
Crédit photo : Patrick Urvoy/L’Esprit du Judo
Responsable du haut niveau au PSG Judo depuis maintenant un an, Baptiste Leroy, responsable de l’équipe de France masculine lors des JO de Paris, revient sur le second succès de rang en Champions League du club parisien.
Le PSG vient de faire le doublé en Champions League. Que peux-tu nous dire sur le contexte de ce deuxième succès consécutif ?
Un contexte national défavorable. En effet, le club ne souhaite pas participer à la Judo Pro League pour de multiples raisons. Or, la fédération française a indexé la qualification à la Champions League à la participation à la Judo Pro League. L’équation était donc simple : il nous fallait à nouveau gagner cette Champions League pour y participer de manière certaine en 2027. Les changements de règles pour cette compétition étant fréquents, une deuxième ou troisième place à Belgrade ne nous assurait pas une qualification automatique pour l’édition 2027. Au moins là, les choses sont claires.
Au-delà, nous travaillons sur cette Champions League depuis juillet : les prolongations de contrat, le recrutement, la mise en place du staff. Beaucoup de choses ont été pensées dans la perspective de cet événement au niveau plus dense que l’année dernière. C’est la plus grande compétition par équipes mixtes du monde, hormis championnats du monde et JO.
Il y a de quoi être heureux et soulagés.
Cette deuxième édition a été plus difficile à emporter, selon toi ?
Sans aucun doute. D’abord, il faut reconnaître que notre équipe était plus forte l’année dernière, avec la présence de Teddy Riner et de deux Japonais très forts (Tatsuki Ishihara, vice-champion du monde 2024 en -73kg et Sanshiro Murao, vice-champion olympique 2024 en -90kg). Ensuite, la concurrence était montée d’un cran avec une équipe géorgienne (Golden Gori, NDLR) très proche de celle qui a été championne du monde par équipes en juin dernier à Budapest, une équipe kazakhstanaise (Jenys, NDLR) qui mélangeait de très bons judokas du pays et des Ouzbeks et l’Étoile rouge de Belgrade qui s’était renforcée par rapport à l’année dernière avec Szofi Ozbas, Temur Rakhimov et Celia Cancan.
Avec une victoire quatre à deux en finale, justement contre l’Étoile rouge de Belgrade.
Je trouve qu’on a assisté à une belle finale, serrée. L’équipe a été remarquable, surtout que nous combattions à Belgrade, devant les fans de l’Étoile rouge. Il faut noter, de plus, que c’était le retour à la compétition pour Joan-Benjamin Gaba, Marie-Ève Gahié et Romane Dicko après les Mondiaux de juin. Je note d’ailleurs que les judokas français du club n’ont perdu aucun combat de la journée ! J’ai aimé leur niveau de concentration général. Et j’ai beaucoup aimé le fait que trois des quatre points de la finale soient gagnés au sol. Cela leur prouve que le travail au club le mercredi, même s’il semble rébarbatif, paie le jour J (sourire). En demi-finale, nous gagnons quatre à zéro contre le Partizan de Belgrade en passant cinq minutes et quarante-sept secondes sur le tatami. Un jour, Shohei Ono en parlant de son université a dit : “un judoka de Tenri doit être beau et fort”. Et bien j’ai trouvé qu’ils avaient été beaux et forts (sourire).


