Le vainqueur de Riner aux Jeux 2008 est champion d’Asie 2015
Comme de coutume, les championnats d’Asie se sont circonscrits globalement à une bataille entre l’équipe une coréenne et une équipe japonaise « bis ». Le suspens venant de la capacité des Japonais à faire face à l’impact coréen, ou non.
En 2009, 2011 et 2012, la Corée avait dominé. En 2013 et 2014, le Japon l’avait emporté. Cette fois encore, le Japon domine, et se paie le luxe, pas si fréquent, d’être numéro un chez les féminines, comme chez les masculins, même si, pour les masculins, cela se joue à deux médailles de bronze, les Japonais comme les Coréens se hissant dans cinq finales pour en emporter trois chacune. Dans cette suprématie japonaise chez les hommes, la victoire en -81 kg de Keita Nagashima – qui l’emporte pour la première fois sur le continent asiatique – sur le héros de l’olympiade précédente, le champion du monde et champion olympique Kim Jae-Bum, qui pointe le bout de son nez depuis quelques temps dans cette période prè-olympique. Il a encore un peu de travail, même s’il avait gagné les Jeux d’Asie en 2014.
Ma Yingnan sur sa lancée
Chez les féminines, ce n’est pas la Corée qui est le principale adversaire du Japon, mais la Mongolie, à deux médailles d’or. Mais les Japonaises, à trois médailles d’or, font la différence sur un duel de prestige, entre Asami, championne du monde 2010 et 2011, et la championne du monde 2013, Urantsetseg Munkhbat, qui tourne à l’avantage de la première. Importante victoire aussi pour le Japon de la championne du monde juniors 2014, Momo Tamaoki, en -57 kg. Mami Umeki, championne du monde juniors 2011 en -78 kg, apporte la troisième et décisive médaille d’or aux Japonaises. Mais outre la Mongolie, la Chine est aussi à deux médailles, d’or. Avec sa lourde Yu Song, qui marche sur les traces de ses aînées, mais aussi avec la -52 kg Ma Yingnan, une combattante plus terne jusque là et qui, à 31 ans, n’a pas perdu un combat en 2015, avec, entre autres, des victoires sur les Japonaises Hashimoto et Nakamura. Une favorite efficacement autoproclamée pour le futur championnat du monde.
Tangriev is back !
Enfin, chez les garçons, un favori lui aussi – au moins pour une médaille – sort de l’ombre dans laquelle il était entré pour quelques temps pour une suspension pour usage de cannabis. Il s’agit du Tamerlan ouzbek, le leader de cette équipe d’Asie centrale enfin de retour, le vainqueur de Teddy Riner en 2008. À vrai dire, Abdullo Tangriev était opérationnel depuis l’été dernier. Mais c’est la première fois depuis son retour qu’il se montre vraiment convaincant. Même si, à 34 ans, le chef du khan ouzbek n’a sans doute plus les moyens de poser des problèmes au grand champion français, son retour en forme donne un peu de vitalité à l’opposition des poids lourds mondiaux face à Teddy Riner. C’est à suivre à Astana.