Jean-Luc Rougé a réagi en envoyant ce soir un communiqué au monde du judo au sujet du Grand Chelem de Paris. Le voici en intégralité :
« Le Grand Slam de Paris est un évènement majeur du Judo mondial et des événements sportifs français. Notre fédération a mis de nombreuses années à lui donner sa dimension actuelle. Je suis très surpris et affecté par le procès qui m’est fait sur les réseaux sociaux de vouloir nuire à ce joyau du sport français. En tant qu’ancien Président de la Fédération Française de Judo, je ne souhaitais pas m’exprimer car je ne suis plus en charge du judo français et je voulais donc éviter toute interférence. J’ai passé ma vie à le défendre et n’ai aucune envie en cette période difficile d’ajouter aux difficultés actuelles. J’ai participé au premier Tournoi en 1971, je l’ai gagné 3 fois, j’en ai été le directeur pendant plus de 20 ans et j’ai œuvré au passage de la salle de Coubertin à celle de Bercy, de 1 800 spectateurs payants à près de 8 000.
C’est donc simplement pour évoquer les faits que je m’exprime.
Si nous voulions conserver la priorité de réservation pour l’Arena de Bercy, il fallait s’engager sur 4 ans et c’est ce que j’ai fait. Nous croyions en septembre 2020 à une reprise des activités suspendues par la pandémie mais, début octobre, celle-ci se redéveloppait et les compétitions ne pouvaient se dérouler qu’à huis clos. Le Grand Slam de Paris ou le « Tournoi de Paris » tel qu’on le nomme couramment est, avant d’être une compétition de très haut niveau, une grande fête pour tous les clubs de judo et c’est son public de connaisseurs et reconnu pour son fair-play qui, avant tout, en a fait sa renommée. C’est pour cela que nous souhaitions une date qui permettrait d’avoir du public. C’est pour lui, nos partenaires et la notoriété de notre fédération que l’on investissait tous les ans dans le Grand Slam.
L’équipe passée a souhaité que l’on repousse la date du Tournoi pour multiplier les chances de ne pas le voir annulé au dernier moment, mais également et surtout pour offrir plus de chance au public d’y avoir accès. En effet, quoi de plus frustrant pour nos spectateurs fidèles que de suivre à la télévision une compétition qui a lieu dans leur pays.
Nous avions reçu le contrat FIJ du Tournoi de Paris en juillet 2020 et l’avions examiné avec attention. En cette période incertaine nous avions souhaité attendre avant de nous engager ; il restait huit mois, il n’y avait donc pas d’urgence et le comité de pilotage du Tournoi dirigé par le DTN continuait à préparer l’évènement.
En octobre 2020, à 4 mois du Tournoi et au vu de l’évolution de la pandémie, nous avons demandé à la FIJ la possibilité de repousser le Tournoi à début mai 2021. La FIJ souhaitait plutôt fin mai, mais il y avait une éventualité d’un championnat du monde en juin et cela nous paraissait trop proche des mondiaux et les délégations pouvaient hésiter à participer. La FIJ accepta notre proposition.
Nous étions fin octobre et il me paraissait alors, à trois semaines des élections fédérales, peu respectueux d’engager la nouvelle équipe qui, au vu de l’incertitude pandémique, aurait peut-être d’autres idées à mettre en place. A plus de 5 mois de l’échéance, il restait suffisamment de temps pour réagir.
Comme je l’ai précisé, dans son bureau, au Président NOMIS, lors du deuxième jour de son mandat “il pouvait me téléphoner en cas de besoin”. Cette proposition tient toujours.
Le judo, dans cette période difficile, doit rester uni et nos différences, loin de nous nuire, nous rendent plus forts.»