Samedi 30 avril 2022 – Sofia (Bulgarie)
-63kg, -70kg F et -73kg, -81kg M
Notre analyse de cette deuxième journée
16h17. Et de l’or pour Gahié !
On pouvait craindre pour elle la loi des séries après avoir perdu quatre fois de suite contre cette Néerlandaise Sanne Van Dijke. Mais les séries ont une fin, les bonnes comme les mauvaises. C’était le bon moment pour Gahié de rappeler que la championne du monde, c’est elle (et aussi la Croate Barbara Matic en 2021, mais cette dernière a quitté ce championnat continental sur la pointe des pieds dès le premier tour). Avec la volonté de prendre le combat à son compte, elle attaquait rapidement sur un o-soto-gari modifié en mouvement d’épaule, de quoi marquer un waza-ari qui allait s’avérer largement suffisant. Léger moment de flottement sur le gong : Sanne Van Dijke donnait tout ce qu’elle avait sur un ultime ko-uchi-gari et plaquait la Française sur le dos. Mais c’était après le gong. Marie-Eve Gahié était championne d’Europe pour la première fois de sa carrière en senior. C’est une bonne année qui commence.
16h00. Une de plus pour Pinot
C’est du bronze, et c’est la première de ce métal en cinq levées européennes, deux d’or, deux d’argent, et le bronze aujourd’hui en -70kg, obtenu très proprement avec deux attaques à genoux impeccables contre l’Autrichienne Michaela Polleres, pourtant vice championne olympique, mais bien passive et impuissante face à la Française qu’elle n’est jamais parvenue à vaincre. La France enregistre sa cinquième médaille, la première du jour.
Phase finales à 15h
Féminines
-63kg
Finale
Laura Fazliu (KOS) – Gemma Howell (GBR)
Places de trois
Renata Zachova (CZE) – Szofi Ozbas (HUN)
Gili Sharir (ISR) – Cristina Cabana Perez (ESP)
-70kg
Finale
Marie-Eve Gahié (FRA) – Sanne Van Dijke (NED)
Places de trois
Margaux Pinot (FRA) – Michaela Polleres (AUT)
Anka Pogacnik (SLO) – Hilde Jager (NED)
Masculins
-73kg
Finale
Giovanni Esposito (ITA) – Hidayat Heydarov (AZE)
Places de trois
Salvador Cases Roca (ESP) – Mark Hristov (BUL)
Rustam Orujov (AZE) – Adrian Sulca (ROU)
-81kg
Finale
Matthias Casse (BEL) – Tato Grigalashvili (GEO)
Places de trois
Sami Chouchi (BEL) – Sergii Krivchach (UKR)
Attila Ungvari (HUN) – Hievorh Manukian (UKR)
13h20. La finale pour Gahié
Alors que Pinot gagne son premier combat de repêchages contre la Suédoise Errikson, Gahié a géré sans trop de difficulté en demi-finale la blonde Néerlandaise Jager, qui a bien du mal à contrôler ses agressives montées de bras et qu’elle projette par deux fois. Marie-Eve Gahié est en finale du championnat d’Europe 2022. Une première pour elle puisqu’elle n’a jusque là récolté que deux médailles de bronze continentales.
12h35. Et c’est Gahié qui passe
La championne du monde 2019 Marie-Eve Gahié ronge son frein dans cette catégorie des -70kg depuis que Margaux Pinot est parvenue à lui subtiliser la sélection olympique. Depuis l’événement majeur de l’été 2021, Pinot a gagné à Paris, Gahié a fait le bronze à Tel-Aviv en février et l’or à Antalya en avril. Elles se retrouvaient face à face, avec sans doute un élément de confiance en plus pour Gahié… qui a toujours battu sa rivale dans leur affrontement direct. Ippon au Master de Qingdao en 2019, ippon encore à Antalya récemment. C’est donc avec autorité que Gahié avançait sur son adversaire pour tenter de la fixer, contrée à chaque fois par la triple finaliste européenne (et double médaillée d’or), qui tâchait de faire descendre les mains pour placer un mouvement d’épaule ou son efficace ko-uchi-gari. C’est à ce jeu que l’arbitre allait se montrer décisif, pénalisant une première fois la blonde médaillée d’or de Paris. Après un partage de pénalité, Pinot se retrouvait alors dos au mur. Au golden score, elle lançait un seoi-nage à genoux sur lequel Gahié ne bronchait pas. L’arbitre central appliquait la règle : troisième pénalité et disqualification pour Margaux Pinot. Marie-Eve Gahié est désormais seule en course pour l’or.
Elle peut se préparer mentalement à « manger » de la Néerlandaise, puisqu’elle est opposée en demi-finale à Hilde Jager, vingt-quatre ans et 21e mondiale, et que sa grande rivale Sanne Van Dijke l’attend déjà en finale. Une combattante contre laquelle elle reste sur… quatre défaites en quatre ans. C’est le moment de mettre fin à une série négative.
11h41. Ozbas sort Deketer
Jeune, rablée et puissante, spécialiste des sode en bout de manche et des ippon-seoi-nage à genoux, la Hongroise Szofi Ozbas, vingt ans, championne d’Europe et du monde juniors en 2019, s’installe rapidement chez les seniors, qui ont du mal à trouver la faille dans sa posture solide. La Française Manon Deketer y était pourtant parvenue à Tel-Aviv lors de leur première rencontre en février dernier. Mais cette fois, elle était poussée jusqu’au golden score avant de prendre elle-même le waza-ari fatidique.
