Après avoir accueilli les deux test-matches juniors/seniors, l’Institut du Judo ouvrait ses portes ce dimanche aux cadets pour la finale des test-matches nationaux. Un évènement réservé aux judokas listés (seuls eux ont pu, du fait de ce statut, s’entraîner normalement depuis le début de saison). Et plus spécifiquement aux qualifiés de chaque test-match de zone (nord et sud). Pas un championnat de France donc (il n’y eut ni podiums, ni remises de médaille) mais une compétition permettant au staff national de faire une revue d’effectifs en vue des deux tournois internationaux sélectifs et des championnats d’Europe (17-19 août à Riga, Lettonie).
Un évènement dont on retiendra :
-Au niveau judo strictement dit, une population en manque de repères. En effet, si ces judokas ont eu la chance de pouvoir s’entraîner sans restrictions, l’absence de compétitions, et ses conséquences, ont été flagrantes : nombreuses blessures sérieuses (cinq commotions, peut-être deux cas de ruptures des ligaments croisés du genou), un judo parfois approximatif (en particulier en ne-waza) ou, pour certains, un manque de «jus» lors du golden score. C’est une évidence mais la coupure exceptionnelle connue depuis plusieurs mois a prouvé que rien ne remplaçait la compétition pour se jauger et se fixer des axes de travail en vue d’échéances importantes.
-six judokas auront remporté le test-match de leur zone géographique et ce test-match national : Roland Helion Gambou (-60kg, AM Asnières, vainqueur sur blessure de son adversaire Kylian Noel, blessé au genou) et Guylan Alleyne (+90kg, JC Beaugency) pour la zone nord ; Pauline Cuq (-44kg, DAN 79 voir plus bas), Célia Cancan (+70kg, Judo 83 Toulon), Kelvin Ray (-55kg, AJ Loire) et Eliot Preve (-66kg, Alliance Grésivaudan Judo) pour la zone sud.
-Pauline Cuq. Tête bien faite (elle vient d’être acceptée à Sciences Po Paris avec un an d’avance) cette cadette troisième année, médaillée européenne et mondiale 2019 en -40kg, a montré qu’elle n’avait rien perdu (bien au contraire) de ses qualités qui font d’elle une combattante présentant un profil-type pour performer au niveau international : un spécial fort (morote seoi-nage) et un système d’attaque cohérent construit autour de te-waza (ippon seoi-nage à gauche, fatal à Morgane Annis dans une finale attendue), un bon ne-waza (avec un koshi-jime en liaison).
Elle est la seule vainqueur du jour (avec Kelvin Ray de l’AJ Loire, élève de la famille Palhec) à avoir gagné le Tournoi de France 2020 (dernière compétition nationale avant la crise sanitaire). Une preuve du potentiel de la judokate du DAN 79.
-la catégorie des -81kg avec plusieurs garçons au judo encore en construction mais dont les bases techniques laissent entrevoir une progression intéressante à court ou moyen terme. Des jeunes pousses qu’on pourrait bien retrouver, pour certains, sur le podium des championnats de France cadets en 2022. Leurs noms ? Jason Okoye (76 Judo), Benoit Hoareau (Les Ours Judo), Keziah Harvent (La Couronne Grand-Angoulême Judo), Kevin Lebreton (US Orléans Loiret JJJ) et Marin Le Mentec (AJ Morbihan). L’homogénéité de niveau dans cette catégorie offrit de jolis combats lors du bloc final avec une vraie variété technique qui n’attend que d’être affinée et polie.
-le changement au sein du staff masculin. Remplaçant Bruno Mure depuis quelques jours, Gilles Nahon, responsable du pôle espoir de Nice, est devenu l’un des deux nouveaux entraîneurs nationaux masculins. Une fonction que ce dernier occupera au moins jusqu’à fin août.
-que selon nos informations, tous les vainqueurs de ces test-matches seront sélectionnés pour la Coupe d’Europe de Croatie (à Porec, les 19 et 20 juin prochains), exception faite du vainqueur en -46kg, catégorie non reconnue à l’international.
-l’absence de tout carton (jaune ou rouge) distribué par le corps arbitral aux «accompagnants». En effet, cette nouvelle règlementation, mise en place par la commission nationale d’arbitrage (CNA) voyait sa première application au niveau national lors de cet évènement. Une initiative qui faisait grincer quelques dents, d’abord parce que les codes (et la symbolique qui va avec) sont étrangers à notre discipline. Évoquant cette problématique autour des tatamis, certains professeurs/entraîneurs voyaient celle-ci, ensuite, comme infantilisante avec des effets asymétriques qui ne sont pas forcément les plus pertinents pour aller vers ce que tout le monde souhaite, à savoir une relation encore plus apaisée et constructive.
Retrouvez les résultats complets ci-dessous :
Test-matches nationaux cadets 2021 – Résultats féminins
Test-matches nationaux cadets 2021 – Résultats masculins