Manon Deketer, en bronze à Tbilissi. Crédit Photo : Gabriela Sabau

Elle va commencer à prendre l’habitude et c’est une bonne chose pour cette combattante de vingt-trois ans qui s’installe avec de plus en plus de crédibilité dans le rôle de « remplaçante » au long cours de la jeune maman Clarisse Agbegnenou dans cette prestigieuse catégorie des -63kg. Manon Deketer a commencé la belle série en octobre dernier, montant pour la première fois sur la boîte d’un Grand Chelem en battant notamment la Néerlandaise Van Den Berg, membre du top 20 dans cette catégorie. Elle récidivait à Tel -Aviv en février en dominant deux championne du top 10, la Hongroise Ozbas (qui prenait malheureusement sa revanche au championnat d’Europe) et la Canadienne Beauchemin-Pinard. Et la voici à nouveau en bronze en juin à Tbilissi, avec une nouvelle victoire intéressante sur la Néerlandaise Van Den Berg. Pas de sans faute cependant, puisqu’elle se faisait surprendre au sol par la plus que trentenaire Kettleyn Quadros, qui la « piquait » joliment sur un étrangement en kata-te-jime. Mais la Brésilienne, déjà médaillée olympique en… 2008 à Pékin ne manque pas d’expérience ! Désormais entrée dans le top 20 mondial, Manon Deketer va désormais bénéficier de tirages de plus en plus favorables. On attend la première médaille d’or… comme l’obtient aujourd’hui dans sa catégorie la jeune Inbal Shemesh, 50e mondiale, victorieuse pour Israël dans ce tournoi d’un niveau bien loin de ses standards habituels, elle qui se contentait jusque là de Coupes Européennes. Dans l’atmosphère actuelle, tout est possible !
Pas d’autre médaille française aujourd’hui, puisque la médaillée de bronze du dernier championnat de France en -70kg, la jeune Kaila Issoufi, se faisait maîtriser au sol par la brillante fille de l’entraîneur japonais Go Tsunoda, Ai Tsunoda-Roustant, avant de céder en repêchages aux pénalités devant la Néerlandaise Hilde Jäger. Tsunoda-Roustant se retrouvait en finale, mais cédait devant la maîtrise tactique de la Néerlandaise Sanne Van Dijke.

La Corée nargue la Géorgie

Et rien de mieux après un premier jour stérile pour les garçons tricolores. En -73kg, Benjamin Axus se faisait contrer deux fois par un Tadjik de vingt-trois ans et 75e mondial, Muhammadrahim Sarakhonov, tandis le mobile Joan-Benjamin Gaba se faisait fixer et projeter en ko-soto-gari par un Japonais en vadrouille, Ken Oyoshi, déjà finaliste l’année dernière ici. Il n’allait pas faire mieux cette fois puisqu’il était une nouvelle fois battu en finale par le héros de la foule, le triple médaillé olympique Lasha Shavdatuashvili, qui le plantait fastueusement sur un de-ashi-barai tout à fait japonais d’esprit. Les -81kg ? Tizie Gnamien se faisait user et projeter joliment par deux fois par le Canadien Etienne Briand, sur un o-uchi-gari bien placé et un ippon-ko-uchi-gari tout en accrochage. Quant à Alpha Oumar Djalo, c’est le remarquable yoko-tom’ du Coréen Lee Joonhwan qui le stoppait au second tour. Dix-neuf ans, 107e mondial, ce Coréen sorti de nulle part était la mauvaise rencontre du jour puisqu’il allait ainsi jusqu’en finale et se permettait même de gâcher la fête géorgienne en surprenant Tato Grigalashvili, jusque là totalement en roue libre, sur un contre de mouvement de hanche.
Avec une deuxième médaille derrière celle, hier, de l’intéressante Huh Mimi en -57kg, la Corée réussit l’exploit auquel on ne s’attendait pas : à égalité aux médailles d’or avec la puissante Géorgie chez elle, elle l’éclipse dans le spectacle en faisant la démonstration excitante qu’une nouvelle génération se prépare au Pays du Matin Calme.