Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF
Deux confirmations et un retour convaincant.
Le retour c’est celui d’Aurélien Diesse (ESBM Judo). Titulaire olympique en -100kg, à Paris, le Blanc-Mesnilois revenait à la compétition, ici, à Lima, pour la première fois depuis les Jeux de Paris. Soit une absence de plus d’un an. Hier, il va chercher le bronze, battant dans la journée le Suisse Daniel Eich, finaliste du Grand Chelem d’Astana cette année et n° 13 mondial. Une victoire deux yuko à un, grâce à son soto-makikomi puis à un ko-soto-gake dans un combat où les corps-à-corps auront joué. S’il s’incline incontestablement contre le Brésilien Leonardo Goncalves, n° 4 mondial, en demi-finale, Diesse domine pour le bronze l’autre Français de la catégorie, le jeune Farès Mekhoukh (PSG Judo) sur un sumi-gaeshi tout en puissance, alors que le Parisien était à quatre pattes. Un retour à la compétition intéressant puisqu’outre la médaille, le Français aura pu avoir dans les mains deux judokas dans le top quinze mondial.
Mekhoukh, de son côté, avait été battu au préalable par Zelym Kotsoiev, le champion olympique en titre, lors de leur quart de finale, sur le fameux o-tsuri-goshi de l’Azerbaïdjanais.
Un champion olympique qui finira d’ailleurs à la même place que Mekhoukh à la fin de la journée, puisque le Suisse Eich le domine d’un merveilleux morote-seoi-nage pour le bronze.
Seconde médaille suisse sur ce Grand Prix après le bronze, déjà, de Nils Stump, champion du monde 2023 et médaillé mondial 2024.
Chez les féminines, Kaila Issoufi (Sainte-Geneviève Sports) continue à marquer des points dans sa nouvelle catégorie des -78kg. Montée début février, elle qui fut vice-championne de France des -70kg début novembre 2024 à Chalon-sur-Saône, la voilà qui monte sur son cinquième podium de la saison, en allant chercher une médaille d’argent hier. Hier, la Génovéfaine bat d’entrée l’Israélienne Inbar Lanir, pas forcément très inspirée sur ce combat, puisqu’elle prend deux fois le même sumi-gaeshi de la Française en dix secondes. De quoi rendre furieux Shany Hershko sur la chaise devant les deux grosses erreurs de sa championne du monde 2023 et vice-championne olympique 2024. Victorieuse de la Brésilienne Karol Gimenes, septième aux championnats du monde 2025, en demi-finale, toujours avec son sumi-gaeshi avec main au revers et dans l’axe (un peu à la façon du nage-no-kata). Mais en finale Issoufi subissait le sol de Metka Lobnik, la Slovène. Un dégagement de jambe, un kuzure-shiho-gatame et la victoire s’envolait.
Reste que la -78kg Rouge & Blanche signe sa deuxième médaille sur le circuit FIJ cette saison, après le bronze au Grand Chelem de Douchanbé, les trois autres ayant été acquises sur des Opens continentaux.
Dans la catégorie des +78kg, c’est Grace Mienandi Lahou (Sport Villepinte Judo) qui monte sur le podium pour une médaille de bronze. Retenons son très joli ashi-guruma contre l’Israélienne Yuli Alma Mishiner en quart de finale. Si elle est battue sur le rythme par Raz Hershko, vice-championne olympique, en demi-finale, elle profite d’une attaque molle de la Cubaine Dayanara Curbelo Travieso, 19 ans et 168e mondiale, pour suivre très vite au sol et immobiliser son adversaire en yoko-shiho-gatame.
Victorieuse à de l’Open de République tchèque fin septembre, en argent au Grand Prix d’Autriche en mars, mais non sélectionné pour les championnats d’Europe et du monde juniors, la championne du monde cadette 2022 et championne de France juniors en titre monte sur son septième podium consécutif en comptant compétitions internationales (juniors et seniors) et championnats de France.
Une médaille de bronze qui fait grimper le total français à huit médailles avec un titre, quatre médailles d’argent et trois de bronze. Le Brésil finit en tête avec quatre titres, dont deux victoires masculines obtenues hier pour Rafael Macedo en -90kg — cinquième des JO et champion panaméricain 2025 — et Giovani Ferreira — cinquième des championnats continentaux 2025 et en bronze à Abou Dhabi fin 2024 — en -100kg. L’inusable Lukas Krpalek s’impose en +100kg alors que Raz Hershko, toujours aussi régulière, permet à Israël de chiper la deuxième place du classement à la France à la toute fin de ce Grand Prix du Pérou.