Quatre médailles d’or françaises dans l’enfer de St Pétersbourg

Le tournoi juniors de St Pétersbourg de Judo est sans doute l’un des plus difficiles pour cette catégorie d’âge et celui de 2014 le fut particulièrement. Une dizaine de Russes au moins par catégorie, chez les filles comme chez les garçons, et, cette fois, ne manquaient à l’appel ni les Allemands, ni les Japonais… ni les Français. Les championnats de France juniors tout frais dans les mémoires, on était curieux de voir lesquels des meilleurs combattants de Lyon allaient tirer leur épingle du jeu. Si ils ne sont pas tous au rendez-vous, ce tournoi de référence confirme certaines des impressions les plus fortes du championnat national. Bonne nouvelle, cette génération semble poser son empreinte : cinq finales, quatre titres pour douze médailles en tout à St Pétersbourg, la France se classe deuxième nation derrière les six médailles japonaises et… devant les vingt-trois médailles russes, mais pour trois titres seulement – la Russie finissant tout de même en tête chez les garçons avec six finales pour deux titres.

Deux garçons en or pour la France

Chez les masculins, la catégorie des -60 kg avait globalement impressionné, avec un fer de lance acéré par de longs mois de suspension : Walide Khyar. L’encadrement des juniors français avait manifestement bien envie de revoir le championnat puisqu’ils n’étaient pas moins de quatre représentants français. L’impression de force collective n’était pas subjective. La France l’emporte, mais par Robin Corrado, tandis que le vice champion d’Europe et champion du monde junior en -55 kg Vincent Manquest succombe à l’adversité, comme Cédric Revol et Walide Khyar. En -66 kg et en -73 kg, les Français ne passent pas, mais Lucas Otmane confirme son titre national en -73 kg avec trois victoires et une belle septième place. On avait fait l’éloge du Niçois Pape Doudou Ndiaye, brillant champion de France en -81 kg, le voici qui confirme avec un podium. Pourtant battu d’un yuko au premier tour par le futur vainqueur, le Russe Igolnikov – vainqueur de tous ses autres combats par ippon (ou équivalent), notamment contre le Japonais de la catégorie – Pape Doudou fait un parcours sans faute en repêchages et s’affirme en prétendant à une médaille continentale. Et c’est un autre licencié du « Nice Judo » de Michel Carrière, le poids lourd Emre Sanal, qui apportait la seconde médaille d’or masculine à la France. Si Messie Katanga de FLAM91 avait emporté le championnat national junior – son premier – sur le forfait de Sanal, blessé aux côtes, les pendules sont remises à l’heure de St Petersbourg. Alors que Katanga était arrêté dans son élan après une première victoire, Sanal se montrait impérial, raflant toute la mise à coups de ippon. Son année ?

La démonstration de Marine Erb

Joli tir groupée pour les Françaises qui font neuf médailles, trois finales et deux titres. La cadette Manon Urdiales apportent la première des les -44 kg, toute seule contre sept combattantes russes, un joli défi bien relevé. Marine Lhenry suivait en -48 kg et c’est la cadette Gneto, Astride, 3e des France seniors, mais absente du championnat juniors, qui justifiait sa sélection par une 3e place en -52 kg. En -57 kg, on avait été frappé à la fois par la densité du podium national et par l’autorité de la jeune Sarah Harachi, championne de France. Voilà qui est confirmé. Deux Françaises en finale dans cette catégorie. Amélie Guihur et son seoi-nage, mais une nouvelle fois Sarah Harachi, qui l’emporte d’une pénalité. De quoi aller vers le championnat d’Europe avec confiance. Pas de médaille en -63 kg, mais le bronze encore pour Marie-Eve Gahié en -70 kg et pour Hawah Sama Camara en -78 kg, deux combatantes absentes du championnat national 2014, mais championne de France l’année précédente. En -78 kg, la Franc-Comtoise Valentine Marchand, vice-championne de France, décroche l’autre médaille de bronze. Mais c’est en +78 kg que la démonstration est peut-être la plus probante. Marine Erb avait surclassé la catégorie au niveau national, elle semble être en passe de pouvoir le faire au niveau européen. Elle inflige un gros ippon à tout le monde dont la Croate Sutalo, 5e des championnats d’Europe et du monde juniors en 2013, l’Ukrainienne Spasai, médaillée au championnat d’Europe 2013, et l’Allemande Taube, médaillée quant à elle au championnat d’Europe et au championnat du monde 2013. Une vraie démonstration.