Cédric Revol (-60 kg) et Romane Yvin (-48 kg) sur le podium ce samedi
C’est à Budapest que commence ce week-end avant même les Jeux de ce mois d’août, « l’après Rio ». Pour ce premier Grand Prix « non qualificatif » pour les Jeux, le niveau était disparate avec beaucoup de jeunesse préparant le futur plus ou moins lointain, et néanmoins quelques pointures concernées par les Jeux, venues faire des gammes. Chez les féminines, mises à part la Kosovare Majinda Kelmendi à peu près seule dans sa catégorie des -52 kg et qui l’emporte devant sa compatriote Distria Krasniqi, la plupart de ses combattantes présentes – et non des moindres avec l’Américaine Malloy, la Slovène Trstenjak, mais aussi la Portugaise Monteiro, qui semble en passe de gagner son pari de participer aux Jeux malgré une opération du genou le 19 février dernier – se font battre au moins une fois. Chez les féminines, sur les quatre catégories du jour, les trois qui restent (-48 kg, -57 kg, -63 kg) sont conquises par de jeunes Japonaises championnes du monde junior (dont la championne du monde junior 2015 -63 kg Nami Nabekura) qu’on retrouvera dans les années à venir.
Les Japonaises et les Slovènes
Chez les garçons, quelques hommes forts restent aussi sur leur faim, comme les Ouzbeks Rishod Sobirov (-66 kg) et Sharaffudin Lutfillaev (-60 kg), mais si le Japon gagne en -60 kg, ce sont les Slovènes qui emportent les deux suivantes avec leurs combattants olympiens, Adrian Gomboc – un « quota continental » qui prend de la confiance – et l’ancien champion d’Europe -73 kg Rok Draksic.
Romane Yvin, un potentiel
La France classe deux combattants sur le podium. En -48 kg, on retrouve la médaille de bronze du dernier championnat de France senior (et championne de France junior 2015) Romane Yvin, qui fait un très joli parcours en battant notamment la n°1 roumaine Violeta Dumitru et la meilleure combattante d’Océanie, l’Australienne Chloe Rayner. Elle arrive en finale où elle est battue au sol par la Japonaise Hiromi Endo. Une jeune combattante qu s’affirme en potentiel pour la prochaine olympiade.
Cédric Revol, un combattant épatant
La seconde médaille française est masculine et elle est elle aussi très intéressante. Cédric Revol avait impressionné en faisant une très belle finale au championnat de France en poussant Sofiane Milous dans ses retranchements. Depuis il a atteint deux fois la finale en Open (en Tunisie et en Tchéquie). Et le voici déjà sur le podium pour son deuxième Grand Prix. Un parcours facile ? Pas tant que ça. A 21 ans, il bat l’Azerbaidjanais Ilgar Mushkiyev, vainqueur du Grand Prix de Chine et deuxième du Grand Chelem de Paris cette année, quinzième mondial tout de même, sur un ko-uchi-gari épatant et un seoi-nage magnifique. Sautillant, volontaire, mobile et beau à voir avec un judo technique et tonique construit autour d’un seoi-nage à genoux fluide et précis. Battu par le Japonais Dai Aoki sur deux yuko, il terminait sa journée en battant un Géorgien, médaillé mondial junior cette année, Irakli Kupatadze, sur un uchi-mata sukashi admirable. Disons-le, après Walide Khyar, la bonne nouvelle de la catégorie des super-légers pour la France ces derniers mois, c’est lui, Cédric Revol.
Le ko-uchi-gari tranchant de Cédric Revol sur Ilgar Mushkiyev / Officiel IJF