29 août 2015 – Astana (Kazakhstan)

+78kg F et -100kg, +100kg M

Riner, le huitième sacre / Le cauchemar de Cyrille Maret

Les champions du monde du jour

Teddy RINER (FRA), +100kg

C’est un Teddy Riner heureux, lucide et déjà projeté vers Rio qui répond, un grand sourire aux lèvres à la descente du podium.

Teddy Riner : « J’aurais voulu être en sensations »par lespritdujudo

Ryunosuke HAGA (JPN), -100kg

Song YU (CHN), +78kg

19h35 – Riner, huitième titre mondial, tellement fort, tellement au-dessus des autres
Ryu Shichinohe avait fait un peu vaciller le patron l’an dernier en Russie sur son o-uchi-gari. Cette fois, il n’a pas fait le combat. Dommage. Pris dans l’étau de Teddy Riner tel à un adolescent, il a subi ce premier sumi-gaeshi à 3’46 pour waza-ari sans vraiment (pouvoir) réagir. Riner a assuré pour venir cueillir son 8e titre mondial, laissant monter les pénalités, y compris contre lui, tranquillement. On aurait aimé un pion, et plus de spectacle, mais comment lui en vouloir ? Les autres, à part quelques rares exceptions, sont résignés d’avance, et ne font pas le combat. Riner, lui est très très très au-dessus du niveau.

19h05 – EN VIDEO Cyrille Maret : « C’est un cauchemar ! »
C’est un Maret encore abattu après sa défaite contre Nikiforov qui est revenu vers nous pour tenter d’expliquer cette défaite alors que la victoire lui tendait les bras suite à la blessure à la main du Belge.

Cyrille Maret : « C’est un cauchemar ! »par lespritdujudo

18h35 – -100kg : Haga s’offre l’or
Il a été très fort toute la journée, en sortant d’un 1/4 de tableau monstrueux avec à son tableau de chasse Grol, Cho et Peters. En finale face à lui, l’Allemand Frey, médaillé mondial l’a passé. Si le combat est gagné par le Japonais de Tokai aux pénalités, les deux judokas ont offert 5 minutes agréables et ouvertes, faites d’uchi-mata et de o-uchi-gari. 
Et une nouvelle médaille d’or pour le Japon, la 6ème !

18h20 – +100kg, la médaille fuit encore Cyrille Maret !
Cyrille Maret n’a pas pu parler aux journalistes tout de suite en sortant de ce combat… Un cauchemar pour le nouveau sociétaire de l’ACBB. Pas tant sur la défaite qui le prive d’une nouvelle médaille, comme en 2014, mais sur le déroulement de cet ultime combat de la journée. La médaille était quasi dans sa poche, puis elle l’a quitté… Blessé sérieusement à la main gauche en tout début de combat, son adversaire, le Belge Toma Nikiforov, laissait quasi pendre son bras le long de sa jambe, pliant à la garde du Français, subissant sur chaque impact… Maret lui, sans doute troublé par cette blessure, et par cet adversaire qui souffrait, n’osait pas assez. « Tu n’es pas en randori! » le haranguait d’ailleurs Philippe Taurines depuis la chaise. Si les pénalités montaient contre le belge (3 shido), Maret ne lui mettait en effet pas la pression nécesaire et ne faisait pas tomber. Pire, sur une de ses attaques, il se faisait contrer par l’énergie du désespoir du Belge, waza-ari ! Stupeur dans le camp français. Mais il restait une vingtaine de secondes et tout était encore possible. Maret attaquait une première fois, se relevait sans tarder, allait encore au charbon, mais venait s’enferrer sur Nikiforov et se faisait enrouler en makimoki, ippon ! Terrible ! Et chapeau au Belge pour être allé chercher cette médaille.

17h55 – +100kg, Une formalité pour Riner
Teddy Riner est là pour gagner. Alors, face à des adversaires qui ne veulent pas combattre, il a trouvé une arme : sumi-gaeshi, une première fois pour waza-ari suivi au sol, mais une étreinte dont se sortait Kim. Yuko seulement, donc, puis un shido contre le Coréen. Riner, était bien à la garde, tentait de faire réagir pour o-soto-gari mais sans trop s’exposer : qu’à cela ne tienne, un deuxième sumi-gaeshi pour waza-ari awasete ippon concluait cette demie qui fut encore une promenade de santé. Presque trop facile… On attend davantage de la finale face au Japonais Shichinohe qui a cloué en ne-waza le Géorgien Okruashvili en fin de combat sur un contre de avant-arrière.

