romano » a ce samedi magnifiquement maximisé ses avantages du jour, gagnant presque tous ses combats avec son ne-waza infernal. S’il place une clé de bras à Louis Emeraud (JC Maisons-Alfort) en finale, son « chef d’oeuvre » du jour est à retrouver lors de son deuxième tour, où le protégé de Fernando Blazquez et Jean-Christophe Allain, sûr de sa force, ne lâche pas le morceau au sol pendant près d’une minute trente avant de faire taper Hugo Bessin (Alliance Manche Judo).
En -60kg, victoire de Gabin Supervielle (JC Roquencourt 78) face à Maxime Sonilhac (Sucy Judo) aux pénalités.
Quatrième médaille nationale et second titre chez les jeunes pour le judoka des Yvelines. Enfin, en -73kg, seconde victoire du jour pour l’OJ Nice avec Enzo Gibelli face à Joan-Benjamin Gaba, là aussi aux pénalités dans un combat où chaque combattant aura ses temps forts.

À l’issue de samedi, le PSG mène la danse avec deux titres pour six médailles, l’OJ Nice est à deux titres et l’ACBB Judo à un titre et une médaille d’argent.

Un dernier mot sur l’arbitrage lors du bloc final qui a beaucoup fait parler à la fois coaches, spectateurs mais aussi au sein du corps arbitral. Normalement arbitrés à la manière « FIJ », ces championnats de France, et singulièrement son bloc final ont alimenté ce samedi les remarques (y compris lors du débriefing) pour ses erreurs de valeur ou son décalage – il est vrai parfois explicite – entre ce que nous offre l’arbitrage mondial en termes de sanction des pénalités et la manière dont elles ont été données ce samedi. Un hiatus évoqué franchement lors d’un débriefing plutôt cinglant en fin d’après-midi.