La Russie toujours devant

L’information la plus importante à retenir de ces deux premières jours ? Sans conteste le compromis très douteux accepté par la FIJ. Le Gand Chelem d’Abou Dhabi impose cette année aux combattants israéliens de combattre dans l’anonymat, sans leur drapeau ni leur hymne, et sous la bannière « IJF ».  Excellente réponse de la délégation israélienne qui non seulement assume ce traitement humiliant et antisportif, mais en plus emporte de belles médailles, et même un titre. Il y avait quelques têtes basses pour la montée sur la première marche du podium de Tal Flicker en -66kg hier… Incapacité à ne pas laisser la politique s’imposer à l’idéal sportif, incapacité aussi à réunir un plateau digne d’un Grand Chelem, sans Japonais, sans Coréens,… sans Françaises, ce tournoi d’Abou Dhabi n’est pas à la hauteur de Tokyo, Paris et Ekaterinburg, et même moins fort que beaucoup de Grands Prix.
Pour la France, l’information, c’est la stérilité de sa délégation, qui continue à ne pas parvenir à prendre des médailles. Une délégation qui représente pourtant une potentielle équipe de France masculine avec Limare en -60kg, Khyar en-66kg, ce vendredi Benjamin Axus en -73kg et Jonathan Allardon en -81kg. Mais, aujourd’hui encore les Français n’ont pas dominé la journée. L’actuel titulaire en -73kg, Benjamin Axus, n’a pas pesé lourd face au Mongol Odbayar Ganbaatar. Il faut dire que ce garçon est 5e mondial et a fini sur le podium au championnat du monde. De son côté, Jonathan Allardon parvenait à revenir dans son premier combat contre le 82e mondial, l’Ouzbek Sharofidin Boltaboev, alors qu’il avait subi d’entrée un gros waza-ari, mais devait céder, non sans lutter et au golden score, contre le Géorgien Zebeda Rekhviashvili, 14e mondial. Pas indigne il faut le souligner, mais de quoi se situer, et pour ceux-là, ce n’est encore pas dans les dix meilleurs mondiaux, et même loin de là. Le travail est tout juste engagé.

Le retour de Polling

Si la Russie tient encore la corde avec ses deux titres, ce n’est plus que par le nombre de médailles de bronze, trois en tout. Malgré encore une belle journée ce vendredi avec la montée en finale de Musa Mogushkov (-73kg) et la troisième place du champion d’Europe Alan Khubetsov (-81kg), elle est désormais talonnée par la Mongolie, déjà un titre la veille en -57kg, et qui l’emporte en -73kg avec le très solide Ganbaatar, dans une catégorie très copieuse – avec notamment le champion olympique des -66kg Fabio Basile relégué à la 5e place – tandis que le -81kg Uuganbaatar Otgonbaatar est finaliste, et pour la première fois en Grand Chelem. Clairement, la Mongolie renforce son potentiel.
C’est le Néerlandais Frank de Wit qui domine en -81kg, et les Pays-Bas tapent fort ce vendredi avec une autre finale, pour la « revenante » Kim Polling, qui était passée à travers les Jeux 2016 et les championnats du monde 2017 comme un fantôme, et qui reprend désormais de la consistance : elle sort en tournoi et monte sur un podium pour la première fois depuis le Master en mai 2016. Comme hier la victoire de la Belge Charline Van Snick,  sa première en Grand Chelem en -52kg, des « anciennes » de la vieille Europe commencent à se montrer et à rappeler à tous que cette olympiade devra compter avec elles. 
Autre fille qui monte, elle aussi Européenne ? L’étonnante Suédoise Anna Bernholm, qui emporte en -70kg devant Kim Polling son premier grand tournoi international et accumule depuis quelques mois les excellents résultats. Mais aussi l’Italienne Edwige Gwend, elle aussi très en forme en ce moment, qui gagne en -63kg son premier titre en Grand Chelem.