17h20 – -100kg, Maret plie dans les dernières secondes
Il avait été vigilant et bon sur les mains, Cyrille Maret, sur cette demi-finale face au Japonais Haga. Les deux combattants s’étaient rencontrés deux fois, pour une victoire pour chacun d’eux, Maret en 2011, Haga en 2014… Il fallait évidemment neutraliser le uchi-mata du Japonais et ça commençait bien pour Maret. Une pénalité pour les deux hommes qui s’observaient un peu trop au goût de l’arbitre, un premier uchi-mata avorté du Japonais à 3’30 mais qui mettait la pression au sol sur le Français avant que Haga ne soit à nouveau pénalisé pour non combativité. 2 shido à 1, le décalage était fait. Sur la chaise de coach, l’ancien champion du monde et olympique Keiji Suzuki ordonnait à Haga de hausser le rythme, lequel trouvait l’ouverture dans les 30 dernières secondes sur son uchi-mata en rotation. Le seul vraiment lancé fort, mais le bon pour un un yuko qui privait Cyrille Maret de la finale. Il faut maintenant se reconcentrer pour aller chercher le bronze. Ce sera face au Belge Toma Nikiforov, vainqueur du champion olympique Mongol Naidan.

15h10 – Les demi-finales du jour, à partir de 17 heures (13h en France)
+78kg

S. Yu (CHN) / S. Ma (CHN)
M. Tachimoto (JPN) / K. Chibisova (RUS)

-100kg
L. Krpalek (RTC) / K.-R. Frey (GER)
C. Maret (FRA) / R. Haga (JPN)

+100kg
T. Riner (FRA) / Kim S.-M. (KOR)
R. Shichinohe (JPN) / A. Okruashvili (GEO)

15h05 – -100kg, du « Teddy Maret »
Le Français a mis tout le tableau au Kirghiz, ancien -90kg loin du meilleur niveau de la catégorie (138e mondial) mais tout de même vainqueur de l’Azéri Gasymov au tour précédent : un premier contre sur une attaque molle pour yuko, puis un autre pour waza-ari… Cela s’engageait très très bien, mais ce Cyrille Maret là a visiblement envie de faire tomber. Il broyait Mamedov avec sa main droite très forte derrière la nuque, donnait deux trois coups de patte pour décaler, avant de lancer un o-soto-gari puissant pour ippon. Il y avait du Riner dans ce combat parfaitement maîtrisé par Cyrille Maret.

15h – -100kg, Naidan battu par Frey
Pas mal non plus celle entre le médaillé mondial allemand Frey et le leader mongol Naidan, champion olympique 2008 et encore en finale olympique en 2012, qui trouvait son dénouement au golden score.

14h55 – -100kg, Krpalek/Nikiforov, la grosse baston
Les tours préliminaires des +100kg et des +78kg sont terminés depuis quelques minutes, mais ça continue pour les -100kg sur le tapis 3 de l’Alau Ice Arena. Le Tchèque Krpalek, champion du monde en titre a dû plus que batailler pour venir à bout du toujours généreux Belge Toma Nikiforov. Aux deux yuko qu’il se faisait d’abord marquer  (dont un sur sumi-gaeshi), le le Belge répliquait par un contre monumental d’o-soto-gari qui montait haut le Tchèque et l’envoyait sur le dos. Pas loin du waza-ari, tout près de recaler le Tchèque… Les deux hommes continuaient ce combat âpre au bout des cinq minutes, totalement cuits, laissant Krpalek comme le 2e qualifié des demi-finales de la catégorie. L’autre est le Japonais Haga qui a traversé un quart de folie avec Grol, Cho puis Peters.

14h45 – -100kg, Maret crucifie Di Guida
Clair, net, précis… un tomoe-nage sur la première prise de garde pour tomoe-nage enchaîné en étranglement. 30 secondes, et Maret est déjà concentré sur son prochain tour contre le Kirghiz Mamedov.

