Après le magnifique vendredi offert par les Français, quid du tirage au sort des Tricolores pour demain ? De l’abordable, du très costaud. En clair, il y aura de tout !
Chez les féminines, l’événement tiendra, bien sûr, dans la présence de Clarisse Agbegnenou. Championne du monde en titre, la -63kg ne sera pas tête de série. Située dans le premier quart de tableau, la championne olympique rencontrera la Croate Katarina Kristo, championne d’Europe juniors 2021, victorieuse du Grand Prix du Tadjikistan début juin mais non classée depuis. Le quart de finale possible sera par contre un gros test puisque la Campinoise pourrait bien affronter la Kosovare Laura Fazliu qui est la dernière combattante à l’avoir battue : c’était à Tel Aviv, mi-février, en repêchage. Une puissante au judo classique, typique des combattantes entraînées par Driton Kuka. Pour la demi-finale, c’est plus flou : Andreja Leski, la Slovène vice championne du monde 2023 ? Szofi Ozbas, la Hongroise médaillée de bronze à Doha ? La motivation pour Agbegnenou sera toute trouvée : si elle gagne demain, elle sera alors à six titres continentaux, un record absolu au niveau français !
L’autre catégorie féminin du jour sera, comme depuis plusieurs années, l’une des plus denses du circuit (avec les -78kg). Deux Tricolores engagées avec Marie-Ève Gahié et Margaux Pinot. Deux combattantes parmi les meilleures du monde mais qui vont devoir affronter une armada d’adversaires toutes plus dangereuses les unes que les autres. Une catégorie homogène, indécise mais d’un niveau diablement élevé. Gahié aura bien entendu à coeur de conserver son titre acquis l’année dernière à Sofia, elle qui a été finaliste à Paris début février. Son premier tour ? La Suissesse Gioia Vetterli, 82e mondiale, troisième des Jeux universitaires mondiaux cet été mais jamais classée sur le circuit FIJ. De l’abordable pour débuter avant de rentrer dans le dur avec soit la Néerlandaise Kim Polling, en bronze à Paris et Astana, soit l’Allemande Miriam Butkereit, classée sur cinq Grands Chelems cette saison. En demi-finale ? L’embarras du choix : Ai Tsunoda-Roustant, l’Espagnole victorieuse à Paris (contre Gahié) ou la Grecque Elisavet Teltsidou, en or sur trois Grands Chelems cette année !
De l’autre côté du tableau, Margaux Pinot, victorieuse à Tel Aviv (Grand Chelem), Dushanbe (Grand Prix) et Prague (Open européen) débutera face à la Danoise Emilie Sook, 72e mondiale dont le dernier podium remonte à mai 2022 lors de la coupe européenne de Bosnie. Pas de quoi s’inquiéter. Mais derrière, le niveau s’élèvera de plusieurs crans avec la Russe Madina Taimazova. Médaillée olympique à Tokyo et victorieuse d’Abou Dhabi la semaine dernière, cette bagarreuse ne lâche jamais rien. Cela pourrait être d’ailleurs le premier duel entre la Française et la Russe. En quart de finale, il y a de fortes chances que la Néerlandaise Sanne Van Dijke, contre qui Margaux Pinot a l’habitude de se retrouver en finale : deux victoires en 2019 et 2020, une défaite en 2021 en finale des championnats d’Europe. Du lourd on vous dit.
Chez les masculins, deux engagés avec Joan-Benjamin Gaba en -73kg et Alpha Djalo en -81kg.
Le premier, dans le deuxième quart de tableau de la catégorie aura un premier tour piégeux puisque le Français devra se défaire du Serbe Bajsangur Bagajev. Un judoka inconnu jusqu’à peu, mais qui vient de remporter l’Open de Tchéquie en battant Ugo Legrand, Hans-Jorris Ahibo et Reda Seddouki ! Attention, attention. Si la victoire est au bout, Gaba pourrait bien avoir à affronter le terrible Italien Manuel Lombardo, vice champion du monde au Qatar mi-mai. Un judoka élégant, extrêmement puissant, que le Tricolore pourrait rencontrer pour une première. Si l’exploit a lieu, le Français s’ouvrirait le tableau pour une demi-finale possible contre le n°1 mondial, l’Azerbaidjanais Hidayat Heydarov. Rien de moins.
En -81kg, Alpha Djalo, tête de série n°6, a, a priori, un quart de tableau accessible. Son premier tour ? Le Suisse Lukas Wittwer, 158e mondial, en argent à l’Open européen de Bosnie en septembre. Son huitième ? Sans doute le Portugais Joao Fernando, cinquième aux Grands Chelems de Tel Aviv, Astana et Abou Dhabi cette saison. Leur dernière rencontre remonte à Paris : un quart de finale remporté par Djalo. Le quart de finale ? Peut-être le Hongrois Attila Hungvari, tête de série n°3. Dans le dernier carré, le Tricolore pourrait retrouver Tato Grigalashvili, le double champion du monde, exceptionnel depuis plusieurs mois. Leader incontesté de la catégorie en France, Alpha Djalo a l’opportunité demain, et après une saison brillante, d’aller chercher une première médaille continentale. À lui de jouer.