Troisième titre en Grand Chelem pour Léa Fontaine.
Crédit photo : Gabriela Sabau/IJF

La situation était mal embarquée. Et, au fond, c’est peut-être cela qu’il faudra retenir, encore plus que la médaillée d’or pour Léa Fontaine, en +78kg. Nettement dominée par la Chinoise Jinesinuer Ayiman, 21 ans, 15e mondiale, championne d’Asie en titre, la Française trouve la solution au golden score pour jeter sur la tranche son adversaire et marquer un yuko décisif en finale de ce Grand Chelem. Une action un peu à l’arraché, mais dont l’envie est remarquable. Un deuxième succès cette saison après Paris début février dans un contexte défavorable : sans coach, son adversaire, elle, bénéficiait des conseils de Florent Urani, ancien de SGS et très au fait du système technico-tactique de toutes les compétitrices françaises. Avec deux shidos contre elle, Léa Fontaine la Génovéfaine était mal partie… y compris sur l’action où elle marque avec une attaque en soto-makikomi de la Chinoise, au tout départ, pas loin de faire mouche. Un combat significatif, sur lequel la Française pourra s’appuyer comme référence en termes d’opiniâtreté. En effet, ses deux autres combats du jour, en quart et demi, furent très vite expédiés. Une médaille d’or et mille points pris qui vont permettre à Fontaine de gagner trois places et d’être troisième à la ranking-list mondiale demain. Un long déplacement en Mongolie plutôt productif.

Dans la catégorie inférieure, Océane Zatchi Bi (AS Bourg-la-Reine JJJ) ne se présentait pas alors que Liz N’Gelebeya (Stade Bordelais Judo) arrivait en demi-finale, mais était battue par la Japonaise Mami Umeki au sol en demi-finale, avant de subir un énorme uchi-mata à gauche de la Russe Aleksandra Babintseva, 53e mondiale, pour le bronze, après une tentative trop molle de ko-soto-gake à droite.
Chez les hommes, Tizie Gnamien (OJ Nice), en -90kg, n’avait pas de chance au tirage, « tapant » le Japonais Riku Okada dès son premier combat. Un judoka nippon de 23 ans, 3e au Grand Prix d’Autriche début mars, finaliste des championnats du Japon début avril et appartenant à la prestigieuse équipe d’Asahi Kasei (celle de Shohei Ono, Takanori Nagase, etc.). Deux o-uch-gari, un pour yuko, un pour ippon et le sort en était jeté.
Okada, qui régalait encore avec son spécial, qu’il mettait en finale, cette fois-ci en cercle, à l’Ouzbek Umar Bozorov.
Une équipe masculine nipponne qui voyait le vainqueur du Zen Nihon 2025, Daigo Kagawa, finir troisième en +100kg. Sa première médaille en Grand Chelem ! Défaite nette toutefois en demi-finale face au Mongol Gonchigsuren Batkhuyag, sur un superbe uchi-mata ken ken.
Un Japon qui finit largement en tête du classement des médailles de ce Grand Chelem de Mongolie avec six titres : trois féminins, trois masculins. Et ce, avec une équipe très jeune, peu sortie à l’international, mais qui a su saisir sa chance face à une adversité loin des standards des Grands Chelems du printemps.

En -78kg, Patricia Sampaio, médaillée olympique 2024, championne d’Europe et médaillée mondiale 2025, vient consolider sa place de numéro une mondiale de la catégorie. À noter, comme hier, que la Chine cueille deux nouvelles médailles en -78kg et +78kg pour quatre classées au total dans ces deux catégories ce dimanche. Des féminines chinoises qu’il faut surveiller du coin de l’œil, cinq médailles féminines sur ce Grand Chelem pour huit classées. Un tournoi qui, comme on le disait hier, a pu servir d’utile revue d’effectif d’une équipe chinoise désormais pris en main par Stéphane Traineau.

La Chine justement. C’est là que le circuit posera prochainement ses valises, fin septembre, pour le Grand Prix de Qingdao. Une nouvelle occasion pour l’équipe de l’Empire du Milieu de montrer sa montée en puissance ?