14h35 – +100kg, Shichinohe facile aussi
Le Japonais n’aura mis qu’une minute trente sur le tapis face à l’Ukrainien Khammo, pourtant fort depuis ce matin avec des victoires sur le Russe Saidov et l’Ouzbek Tangriev, pour lui mettre son uchi-mata.

14h23 – +100kg, Riner sans forcer
Le Japonais Shichinohe ayant réglé l’Allemand Allerstorfer sur o-uchi-gari (yuko), c’est teddy Riner qui montait sur le tapis 2 juste après lui. Un premier round d’observation contre l’autre Allemand du jour Breitbarth durant lequel les deux combattants prenaient shido, avant une attaque sur uchi-mata remisée en ken-ken pour waza-ari suivi au sol pour le compte, Breitbarth, 16e mondial et 3e des Europe de Montpellier en 2014, tapant sans attendre la fin de l’osae-komi. Teddy, ça fait mal. Le champion français sera opposé au Coréen Kim, vainqueur par ippon du Hongrois Bor sur sasae.

14h15 – -100kg, Maret aux pénalités
Il n’avait jamais perdu contre le Kazakh et ce n’était pas au programme du champion français qui gérait Maxim Rakov, champion du monde 2009, aux pénalités. En haussant le rythme, avec davantage de déplacements, on peut imaginer qu’l aurait même pu le fire tomber tant Rakov sembalit décliner au fil du combat. Cyrille Maret a respecté la tactique décidée avec les entraîneurs et a assuré ce premier tour.

13h45 – +78kg, Ortiz stoppe Sayit
Trois yuko sur seoi nage lors des premières prises de garde, Kayra Sayit a sans doute trop avancé sur la champion du monde et olympique Ortiz qui a géré ensuite son avantage jusqu’à la fin du combat. Pas de gros coupo donc de l’ex-Française qui misait beaucoup sur ces championnats.

13h34 – +100kg, Teddy forcément
Un premier shido contre son adversaire Kirghize Krakovetskii avant un sumi-gaeshi pour waza-ari bien enchaîné au sol mais dont le vice-champion d’Asie avait le mérite de sortir. Il aura tenu trois minutes, l’enchaînement o-soto/harai-goshi venant le cueillir pour ippon. Facile pour Teddy Riner qui s’avance en quart.

13h06 – Le point
En -100kg, Haga sort vainqueur du premier gros duel de la caté contre le champion d’Europe hollandais, Grol. Alors qu’il était mené 2 shidos à rien et pris sous la puissance du bras du néerlandais, Haga profitait d’une attaque en ko-soto à droite du triple vice champion du monde pour lancer son uchi-mata. Sen-no-sen. Ippon. Dans la même catégorie, le Belge Nikiforov élimine non sans mal le Russe Bisultanov sur un coup du volant comptabilisé waza-ari. Enfin, le Coréen du jour, Cho passe aux pénalités l’Algérien Bouyacoub. 
En +100kg, Okruashvili, grosse barbe fournie et ventre rond, rentre bien dans la compétition avec un harai-makkikomi pour la gagne.

12h22 – -78kg : Andéol impuissante
Le tirage au sort n’avait pas gâté Emilie Andéol, en lui offrant la Japonaise et triple médaillée mondiale, Megumi Tachimoto. Très concentrée sur les mains, la Française subissait malheureusement le ashi-guruma à gauche de la Nipponne au bout d’une minute quinze d’un combat où elle n’eut pas le temps de faire valoir ses armes. 
Dans cette même catégorie des +78kg, victoire de la championne olympique cubaine Ortiz grâce à un hansokumake, de l’autre Japonaise du jour, Yamabe, sur un beau harai-goshi et de la Turque Kayra Sayit (ex-Ketty Mathé, la Française s’est mariée et tire désormais pour la Turquie) sur immobilisation. 

12h00 – +100kg : Riner patient
Le champion olympique et septutple champion du monde faisait son entrée en lice contre l’Estonien Mettis. Face à un adversaire le gênant à la garde, avec son bras gaucher à l’intérieur, Riner a dû batailler 4 minutes avant de trouver la faille face à un adversaire ne fermant pas le jeu mais impuissant dès que la main droite du Français était posée. Un joli o-guruma à 45 secondes de la fin pour ippon. Au 2ème tour ça sera le Khirgize Krakostkii. 

