En l’absence des Tenri boys, les titres sont partis aux 4 coins de l’archipel

Les 28 et 29 septembre, le Budokan de Tokyo voyait la jeunesse universitaire japonaise s’affronter pour le championnat individuel. Une compétition toujours intéressante et instructive à suivre puisqu’on y voit souvent pointer le bout de leur nez les futures pépites du judo nippon.

Mais où est passée l’université de Tenri ? Pas un Tenri boy à l’horizon dans ces championnats. Cette absence s’explique par le scandale qui a secoué l’université à la fin du mois d’août et dont Shohei Ono, champion du monde lumineux à Rio, a été bien malgré lui la vedette. La section judo est en sommeil.

Dommage. Car l’université mythique de Fujii, avec Nomura et Anai, avait un bon coup à jouer en -73kg (avec Takeshi Doi, finaliste l’année dernière)  et en -81kg (avec Goki Maruyama et Tomofumi Yasuda qui avaient tous les deux été étincelants lors du championnat universitaire par équipe toute catégorie en juin).

Au final, c’est à une répartition plutôt équilibrée des titres entre les grandes universités tokyoïtes que l’on a pu assister : deux victoires pour Tokai et Meiji, Nittaidai, Nichida et Tsukuba emportant chacun d’entre eux une caté.

Dans le détail, on remarquera la victoire de Shinji Kido en -60kg. Champion du monde juniors en 2010, vainqueur à Bucarest cette année, Kido était déjà sur le podium l’année dernière. Un combattant clairement en course pour la place de n°2 national derrière l’invincible Takato.

En -90kg, on attendait de voir le « crack » Matthew Becker (japonais dont le papa est américain), 1ère année à Tokai, vainqueur du tournoi d’Aix-en-Provence en décembre 2012 et 3ème l’année dernière à la coupe du Kodokan alors qu’il était encore lycéen. Absent, c’est un autre étudiant issu de l’université de la légende Yamashita qui l’emporte, Kenta Nagasawa.

Mais le fait du jour c’est surtout les victoires de deux étrangers : un coréen de l’université de Tsukuba, Ang en -66kg et du canadien Kyle Reyes en -100kg. Vainqueur de cinq combats dans la journée, il s’offre un titre dans le pays qui l’a vu grandir depuis qu’il a 2 ans. Une bonne manière d’engranger un maximum de confiance avec les championnats du monde juniors de Ljubljana qui se déroule en ce moment.

 La compétition féminine a aussi permis un brassage vu (là-aussi) l’absence des numéro 1, 2 et 3 la plupart du temps. Qui connait-on dans ce florilège de nouveaux noms ? Hiromi Endo assurément. La moins de 48 kilos de 20 ans, ex-championne du monde juniors, émarge déjà au 5e rang mondial, dans la foulée de la double championne du monde Haruna Asami. Endo a déjà gagné sur beaucoup de terrains avec notamment une victoire au dernier Masters. Il n’y a qu’Asami qui ne lui cède rien sur l’archipel. Elle a tranquillement remporté sa compétition au Budokan. L’autre tête à dépasser de ce raout automnal est celle de la moins de 70 kilos de IPU (International Pacific University basée à Okayama et entrainée par le mythique T. Koga), Karen Nunira, une fille qui a déjà remporté une World Cup et les derniers championnats du Japon. Née d’un père ghanéen  et d’une mère japonaise, cette jeune fille de 22 ans a aussi fait main basse sur les lauriers au Budokan. Comme Endo, deux ex-championnes du monde juniors se mettent en évidence. Mami Umeki (-78kg), la coéquipière de Nunira à IPU prend le titre. Idem pour Manami Inoue (+78kg) double championne du monde juniors (2010 et 2011). IPU, coachée par Koga, domine le classement par équipes grâce aux succès de Nunira et Umeki. La fac d’Okayama confirme sa victoire dans les deux derniers tournois nationaux par équipes. Yamanashi (ouest de Tokyo) multiplie les podiums (6) et parachève ce beau résultat d’ensemble par le titre d’Inoue en lourdes. Tsukuba, Tokyo, Kokushikan et Kyoto se contentent des miettes avec une victoire chacun. La Coupe du Kodokan (9 et 10 novembre à Chiba), sorte de championnat du Japon d’automne, permettra à tout ce beau monde de se frotter à des leaders revenus de vacances afin d’obtenir quelques laissez-passer pour le Grand Chelem de Tokyo  (du 29 novembre au 1er décembre).

Les podiums

Féminines

-48kg

1. Hiromi ENDO (Tsukuba)

2. Mai TACHIBANA (Kokushikan)

3. Tamami YAMAZAKI (Yamanashi)

3. Yumi MASUDA(Yamanashi)

-52kg

1. Natsumi TSUNODA (Todai)

2. Chiaki TANAKA (Kyoto)

3. Yuka KANEDA(Teikyo)

3. Kie IZUKA (Todai)

-57kg

1. Lili YAGIRA (Kokushikan)

2. Emi KANEKO (Saitama)

3. Rino YASUDA (Teikyo)

3. Yuri TANAKA (IPU)

-63kg

1. Maho NISHIKAWA (Kyoto)

2. Shino ISESAKI (Teikyo)

3. Kaoru NAMURA (Kanazawa)

3. Sano KAYOKO (Yamanashi)

-70kg

1. Karen NUNIRA (IPU)

2. Rui TAKAHASHI (IPU)

3. Keiko MAEDA (Teikyo)

3. Eriko CHIBA (IPU)

-78kg

1. Mami UMEKI (IPU)

2. Satomi SHIGENAGA (Hiroshima)

3. Kao NISHIDA (Yamanashi)

3. Misaki HIDAKA  (Osaka)

+78kg

1. Manami INOUE (Yamanashi)

2. Sumika MACHI(Yamanashi)

3. Emi FUJIWARA (Tsukuba)

3. Kibô ISAKA (Yamanashi)

Masculins

-60kg

1. Toru SHISHIME (Nittaidai)

2. Ryo SAWADA (Kokushikan)

3. Yuki MATSUZAKI (Teikyo)

3. Satoshi TÔJI (Nittaidai)

-66kg

1. Yuhei ROKUGO (Meiji)

2. Daichi HONMA (Tokai)

3. Kôta ETO (Tokai)

3. Ren MIYAZAKI (Toin)

-73kg

1. Shorin ANG (Tsukuba)

2. Soichi HASHIMOTO (Tokai)

3. Kazutomo NAKAMURA (Teikyo)

3. Takehiro MIURA (Kokushikan)

-81kg

1. Hayato WATANABE (Tokai)

2. Takanori NAGASE (Tsukuba)

3. Yukinori YAMAMOTO (Tsukuba)

3. Jun TOYODA (Nittaidai)

-90kg

1. Kenta NAGASAWA (Tokai)

2. Ryosuke CHIZAKI (Kokugakuin)

3. Takeshi YOKOTA (Kokushikan)

3. Taichi KUGIMARU (Kokushikan)

-100kg

1. Kyle REYES (Nichidai)

2. Ryosuke TAKAHASHI (Meiji)

3. Takumi ASANUMA (Kokushikan)

3. Motoi INADA (Nichidai)

+100kg

1. Tetsuya TERASAKI (Meiji)

2. Daiki TANAKA (Kokushikan)

3. Tsubasa FUKUMOTO (Chuo)

3. Takanobu KUROIWA (Tsukuba)