Tirage au sort en mode Covid / Crédit photo : Gabriela Sabau – IJF

Nous y sommes ! L’Esprit du Judo avait à cœur d’être présent pour ce premier rendez-vous international du judo en pleine tourmente pandémique, malgré les difficultés – un protocole de tests quasi impossible à respecter notamment — et les doutes, liés aux difficultés des uns et des autres pour être présents, ou au fait que ce Grand Prix de Budapest, dans le « fief » du Président Marius Vizer, risque bien d’être le seul de l’hiver occidental, en attendant l’éclaircie espérée et toujours reportée.

Mollaei est là

Mais à quoi va donc ressembler cet événement sur le plan sportif ? Des absences, il y en a, notamment celles suscitées par les tests positifs des uns et des autres. La totalité de l’équipe italienne et la moitié de l’équipe espagnole a finalement dû renoncer pour ce motif, épargnant tout de même le champion du monde 2018 et numéro un mondial en -90kg Nikoloz Sherazadashvili. Le Japon ou la Corée n’ont pas fait le déplacement européen, mais il reste à découvrir une très pléthorique équipe de Mongolie à vingt-six engagés… dont le nouveau ressortissant du pays, un certain Saeid Mollaei en -81kg, champion du monde pour l’Iran en 2018 et transfuge spectaculaire l’année suivante – une présence qui ne manquera pas d’exciter la curiosité. On notera aussi pour l’Asie, une grosse équipe du Kazakhstan avec son -60kg Gusman Kyrgyszbayev, 6e mondial, le Kyrgyzstan du lourd Krakovetskii (juste en dessous du Français Teddy Riner au classement mondial), ou encore une énigmatique équipe indienne.

Les Amériques sont largement présentes avec les USA, l’Argentine, Porto Rico et sa vice championne du monde 2017 Maria Perez, mais surtout une belle équipe canadienne et le grand Brésil venu en nombre et en qualité avec dix-huit des meilleurs combattant(e)s du pays.

Les meilleurs Russes dans la place

Pour leur faire face, une Europe mobilisée, même si l’Allemagne et l’Angleterre n’en sont pas. Mais avec une très grosse équipe russe, les deux meilleurs de chaque catégorie et une équipe géorgienne solide – ce qui nous vaut déjà un premier tour féroce en -90kg entre le Russe champion d’Europe 2018 Mikhail Igolnikov et l’ancienne gloire géorgienne des -81kg, champion du monde en 2014, Avtandil Tchrikrishvili — accompagnés de la meilleure équipe de France possible, on est déjà sur le socle d’un championnat continental. D’autant que l’Ukraine et sa championne glamour Daria Bilodid (inscrite en -52kg), le Kosovo, sans Kelmendi, mais avec Krasniqi, Gjakova (frère et sœur) et Kuka, la Belgique de Toma Nikiforov, le Portugal du champion du monde en titre Jorge Fonseca, la Serbie des deux meilleurs -90kg de la planète en 2017, le champion du monde Nemanja Majdov et le champion d’Europe Aleksandar Kukolj (désormais en -100kg), les Pays-Bas du champion du monde -90kg Noel Van T End, de belles équipes israéliennes et turques, la grosse équipe d’Azerbaidjan… ils sont (presque) tous là. Covid ou pas Covid.

Bref, une aventure sportive qui s’annonce plaisante à suivre et sans doute pleine de surprises, et un joli bénéfice pour ceux qui tireront les marrons du feu : de la confiance, mais aussi de gros points à la ranking list, car le Grand Chelem de Budapest va compter pour la sélection olympique. On navigue à vue, mais on avance. Jusqu’à Tokyo ? Ce n’est pas sûr du tout. En attendant, on ne va pas se priver du plaisir ce Grand Chelem de Budapest 2020 qui s’annonce passionnant !