Flam 91 domine cette 1ère journée avec 2 médailles d’or et 1 de bronze

Comme en 2014, la Cité des Gaules accueillait les championnats de France Juniors.
Une journée sans temps mort, de la densité dans les catés, des outsiders avec le mors aux dents, des favoris parfois hors du coup et un judo très physique dans certaines catégories masculines. À retenir ? L’autorité de Gwenaëlle Patin et de Lisa Marchese chez les filles et de Vang-Si N’Zaou chez les garçons, une jolie perf’ signée Shirine Boukli et les promesses de Romaric Bouda. Récit de cette 1ère journée.

FEMININES

Chez les -44kg, Shirine Boukli (JC Aramon) vient conquérir son premier titre juniors alors qu’elle n’est que…cadette 2ème année. La perf’ du jour à n’en pas douter. Déjà sacrée il y a un mois à Ceyrat chez les cadets, la judokate gardoise a affirmé une autorité que lui confère une allonge bien utilisée et un mental de guerrière, grâce auquel elle s’impose en finale d’une minuscule mais suffisante pénalité contre Marine Gilly (EC Judo Charron), déjà sur le podium l’année dernière.
En -48kg, Romane Yvin (JC Maisons-Alfort), deuxième en 2014 en -44kg, monte sur la plus haute marche du podium après une journée solide. Jouant de son allonge latéralisée, très intelligente lorsqu’il s’agissait de bloquer en gauchère le bras droit de son adversaire, elle ne laissa aucune chance à Virginia Aymard (Amiens Somme CL) en finale, ni à Blandine Pont (OM Judo), la triple championne de France cadettes, en demi-finale. Du travail très bien fait.
Blandine Pont, elle, finira sur une excellente note avec sa victoire en place de trois contre la récente médaille d’or à St Pétersbourg, Séphora Corcher (CPB Rennes Judo). À noter l’une des images fortes de cette journée, offerte par la Marseillaise et Neige Bonnafet (JO Grand Lyon) : un golden score de plus de 4 minutes où les deux filles n’ont pas calculé. Un vrai beau combat au « kokoro » comme diraient les Japonais.
Elle est junior 1ère année, championne de France, et avec la manière. Gwenaëlle Patin, un petit brin de femme de -52kg venu du Calvados. Déjà très en vue l’année dernière en cadettes (troisième aux Championnats d’Europe), le changement de catégorie d’âge n’a visiblement pas de conséquence sur ses résultats. Première à l’Open Juniors d’Arlon fin janvier, cette droitière qui aime o-soto-gari et le ne-waza n’a laissé aucune ouverture à toutes ses adversaires du jour. Ippon pour tout le monde ! Une belle attitude, une lucidité tactique sans faille et une technique tranchante. Un cocktail très intéressant pour les mois et les années à venir… À noter dans cette catégorie la troisième médaille de bronze en juniors pour la Marseillaise Marie Orsini (OM Judo).
Enfin en -57kg, Lisa Marchese (Passion Judo 35) quadruple championne de France cadettes, UNSS et Fédérale (mais en -63kg) dans les années 2011 et 2012 a affirmé son autorité sur les juniors après deux ans d’adaptation. Tout comme Gwenaelle Patin, elle règle tout le monde par ippon et, cerise sur le gâteau, en ne concédant aucune marque de la journée. L’une de ses armes favorites ? Un ko-soto-gake ravageur à la japonaise. En finale, elle ipponise Leila Mechitoua (AJ 54), qui avait battu en demi-finale l’une des animatrices de cette caté, l’excellente technicienne Nina Rottger (Dojo Rémois), troisième à St Pétersbourg.