11h39. Axus tombe dans le piège bulgare
En plus d’être chez lui, le Bulgare Mark Hristov avait l’avantage d’être bien conseillé par le nouveau responsable des équipes du pays, le Français Alain Schmitt. Comme à l’accoutumé, Benjamin Axus installait son fort bras gauche et tentait d’étouffer son adversaire par ses grandes attaques de jambe, mais le jeune Bulgare de vingt-deux ans, 20e mondial, restait serein, bien calé en défense, évitant de se faire enrouler et tentant systématiquement de s’engouffrer dans les points friables du système Axus : reprise d’initiative au sol, balayage de la jambe avancée, ou contre… C’est finalement au golden score, sans jamais avoir perdu le contrôle de la situation malgré deux pénalités, que Mark Hristov parvenait à contrer, comme prévu dans le plan, son adversaire français. Un main au col, l’autre au revers sous le bras, il parvenait à renverser l’attaque de hanche et à le dérouler sur le dos.
11h17. Pinot et Gahié face à face !
Ça passe toujours pour Margaux Pinot, qui bat la Turque Minel Arkdeniz, vingt-deux ans et 66e mondiale, ça passe aussi pour Marie-Eve Gahié face à l’Ukrainienne Nataliia Chystiakova, vingt-et-un ans et 44e mondiale. Pinot marque un nouvel ippon rapide et Marie-Eve Gahié, tout en cheveux, finit par s’impatienter des gardes croisées de sa jeune adversaire, vient la « coller » et la jette sur le dos avec un ura-nage / tani-otoshi aussi net que puissant. Un deuxième tour qui sonnait la fin de l’échauffement pour l’une et l’autre puisque la 9e mondiale, Pinot, est opposée à la 10e mondiale, Gahié, en finale de tableau !
10h25. Deketer bien en place
Manon Deketer, en bronze au Grand Chelem d’Antalya, s’est hissée à la 23e place mondiale. Son adversaire, la Croate Katarina Kristo, tout juste sortie des juniors avec une médaille de bronze au championnat du monde, deux ans après avoir fait la même chose au championnat du monde cadet, s’est hissée à la 44e place mondiale en senior. Il faudra sans doute compter avec elle, mais pas sur ce championnat. Elle faisait l’erreur d’attaquer un peu trop mollement en o-uchi-gari, la Française absorbait l’attaque, la fixait contre elle et la contrait sur une forme de ura-nage latéral.
Manon Deketer fera face ensuite à une fille du même âge, vingt ans, mais déjà plus dangereuse en senior puisqu’elle est déjà dans le top 10 grâce à une série de podiums successifs, notamment une finale toute récente à Antalya, la Hongroise Szofi Ozbas. Un combat déjà décisif.
10h15. Axus se rassure
Benjamin Axus, le médaillé de bronze de Paris, est revenu du Grand Chelem d’Antalya avec une défaite enregistrée contre le Kazakh Smagulov, mais surtout une blessure au niveau des côtes, qui l’a obligé à renoncer aux entraînements et l’a même fait envisager le forfait jusqu’à ces derniers jours. C’est pourquoi ce premier combat est avant tout rassurant : la côte tient. L’Israélien Ido Levin, vingt-trois ans, ne manque pas de potentiel, mais il n’a rien pu faire contre le style envahissant du Français. Un sumi-gaeshi et un fort harai-goshi plus tard, Benjamin Axus était passé. C’est l’esprit plus tranquille qu’il pourra aborder le second obstacle pour lui, le Bulgare Mark Hristov, vainqueur devant son public du champion d’Europe 2020, le Moldave Victor Sterpu.
9h31. Le ippon / ko-uchi-gari de Pinot a frappé
C’est sur ce geste, « ippon-ko », qu’elle maîtrise à la perfection, que Margaux Pinot écarte la Roumaine Moscalu, vingt-deux ans, 79e mondiale, après l’avoir fait monté à deux pénalités. Tout va bien pour la triple finaliste continentale 2019, 2020 et 2021, victorieuse en 2019 et 2020.
Tout va bien aussi pour sa rivale nationale Marie-Eve Gahié qui sort de son côté l’Italienne Pedrotti, vingt-et-un ans et 111e mondiale, aux pénalités en moins de deux minutes.
9h25. C’est déjà fini pour Théo Riquin
Le lumineux finaliste du Grand Chelem de Paris en 2021 ne manque pas de talent ni de judo, mais sans aucun doute de l’habitude d’aborder des objectifs de ce niveau. À vrai dire, à vingt-six ans, le Serbe Filip Jovanovic, non classé à la ranking, n’en a guère non plus. Même si c’est le Français qui se montre techniquement, avec ses attaques en seoi-nage à genoux, c’est le Serbe qui mène les débats avec deux pénalités d’avance. Après trois minutes, il tente un o-soto-gari en garde latéralisée. Théo Riquin a un bon feeling sur les contres et cherche immédiatement le balayage en réaction, mais reste fixé par la saisie adverse et se retrouve sur le dos.
9h. Cinq nouvelles munitions françaises ce samedi. Après les quatre médailles décrochées hier par le clan tricolore, dont le titre de Shirine Boukli, ils seront, suite au forfait de dernière minute de Nicolas Chilard, cinq à prendre le relais ce samedi : Manon Deketer (-63kg, ES Blanc-Mesnil Judo), Margaux Pinot (-70kg, ES Blanc-Mesnil Judo), Marie-Ève Gahié (-70kg, PSG Judo), Benjamin Axus (-73kg, AJA Paris XX) et Théo Riquin (-73kg, Sainte-Geneviève Sports).