Hélène Receveaux, médaillée d’or lors du Grand Chelem de Kazan 2021 Crédit photo : Gabriela Sabau (IJF)
La pensionnaire de l’US Orléans a annoncé raccrocher le kimono, après une carrière de quinze ans chez les -57kg, notamment marquée par ses médailles européenne et mondiale glanées en 2017.
Une carrière conclue en beauté il y a un an. C’était lors du Grand Chelem de Kazan 2021, Hélène Receveaux s’était présentée en conquérante sur les bords de la Volga. Puissante au kumikata et fatale sur o-uchi-gari, elle avait écarté tour à tour la Roumaine Ohai, la Russe Kazarina, puis une Theresa Stoll en grande forme, avant de disposer de Daria Kurbonmamadova, championne d’Europe 2019. La Française quittait la Russie médaille d’or autour du cou, sa seconde en Grand Chelem après celle d’Abou Dhabi en 2016. Un magnifique lot de consolation quelques jours après l’annonce de la sélection olympique au sein de laquelle Sarah-Léonie Cysique lui avait été préférée. Sélectionnée pour les championnats du monde de Budapest, la Dijonnaise était contrainte de renoncer dans la foulée à cause d’une fracture de la malléole synonyme de fin de saison… et finalement de carrière pour la judokate, qui avait d’ores et déjà prévu de remiser le judogi en 2022. À trente-et-un ans, c’est désormais chose faite.
Le Blues de Rio
Révélée sous les couleurs de l’Alliance Dijon Judo 21, et propulsée sur le devant de la scène judo par un doublé championnats d’Europe/championnats du monde chez les juniors en 2010, Hélène Receveaux n’a pas tardé à confirmer. La native de Chenôve enchaînait alors avec son premier et unique titre de championne de France seniors en 2011, après cinq médailles de bronze lors des championnats de France seniors, juniors, et cadets précédents. À l’international, en revanche, la carrière d’Hélène Receveaux s’est étirée sur l’ensemble de la décennie suivante. Entre sa cinquième place au Grand Chelem de Paris 2011 à sa médaille d’or conquise l’année dernière dans l’Ouest russe, la Française est montée à dix-neuf reprises sur un podium de l’IJF World Tour, dont trois fois sur sa plus haute marche. Restera en mémoire sa saison 2016 douce-amère, ponctuée par une médaille de bronze aux championnats de France et quatre podiums à l’international, dont sa première victoire en Grand Chelem à Abou Dhabi, mais aussi par sa non sélection pour les Jeux olympiques de Rio au profit d’Automne Pavia.
Budapest, la consécration
Dès l’année suivante, Hélène Receveaux remportait coup sur coup l’argent au Grand Chelem de Paris et le bronze lors des championnats d’Europe de Varsovie. Quatre mois plus tard, c’est aux mondiaux de Budapest – déjà – que la moins de 57kg allait écrire l’une des plus belles pages de sa carrière, en décrochant la médaille de bronze, à l’âge de vingt-six ans. Parvenue en demi-finale sans trop de difficulté, la judokate passée sous pavillon orléanais s’était remobilisée suite à sa défaite face à la Japonaise Tsukasa Yoshida pour dominer la Portugaise Telma Monteiro dans son combat pour la troisième place. Une manière idéale de lancer son olympiade, par la suite ternie à cause d’une fracture du talon suivie d’une blessure au coude sur une clé de bras. Deux-cent-cinquante-huit jours sans connaître les podiums entre Bakou 2019 et Tel Aviv l’année suivante. Une éternité pour la judokate, qui enchaînait ensuite avec une deuxième place lors du Grand Chelem de Budapest la même année. La suite, vous la connaissez, une dernière danse conclue avec La Marseillaise à Kazan, avant une nouvelle fracture nécessitant deux opérations de sa cheville meurtrie. Remarquable de combativité, Hélène Receveaux va désormais changer de vie puisqu’elle a réussi l’école des Douanes il y a quelques semaines.