Une finale pour l’Ile de France, le bronze pour le Sud
L’attaque décisive de Walide Khyar (FLAM91) sur Aurélien Chausson (JJJ Poissy) en -66 kg, 4eme combat de la finale du championnat de France par équipes masculines 2e division 2014 / Emmanuel Charlot – Esprit du Judo
« On avait été nuls à Villebon en 2013, et on a beaucoup appris de cette défaite. Sur ce championnat de France 2e division, nos combattants sont venus avec la concentration et l’humilité qu’il fallait. C’est une très bonne chose, et qui peut nous permettre d’espérer faire beaucoup mieux cette fois en première division ». Celui qui parle, c’est Frédéric Stiegelmann, l’entraîneur du FLAM91, et ce qu’il évoque, c’est la défaite humiliante du FLAM91 lors du dernier rendez-vous des clubs de l’élite. Humilié par deux défaites face à Dijon et Sartrouville, le club essonnien qui fait beaucoup parler de lui dans toutes les catégories d’âge s’était manifestement promis une revanche ce samedi. Kilian Le Blouch, Guillaume Riou, Clément Delvert… il ne lui manquait aucun de ses grands leaders, des garçons qui peuvent prétendre aujourd’hui à faire l’ossature d’une équipe de France. De quoi sourire de la différence avec certaines équipes de premier tour, toutes vaillantes, mais beaucoup moins bien armées…
Avec ce groupe taillé pour la victoire, FLAM91 sautait les obstacles sans trop de difficultés jusqu’à la finale. Trois victoires contre JC Grand Rouen et AM Auxerrois au premier et troisième tour, quatre victoires à une au deuxième et quatrième tour contre AM Saint Gratien et le SO Givors, mais à chaque fois bien lancé par les victoires de Kilian Le Blouch, champion de France 2012 et vice-champion de France 2013 en -66 kg, et Guillaume Riou, double champion de France en -81 kg. Le faux pas de Pierre David en -90 kg était à chaque fois compensé sans problème par le multiple médaillé national Clément Delvert en -100 kg.
Poissy sort Nice et Asnières
De l’autre côté, le chemin était plus escarpé et c’est finalement un relatif outsider, le Judo Ju-Jitsu Poissy qui sortait du sous-bois, cela malgré le forfait rapide dans la compétition de son héros du moment, le médaillé de bronze du dernier championnat de France 1e divsion -100 kg, Seyba Thiam, touché au genou. Trois victoires assez faciles sur le Dojo Romanais, le JC Niort et le Pays Montbéliard (qui pris néanmoins la première victoire), avant un duel difficile contre la jeune et prometteuse équipe du Nice Judo. Thibault Jaladon prenait une première victoire déjà décisive pour Poissy en -90 kg contre le Niçois Renaud Carrière essouflé par un gros régime, mais le « léger » Nicolas Laffite, remplaçant au pied levé Seyba Thiam, ne pouvait rien contre l’excellent poids louds niçois Emre Sanal. Si Franck Vernez, septième à Marseille au championnat de France 1ere division, était parvenu à dominer Aurélien Chausson, les affaires niçoises auraient été bien engagées. Mais c’est l’ancien Orléanais Aurélien Chausson, pour Poissy, qui sortait vainqueur de ce combat important. Maxime Flament, lui aussi 7e du dernier championnat de France, avait beau emporter son combat contre Jefferson Soler, la dernière carte forte était pour Poissy. Victorieux de tous ses combats jusque là, Arthur Aspaturian, médaillé national juniors en 2010, allait réussir l’exploit de battre Pape N’Diaye, pourtant lui aussi porteur de l’étiquette flatteuse d’une 5e place au dernier championnat de France individuel seniors. Après ce joli coup en quart, c’est le club d’Asnières qui allait succomber en demi-finale sous les attaques des hommes de Poissy.
La clé sur Delvert n’ouvre pas la porte à Poissy
Le double champion de France Guillaume Riou fut très prudent dans son duel contre le solide Aspaturian qui ne lui facilitait pas la tâche. C’est finalement sur un remarquable avant-arrière qu’il trouvait la faille et marquait un waza-ari qui lançait confortablement la finale de FLAM 91. La suite était tout aussi positive : alors que Thibault Jaladon pour Poissy tentait « d’agresser » son adversaire en montant le bras, il s’enferrait en quinze secondes sur l’une des techniques fortes de Pierre David, un sasae-tsuri-komi-ashi volant ! À 2-0, la victoire de FLAM était acquise… Sauf que Clément Delvert choisissait ce moment pour son faux-pas du jour. Il se faisait surprendre par un remarquable juji-gatame de face de Nicolas Lafitte, qui lui rendait pourtant plus de quinze kilos. Le combat des légers allait être échevelé… et malheureusement un peu gâché par un arbitrage lui aussi léger – et privé du soutien de la technique car la vidéo avait des ratés -. Aurélien Chausson, héros du duel de Poissy contre Nice, devait contrôler les arrachés incessants du jeune Walide Khyar pour FLAM91, un « mort de faim » car privé de compétition depuis un an pour avoir fait partie de la malheureuse équipée des juniors au Japon. Chausson attaquait brillamment en sasae, sans que l’arbitre ne donne de score. Il parvenait très joliment à contrer le ura-nage de Khyar. Mais une fois encore l’arbitre ne donnait pas le point, sûr qu’il n’y avait pas eu de « reprise d’appui » de la part du combattant de Poissy. La video, montra, mais un peu tard, que cela avait bien été le cas. Finalement, c’est un nouvel ura-nage rageur de Khyar qui allait avoir raison de Chausson et de Poissy.
Le dernier combat aurait été plus intéressant à suivre si les deux équipes avaient été à égalité à ce moment, mais il n’en serait pas moins resté déséquilibré. Malgré tout son talent, le jeune Jefferson Soler, formé au club de Poissy et champion de France juniors 2010… en -55 kg, n’avait pas les moyens physiques de résister en -73 kg à la pression de Killian Le Blouch, l’un des tous meilleurs -66 kg français. Pénalisé assez vite pour sorties de tapis et fausses attaques, il prenait deux waza-ari qui confortaient la victoire logique de Killian Le Blouch et du FLAM91 sur ce championnat de France 2e division.
Ils partirent dix-huit…
Nice Judo et l’étonnant club toulousain de Balma Saint Exupéry complétait ce podium parisien. Vainqueurs de leur « consolante » respective, l’US Métro et le JC Hem, rejoignent les seize clubs qualifiés directement. Ils seront dix-huit à tenter leur chance en première division, à La Roche-sur-Yon en mars prochain.