11h22 – 1er combat de la journée
Victoire sans difficulté pour trois outsiders du jour : Toma Nikiforov, 3ème à Bakou et que vous pouvez suivre au sein de la World Judo Academy, en -100kg, s’impose aisément sur un o-soto-gari. Dans la même caté, Ryonosuke Haga, le Japonais du jour impose avec impatience son uchi-mata. En +100kg, Islam El Shehaby, lui aussi membre de la World Judo Academy, fait monter les pénalités jusqu’à hansokumake.
Les Français à l’échauffement, Riner dans les starts

+78 kg : Cauchemardesque pour Andéol
Si Emilie Andéol a atteint le bronze en 2014 et a encore une fois montré sa volonté de vaincre au dernier championnat d’Europe, il faudra cette fois qu’elle fasse exploit sur exploit pour espérer sortir d’un quart de tableau particulièrement escarpé.
C’est au premier tour que la bataille sera d’emblée engagée, avec la dernière très grosse chance de médaille d’or pour le Japon : Megumi Tachimoto, laquelle n’a perdu que cinq combats en quatre ans. Leurs deux rencontres datent un peu – 2011 et 2013 – mais Andéol ne l’a jamais emporté. En cas de victoire, elle ne serait pas tirée d’affaire, car il faudrait alors passer sur le corps de la grande Brésilienne Altheman, 3e mondiale et vice championne du monde, ou écarter la Coréenne Kim Mijeong, vice championne d’Asie 2015. Plus accessible, mais pas simple tout de même ! Enfin, elle serait éventuellement opposée en quart de finale à rien de moins que la double championne du monde et championne olympique en titre, la Cubaine Idalys Ortiz ! Un sacré parcours d’obstacles.

-100kg : Difficile, mais jouable pour Maret
La première journée l’a montré : il n’est pas vraiment bon de rencontrer les combattants nationaux, d’autant plus si, comme Maxim Rakov, ils ont déjà été champions du monde. Mais Cyrille Maret en a vu d’autres et il a toujours battu ce petit combattant technique. Il faudra le faire cette fois avec l’enjeu, qui lui a déjà joué de mauvais tours, et le public hostile, mais en début de journée la pression des spectateurs n’est pas bien grande dans l’immense Alau Ice Arena. Le danger suivant arrive en finale de quart de tableau et s’appelle Elmar Gasimov. Le combattant azéri a gagné le Masters 2015, il est 5e mondial, mais Maret est second à ce classement et là encore, les statistiques sont en sa faveur. Si leurs deux rencontres sont lointaines (2011 et 2012), il l’a emporté par deux fois. Alors nous voici déjà dans l’hypothèse des demi-finales ? Ce sera plus dangereux avec l’Allemand Peters, médaillé mondial, le Japonais Haga et ses grands uchi-mata, le Néerlandais Grol en quête de titre mondial après trois finales et qu’il n’a battu qu’une fois. Mais si notre Dijonnais sort vainqueur de son quart, tout devient possible… 

+100kg : Pour Riner, jouable évidemment
La question est : quand rencontre-t-il ses adversaires les plus crédibles ? Le premier n’arrive qu’en quart, et ce sera probablement le petit Géorgien Matiashvili. Il a progressé et obtenu d’accompagner son leader Okruashvili sur ce championnat, mais ce sera encore bien juste. En demi ? Le Coréen Kim Sung-Min, le champion d’Europe Or Sasson – dont il faudra quand même gérer l’excellent seoi-nage -, le Hongrois Barna Bor ou le Néerlandais médaillé mondial Roy Meyer, un petit gabarit tonique. Une victoire de l’un d’entre eux sur notre invincible serait un coup de tonnerre. Les plus dangereux : le Russe Saidov, le Tunisien Jaballah, le Géorgien Okruashvili et surtout le Japonais Shichinohe sont dans l’autre tableau. En plus d’être le meilleur, Teddy Riner a un bon tirage. Y a vraiment pas de justice.