Mélanie Legoux-Clément tout sourire sur la première marche.
Crédit photo : Emanuele Di Felciantonio/IJF

Elle la tient enfin. Médaillée pour la première fois en Grand Chelem en mai 2017 – c’était à Ekaterinbourg en Russie – Mélanie Legoux-Clément, n’avait jamais réussi jusqu’alors à s’imposer dans ce type d’évènement. Elle y était presque parvenu à Paris en octobre dernier avec l’argent autour du cou, battue par la jeune vice championne du monde nipponne, Wakana Koga. Dans un tableau où elle était tête de série n°1 (elle est actuellement huitième mondiale), la -48kg tricolore n’a pas fléchi. Battant coup sur coup une Turkmène (Rayhon Shavkadova), encore juniors et dont c’était le baptême du feu sur le circuit FIJ, une Brésilienne (Natascha Ferreira), puis une deuxième (Amanda Lima) en dmei-finale, Mélanie Legoux-Clément se montrait par trop supérieure à l’Espagnole Laura Martinez-Abelenda, tête de série n°2 (et vingtième mondiale). Plus puissante, plus rapide, plus dangereuse, la judokate ibérique ne pouvait que plier. Trois shidos et le sort en était jeté. Et voilà donc la Marnavalaise, pour la première fois, sur la plus haute marche du podium d’un Grand Chelem.
Ce vendredi il y eut une forme de logique implacable dont la ranking-list mondiale joua le rôle de mesure puisque les quatre combattantes les mieux classées se retrouvaient ensemble sur le podium. Parmi elles, outre Legoux-Clément on trouvait Blandine Pont. Battue par la Néerlandaise Gersjes en quart, la Campinoise remontait les repêchages avant de voir son adversaire pour le bronze, la Brésilienne Lima être disqualifiée pour un waki-gatame. Troisième médaille en Grand Chelem pour Pont, après celles obtenues à Paris en octobre 2021 et en février dernier. 
Avec Shirine Boukli (dont vous pouvez retrouver l’interview dans le dernier magazine de l’Esprit du Judo), désormais double championne d’Europe, Mélanie Legoux-Clément, Blandine Pont, Mélanie Vieu et Léa Bérès, la France ne manque pas de talents dans cette catégorie. 

Astride Gneto continue sa moisson
Six sélections internationales, six fois classée, cinq médailles dont un titre à Tel-Aviv. Astride Gneto, quatrième mondiale et solide n°2 tricolore derrière Amandine Buchard, continue sa marche métronomique lors de cette saison 2021-2022. Si elle est battue nettement par Distria Krasniqi aux pénalités, elle impose à son tour sa puissance à Léonie Gonzalez pour le bronze. Un duel franco-français où la cadette de la famille Gneto ne laisse pas d’espace à la judokate de l’ESBM Judo, qui monte doucement mais sûrement en puissance au niveau international. Si elle se fait surprendre par un joli ko-uchi-gari de la Hongroise Reka Pupp en quart, alors qu’elle dominait, Gonzalez termine malgré cette défaite pour la première fois classée à ce niveau. Pour ce qui est de Gneto, Astride continue à se positionner comme une n°2 régulière, avec un o-uhi-gari qui transperce de plus en plus les défenses adverses.

Sa soeur aînée, elle ne goûtera pas aux joies d’une douzième médaille en Grand Chelem. La faute à la Brésilienne Rafaela Silva, qui bat la médaillée olympique de Londres pour le bronze aux pénalités. Richard Vergnes (-60kg) et Reda Seddouki (-66kg) passent un premier tour avant de se faire battre respectivement par le Géorgien Gorgi Sardalashvili et le Brésilien Willian Lima. Deux champions du monde juniors (le premier l’année dernière, le second en 2019) qui atteindront tous les deux la finale, pour finir en argent.
Mention spéciale tout de même à Sardalashvili, encore juniors, et qui sera l’un des concurrents les plus sérieux de Romain Valadier-Picard pour les titres continentaux et mondiaux dans cette catégorie d’âge. Sardalashvili que l’ACBB Boy avait d’ailleurs battu en finale des championnats d’Europe juniors l’année dernière. 

Les Géorgiens au rendez-vous, Huh Mimi déboule

Huh Mimi, la nouvelle terreur coréenne des -57kg ?
Crédit photo : Emanuele Di Feliciantonio/IJF

La Géorgie, à domicile, qui engrange logiquement avec cinq médailles mais un seul titre : il est pour Temur Nozadze en -60kg. En -66kg, le Moldave Denis Vieru règle proprement la concurrence, plaçant un sankaku gatame au Japonais Ryoma Tanaka en demi-finale avant de se défaire du Géorgien Giorgi Tutashvili, troisième des championnats d’Europe -23 ans en fin d’année dernière. Forcat du circuit (il en est à sa huitième compétition depuis septembre), l’élégant Moldave compte désormais cinq victoires sur le circuit cette saison après les Grands Prix de Croatie et du Portugal et les Grands Chelems d’Abou Dhabi, d’Antalya et donc de Tbilissi. La volonté de capitaliser un maximum de points avant que les autres leaders de la catégorie ne reviennent dans le jeu ? 
Chez les féminines, Eteri Liparterliani, cinquième des JO, marque de son empreinte cette journée avec un golden score de plus de neuf minutes contre Daria Bilodid. La star ukrainienne s’incline finalement sur un troisième shido (prise aux jambes). L’apprentissage dans sa nouvelle catégorie de poids continue pour la médaillée olympique des -48kg. 
La surprise de ce vendredi vient de la victoire de Coréenne Huh Mimi. Dix-neuf ans, cinquième des Monde juniors 2019, c’est sa première compétition sur le circuit FIJ ! En demi-finale elle place un morote-seoi-nage debout à la Géorgienne Liparteliani. Huh Mimi ? Un nom à suivre.