MASCULINS

Il a lancé la moisson de FLAM 91 ce samedi. Thomas Renaudin, Finaliste à Cormelles en 2014, a survolé la journée en -55kg. Vainqueur de Pierre Dumontier (Dojo Béglais) en finale d’un waza-ari et trois yuko, c’est le seul combat de ce samedi que le combattant coaché par Kilian Le Blouch ne remportera pas par ippon. Du travail propre et net et une sacrée progression pour un junior première année qui n’avait jusque là pas brillé en cadets.
Jolan Florimont (Nice Judo) est un garçon qui n’aime visiblement pas changer les choses qui marchent. Et ce soir, on ne peut que lui donner raison ! Déjà champion de France cadets en 2012 dans cette même catégorie des -60kg, il s’adjuge la victoire ce samedi sur le mouvement qui lui avait permis d’être sur la plus haute marche du podium à Coubertin il y a 3 ans : un ko-uchi-makikomi diaboliquement rapide et efficace. La victime du jour est Luka Mkheidze (JC Grand Rouen), jeune Géorgien champion de France l’année dernière en -55kg (et troisième en 2013), et qui a une fois de plus confirmé tout le bien que l’on pouvait penser de ses prestations précédentes. Une finale qui s’est joué en toute fin de combat, Florimont profitant d’une baisse de régime physique de Mkheidze pour porter le mouvement fatal. Sans être totalement au-dessus du lot, le Niçois aura fait une journée efficace, avec un kata-guruma avec la jambe en barrage qui lui permettra de sortir l’un des favoris du jour, Louis Masy ( RSC Montreuil). De son côté, Mkheidze avait battu en demie l’un des grands espoirs de cette catégorie d’âge, Romaric Bouda (Eure Judo). S’il ne finit que cinquième de la journée, il n’y a pas grand risque à parier que ce judoka, d’origine burkinabaise, champion d’Europe cadets en 2014 et déjà classé à l’international cette année en juniors pour sa première année (finale à Athènes), sera l’un des garçons à suivre de très près pour les années à venir. Disposant d’un judo classique, avec notamment un morote impressionnant en tableau, mais ne refusant pas pour autant le corps-à-corps, ce combattant calme, introverti, gros bosseur (il est toujours partant pour une séance technique nous confiait Olivier Mélicine, responsable technique d’Eure Judo)  paiera toutefois comptant une attaque pas assez incisive en o-uchi gari que le jeune Géorgien de Rouen convertira en magnifique ura-nage.
En -66kg, un nom créait la surprise lors du tirage au sort. Celui de Walide Khyar (FLAM 91). Mis KO à St Petersbourg, n’ayant repris l’entraînement que depuis très peu, le champion de France 2014 des -60kg, se présentait dans la caté au-dessus en ce samedi matin, d’autant que la pesée, avait lieu le matin et non pas la veille, comme cela se fait sur les tournois internationaux. Un favori s’ajoutait donc à la liste. Un pari risqué et presque gagné, car Khyar finira en bronze, battu par son ami et partenaire de club Vang-Si N’Zaou. Adepte du corps-à-corps, ce dernier, troisième en 2013, a réussi une journée quasi-parfaite. Calme, bien dans son schéma tactique, N’Zaou se sera appuyé sur sa puissance du haut du corps pour punir tous ses adversaires venus se coller un peu trop à lui. En demi-finale donc, N’Zaou arrachait Khyar, qui, littéralement suspendu dans les airs quelques secondes, se verra finalement plaquer au sol sur le dos. Même punition en finale pour Jawad Abdelkrim (Dojo Nantais), auteur cependant d’une très belle journée. Ce junior première année doté d’un joli ko-uchi-gari bat notamment Sacha Flament (Nice Judo), l’un des grands favoris du jour après le bronze en 2013 et la finale en 2014, mais dans un jour sans (il revenait de blessure). À noter aussi la superbe journée de Louis-Marie Guimendego (Union Cholet Judo), troisième et vainqueur pour le bronze remportant par ippon à cette occasion un combat dans lequel il était mené jusqu’à 30 secondes de la fin.
Enfin -73kg, on prend (presque) les mêmes et on recommence. Si le champion de France n’est pas le même, trois des quatre médaillés 2014 son encore là. Une stabilité qui fait figure d’exception en comparaison des autres catégories.
Ce samedi, c’est donc Robby N’Zingo (JC Chilly-Mazarin Morangis) qui s’adjuge son premier titre. Cinquième en 2014, il s’impose en finale d’un joli o-uchi-gari contre le Niçois Antonin Blandin (Nice Judo), déjà en finale l’année dernière.
À la troisième place, le tenant du titre Lucas Otmane (OJ Nice), blessé à l’ischio-jambier, mais auteur malgré ce problème physique d’une journée à la hauteur. Son bourreau lors des ¼ de finale, Damien Santelia (ASS Judo Loire) est en bronze, comme l’année dernière.

Au niveau des médailles, FLAM 91 prend nettement les rênes avec 2 médailles d’or et une de bronze, malgré la montée circonstancielle de leur leader Khyar dans la catégorie supérieure et l’absence de Sarah Harachi, championne en titre en -57 kg, toujours convalescente. Un départ impressionnant. Derrière, Nice Judo suit avec une médaille d’or et une d’argent, déjà.