
Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF
L’occasion était belle, idéale, même de prendre des points ici en Asie centrale. En effet, organisé une semaine seulement après les championnats continentaux, peu des meilleurs judokas avaient décidé d’enchaîner aussi rapidement. Résultat ? Un Grand Chelem du Tadjikistan à peine 226 judokas et une fenêtre de tir à saisir pour qui voulait aller prendre des points sans avoir à rencontrer les terreurs de chaque catégorie.
Non classée au Grand Chelem de Tbilissi fin mars pour son retour à la compétition après les Jeux olympiques, Sarah-Léonie Cysique (ACBB Judo) avait besoin de réellement relancer la machine, recréer une dynamique positive. Objectif pleinement rempli avec une victoire hier. En finale, elle utilise le retournement popularisé par Christophe Gagliano — sous sa forme classique, sans enrouler son poignet autour de la ceinture adverse donc — pour piquer la Russe Natalia Elkina, 22 ans, 180e mondiale et sortie trois fois en 2024 sans être classée. Quatre combats, quatre victoires par ippon dont un ushiro-gesa-gatame en demi-finale contre la Finlandaise Pilha Salonen.
Un succès, le second en Grand Chelem — pour douze médailles au total — qui va permettre à l’ACBB Girl de passer de la sixième à la deuxième place à la ranking-list mondiale.
Autre victoire française avec, là aussi du ne-waza gagnant. Hier, Amandine Buchard a déroulé son judo avec son traditionnel kata-guruma mais aussi des phases de ne-waza gagnantes, comme en finale, où elle étrangle sur kata-ha-jime l’Ouzbek Mukhayyo Akhmatova, 21 ans, 280e mondiale et médaillée continentale juniors 2024. En demi-finale, elle clouait la Chinoise Xiuzhi Jiang, 23 ans, non classée à la ranking-list mondiale et cinquième pour sa toute première sortie à ce niveau.
Une victoire sereine, à sa main pour la judoka du Stade Français. Mille points pris sans avoir été mis vraiment en danger de la journée — pas de valeur concédée et sanctionnée d’un seul shido —, cela amènera tout simplement Amandine Buchard à la première place de la ranking-list lundi.
Dans la même catégorie, sa copine Blandine Pont (RSC Champigny) effectuait ses débuts sur le circuit FIJ dans sa nouvelle catégorie.
Elle n’est battue hier que par Akhmatova, qui ne croyait pas elle-même à sa victoire sur un sumi-gaeshi à gauche après trente secondes au golden score. Pour le bronze, un o-soto en forme seoi-nage sur la Russe Liliia Nugaeva, 218e mondiale et plus montée sur un podium depuis son titre de championne d’Europe juniors en 2021, à quarante-cinq secondes de la fin du combat et le tour était joué.
Une médaille pour le début d’un nouveau cycle, une prise de repères dans un contexte où la densité laissait escompter plusieurs combats. Le bilan de la journée est bon.
Chez les masculins, belle dynamique de l’AJA Paris XX puisqu’après le titre européen de Daikii Bouba, Maxime Merlin, en -60kg, va chercher sa première médaille en Grand Chelem, avec du bronze.
Battu en quart de finale par le Mongol Ariunbold Enkhtaivan, 27e mondial et cinquième à Tbilissi pour son retour en compétition après les JO — il avait été battu par Luka Mkheidze — sur une séquence au corps-à-corps, le Français climatise le public tadjik pourtant bouillant en piquant au sol Muhammadsoleh Quvatov, 20e mondial. Celui-ci lançait un sumi-gaeshi en gardée croisée. Le Parisien se laissait sciemment embarquer pour arriver directement en immobilisation ! Un hon-gesa-gatame qu’il tenait les vingt secondes nécessaires.
Quatre médailles françaises pour cette première journée, dont deux titres et voilà la France en tête du classement. Aujourd’hui, entrée en lice de la championne du monde 2024 des -70kg, Margaux Pinot.