Le -100 kg français, 3e, prend un sankaku-jime de l’Allemand Peters

Partie fort, avec la prestation d’Annabelle Euranie (3e en -52 kg) et de Laetitia Blot (2e en -57 kg), la délégation française de ce premier Grand Chelem de judo des Emirats Arabes Unis aura finalement fait un peu long feu, avec aucune médaille hier pour nos cinq représentants. Et aujourd’hui ? C’est un peu mieux avec une médaille, même si Cyrille Maret doit se contenter de la troisième marche du podium en -100 kg.

Malonga prend Harrison

En -78 kg, nous avions une représentante : la jeune Madeleine Malonga, 20 ans qui a a tenté le bras de fer avec rien de moins que la grande championne américaine Kayla Harrison, championne olympique en titre. Mais l’Américaine se montrait plus lucide et plus efficace avec son o-uchi-gari et ses enchaînements au sol. Pénalisée trois fois, la Française succombait finalement par ippon à sa prestigieuse adversaire dans les trente dernières  secondes, jetée au sol par o-uchi-gari et joliment retournée ensuite pour osae-komi. L’Américaine allait montrer des limites en cette journée, surprise par un uchi-mata tout en longueur de la grande Hongroise Joo, et par un mouvement de hanche brouillon de la Coréenne du Nord, championne du monde 2013, Sol Kyong. C’est l’Allemande Luise Malzahn qui ramenait la médaille d’or, la seconde pour les Allemandes, après un parcours ponctué de grands ippons, y compris contre Joo. Une vraie affirmation pour la numéro un allemande.
Chez les filles, l’Allemagne était encore en finale en +78 kg, mais Franziska Konitz, 7e mondial, n’a pas pesé lourd face à la Chinoise Yu Song, 13e, laquelle s’est lancée dans un o-soto-gari à cheval sur la jambe en porte-à-faux de l’Allemande, faisant courir un frisson dans le dos des spectateurs, et pâlir tout le clan allemand. A-priori, plus de peur que de mal, mais il est clair que les intentions chinoises dans leur « pré carré » habituel, chez les lourdes, se précise avec Yu song et Ma Sissi dans les dix meilleures mondiales.

Peters, le gladiateur

L’Allemagne encore en -100 kg où, si Cyrille Maret sortait sans trop de difficultés de son quart en battant sur ses grandes attaques de jambe le Serbe Jurisic et aux pénalités le bon judoka algérien Lyes Bouyakoub, futur troisième, il était surpris en demi-finale par Dimitri Peters, un gladiateur qui respire la puissance et qui praît de plus en plus redoutable à mesure qu’il entre dans sa fin de carrière. Il surprenait Cyrille Maret sur un remarquable travail en sankaku-jime inversé, mené de bout en bout jusqu’à la reddition. À 30 ans, le médaillé olympique 2012 et médaillé mondial 2013 (écarté très difficilement par le Russe Khaybulaev au championnat du monde 2014) sera difficile à battre dans les deux ans qui viennent. Il s’emparait d’ailleurs de la victoire en dominant en finale le médaillé mondial 2014… allemand, Karl-Richard Frey sur un beau o-soto-gari. L’Allemagne occupe le terrain dans cette catégorie d’hommes forts.
Quant à Cyrille Maret, il sortait de ce tournoi avec la satisfaction d’un combat pour le bronze totalement maîtrisé contre un adversaire de plus en plus dangereux, le Belge Toma Nikiforov. Pénalisé très vite, satellisé par un harai-goshi sur lequel il parvenait tout juste à revenir à plat ventre, avant d’être surpris par un beau o-soto-gari, le jeune Belge a cette fois pris la leçon du Français.

En avant Toth !

En -90 kg, l’étonnant champion du monde juniors… et vice champion du monde seniors hongrois, le petit bélier Krisztian Toth, continue son sans faute épique. Après la finale mondiale senior en août, une victoire au Grand Prix de Croatie en septembre, son titre de champion du monde juniors en octobre, le voici victorieux d’un Grand Chelem en novembre ! À 20 ans, c’est bien. Mais à Abou Dhabi, on a tout de même préféré son finaliste déçu, le Néerlandais Van T End, magnifique toute la journée, notamment contre le terrible Russe Voprosov, surprise par l’engagement de ses seoi-nage. Il se montrait plus dangereux que son adversaire dans une finale gâchée par l’arbitre, qui le pénalisait deux fois sans raison probante. 

Les jeunes lourds venus de Roumanie

Finale allemande en -100 kg, finale Roumaine en +100 kg où le jeune Daniel Natea, 22 ans, triomphait de son aîné de deux ans Vladut Simionescu en finale après avoir surpris le grand Russe Saidov en demi-finale, et se voyait même offrir la récompense de combattant de la journée. De quoi amener la Roumanie a la troisième place des nations derrière l’Allemagne, loin devant,  et les Pays-Bas, mais devant la Russie.  Laquelle Russie est seconde nation chez les masculins, derrière une excellente dynamique de l’équipe d’Azerbaidjan. L’Allemagne est seule chez les féminines.