-63kg, -70kg, -78kg, +78kg F et -90kg, -100kg, +100kg M

Rituellement organisé le premier week-end d’avril à Fukuoka, le « All Japan Championships » ou championnat du Japon regroupe les huit meilleurs combattants nationaux de chaque catégorie. Une compétition qui fait oeuvre de dernière étape qualificative pour une majorité des judokas présents. Les lourds, eux, ayant encore le championnat national « toute catégorie » (Kogo Hai ou Coupe de l’Impératrice pour les féminines, Zen Nihon pour les hommes) pour réaliser une ultime performance pouvant, éventuellement, faire pencher la balance en leur faveur pour la sélection mondiale.
Une compétition à laquelle ne participaient ni Naohisa Takato (-60kg, champion du monde en titre, vainqueur à Paris début février), ni Funa Tonaki (-48kg, championne du monde en 2017, vainqueur des Grands Chelems d’Osaka et de Düsseldorf cette saison) pour cause de blessure.
Uta Abe et Chizuru Arai non plus…mais parce qu’elles sont déjà sélectionnées pour les championnats du monde fin août. En effet, championnes du monde en -52kg et -70kg à Bakou, elles ont remporté le Grand Chelem national quelques mois après. Or, selon une règle édictée par le comité de sélection nippon en septembre 2017 : victoire aux Monde + victoire au Grand Chelem du Japon = sélection automatique pour les Monde suivants.
Ce samedi, les catégories lourdes ouvraient le bal avec chaque finale en vidéo et en intégralité !

Féminines

-63kg
Victorieuse au Grand Chelem d’Allemagne et déjà triple médaillée mondiale, Miku Tashiro marque des points dans son duel avec Nami Nabekura (3e à Paris, 2e au Masters battue en finale par Clarisse Agbegnenou). Les deux femmes se retrouvent en finale et c’est la première qui l’emporte d’un waza-ari sur sumi-otoshi.

-70kg
Avec l’absence d’Arai, double championne du monde et qui sera de la partie fin août pour les championnats du monde, la victoire finale semblait devoir aller vers les n°2 et 3 de la catégorie, à savoir Yoko Ono et Saki Niizoe.C’est finalement la première, médaillée de bronze à Bakou en 2018, qui s’impose à sa cadette sur un ko-soto-gari compté waza-ari. Ono reste sur une victoire à Paris. Une seconde sélection mondiale semble donc crédible, avec cette victoire, pour elle.

-78kg
Troisième à Osaka et au Master fin décembre, Shori Hamada s’adjuge la victoire aujourd’hui à Fukuoka devant Ruika Sato (5e à Paris, 2e au Masters) sur o-uchi-gari.
Une victoire décisive pour la sélection ? Possible, puisque Hamada est tout de même…championne du monde en titre et a terminé 3e à Osaka et au Master cette saison.

+78kg
Chez les lourdes, le leadership national se résume à un duel entre Sarah Asahina, championne du monde en titre, 3e à Osaka et 2e à Düsseldorf et Akira Sone, désormais étudiante à l’université d’IPU (celle entraînée par la légende Toshihiko Koga), 2e à Osaka, 1re au Master, 3e à Paris, le tout à …18 ans(elle est junior 2e année). Ce samedi, c’est la seconde qui bat, une nouvelle fois, son aînée sur un ko-soto-gari au golden score.
Il faudra attendre le « Toute cat' » pour savoir de manière certaine qui sera sélectionnée pour les championnats du monde fin août. Mais il n’est pas saugrenu de penser que le staff nippon choisisse de présenter ses deux lourdes pour la compétition au Nippon Budokan, fin août.

Masculins

-90kg
Catégorie sans leader clair depuis le sacre olympique de Mashu Baker, ce championnat du Japon représentait un enjeu fort entre au moins trois combattants : Shoichiro Mukai, Sanshiro Murao et Kenta Nagasawa. Baker ? Un peu hors course puisque cette saison, il n’aura participé à aucune compétition internationale à cause d’une blessure à la cuisse début février.
Mukai ? Vainqueur du Grand Chelem d’Osaka, il ne finit « que » 5e à Paris.
Murao ? 3e à Osaka, 2e à Düsseldorf, ce « sang mêlé » nippo-américain est aussi vice-champion du monde juniors 2018. Et il n’a que 18 ans.
Nagasawa ? Troisième aux championnats du monde l’année dernière, 3e également à Paris, l’ancien capitaine de l’université de Tokai est souvent (bien) placé mais rarement gagnant.
Et ce samedi alors ? Et bien c’est Mukai qui tire les marrons du feu en s’imposant en finale à Nagasawa aux pénalités.
Sur les résultats de la saison, Sanshiro Murao tient la corde. Reste que cette victoire de Mukai pourrait rebattre les cartes.

-100kg
C’est la surprise du jour. Beaucoup attendait un duel entre Aaron Wolf (champion du monde 2017, vainqueur à Osaka et 2e à Paris cette saison) et Kentaro Iida, le soyeux combattant de l’université de Kokushikan, vainqueur de fort belle manière au Grand Chelem allemand. C’est pourtant Ryonosuke Haga, médaillé de bronze aux JO de Rio, qui met tout le monde d’accord aujourd’hui en battant en dmei-finale Iida sur uchi-mata (au golden score) et Wolf en finale sur un o-uchi-gaeshi. De quoi le voir sur le tatami du Nippon Budokan fin août ?
Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable (il a été battu au Grand Chelem de Russie, pour sa seule sortie internationale cette saison… mais par le Russe Adamian, futur vainqueur de la compétition). Mais une nouvelle grosse performance lors du Zen Nihon pourrait le positionner comme l’invité surprise. Dans le cas contraire, le choix pourrait s’avérer cornélien puis Iida a en outre fini 3e à Osaka et au Master.

+100kg
Le leader, c’est lui : Hisayohi Harasawa. Dans le dur en 2017 après sa médaille d’argent aux JO de Rio, l’ancien capitaine de l’université de Nichidai est très bien revenu cette saison avec une médaille d’argent à Paris et une belle victoire en Allemagne. Ce samedi, il enfonce encore le clou en remportant ce championnat national face à un combattant, peu connu à l’international mais qui monte dans l’Archipel, Kazuya Sato (issu de la même université que Harasawa). Le vice-champion olympique s’impose aux pénalités.
La sélection lui semble promise. Mais la catégorie sera-t-elle doublée ? Si c’est le cas, cela sera sans doute ni pour Yusei Ogawa ni pour Takeshi Ojitani, décevants cette saison à l’international. Pour Kokoro Kageura alors ? Troisième à Osaka et à Paris, l’ancien de Tokai devra sans doute réaliser un très bon Zen Nihon pour espérer être du groupe nippon pour les championnats du monde.